Mort de Kitten's Joy : il a fait pousser du gazon sur le sable américain
Kitten's Joy est mort à 21 ans
Elevé par Kenneth et Sarah Ramsey, Kitten's Joy fut avant d'être un génie un miraculé. Il est en effet né dans le cadre d'une césarienne, une opération banale chez l'humain, mais très risquée et compliquée chez le cheval. Survivant donc, ce fils de la toute première jument de Sarah Ramsey est ensuite devenu un excellent compétiteur sur le gazon, à une époque où la surface n'était encore qu'un pâle pendant du dirt, roi en son pays. Double gagnant de Gr.1, 2e de la Breeders' Cup Turf, et encore gagnant de Groupe à 4 ans, Kitten's Joy a été un coursier génial avant de révolutionner l'élevage américain. (lire l'article complet sur Kitten's Joy).
A la suite d'une blessure, Kitten's Joy a débuté à 25 000 $ chez son propriétaire à Ramsey Farm. Dôté d'une immense fortune qu'il a construite dans la téléphonie mobile, Kenneth Ramsey n' a eu cure des divers critiques, et a commencé à acheter énormément de juments pour soutenir son protégé. Il les trouvait le plus souvent à réclamer, avant de leur faire poursuivre leur carrière de courses pour les rentabiliser, puis de les mettre au Haras. Au début des années 2010, le gazon a commencé à se populariser, à cause de la grogne des propriétaires sur la potentielle dangerosité du dirt. Kitten's Joy a donc commencé à connaître son âge d'or, d'autant que sa production accumulait d' excellents résultats.
Kitten's Joy et Kenneth Ramsey
Si en 2013 Kitten's Joy a réussi l'exploit d'être tête de liste toutes surfaces confondues malgré sa spécialité gazon, il est le leader incontesté du turf américain. Sa réussite a amené les étalonniers à rentrer de plus en plus de chevaux de gazon au haras, tout comme les propriétaires à investir gros en Europe sur de bonnes juments de courses qui avaient un programme royal aux Etats-Unis, à l'image des Sistercharlie, Uni, et plus récemment Rougir et Speak Of The Devil. Père de plus de 100 gagnants black-types, dont une quinzaine de gagnants de Gr.1 sur toutes surfaces, Kitten's Joy s'est d'abord fait connaître avec Stephanie's Kitten, gagnante de Breeders' Cup, tout comme Oscar Performance quelques années plus tard. On lui doit aussi outre-Atlantique les excellents Sadlers' Joy, Big Blue Kitten, ou encore Bobby's Kitten, qui est depuis devenu étalon en Angleterre à Lanwades avec une certaine réussite.
Roaring Lion est sans doute le champion le plus emblématique de la production de Kitten's Joy, ayant gagné 4 Gr.1 d'affilée en Europe à 3 ans
Le statut de superstar de Kitten's Joy est également lié à la réussite de sa production en Europe, grâce à plusieurs yearlings achetés aux Etats-Unis. Ce fut d'abord le cas avec Hawkbill, qui est son produit le plus riche, gagnant des Eclipse Stakes (Gr.1) en Angleterre et de la Dubai Scheema Classic (Gr.1). On pense aussi au gagnant classique Kameko (2000 Guinées), et surtout à Roaring Lion. Au rating, il est le meilleur fils de Kitten's Joy, et a été sans conteste son plus grand champion, avec 4 victoires de Gr.1 consécutives à 3 ans face aux vieux, dont les Irish Champion Stakes et les International Stakes. Malheureusement, il est mort de coliques après une saison seulement au haras, mais a déjà sorti des gagnants avec cette unique génération, qui a aujourd'hui 2 ans.
Taareef, portrait craché de son père, et déjà père de vainqueurs en France
S'il n'a pas gagné Gr.1, la France a bien connu son fils Taareef, mascotte de l'écurie Rouget qui a lutté au plus haut niveau durant de nombreuses années. Très signé de son père puisque alezan avec une liste blanche, il a récemment déménagé au Haras des Granges chez Mathieu Daguzan Garros. Il vient d'ailleurs de sortir son premier vainqueur alors qu'il n'a qu'une poignée de produits à l'entraînement. Luck Of The Kitten avait aussi brièvement fait la monte sur notre sol à Annebault, et a donné un vainqueur avec seulement 2 partants.
