Deauville Aout 2010: Les étalons français se vendent-ils oui ou non? La surprise

Pas si simple de savoir si un étalon est vendeur ou pas...Lorsque la vente est ultra sélectionnée comme celle d'août, puisque les modèles et les papiers maternels sont supposés aller tous bien, les pères sont donc sur un pied plus ou moins équitable pour être comparés. Les voici regroupés par drapeau.

On relève les présentés, le nombre et la moyenne tarifaire des vendus (au marteau + à l'amiable). A partir de là, on fait un coefficient multiplicateur avec le tarif 2010, ce qui donne une certaine photographie de la carte des étalons qui sont plus ou moins rentables.

Ce coefficient n'est pas indiqué pour les private, morts ou sans renseignements bien sûr. Tout cela sachant que la vérité du jour change souvent le lendemain. Mais avec ce coef, on constate que les étalons français se vendent plus bien, même plutôt mieux que la moyenne et nettement mieux que les exotiques. Tous ces chiffres ne sauraient bien sûr prendre en compte les rachetés, car les tarifs de rachat ne collent pas assez souvent de près souvent à la réalité du marché pour pouvoir intégrer un calcul.

Le dernier instant avant le passage sur le ring, où les étalons français ont affiché un bon bilan comptable

LES FRANÇAIS: ROIS DE LA MULTIPLICATION


Dans l'ensemble, les coefficients multiplicateurs sont meilleurs avec les étalons français qu'avec les étrangers. Dans l'hexagone, on estime à x 4 le chiffre qui convient pour vendre son yearling, par rapport au prix de saillie. Le super banco est décroché par American Post (x 27 !) qui a tout de même bénéficié de circonstances favorables avec un seul produit, la propre soeur de Liliside. Pour les autres, il n'y a pas de terrible gamelle. Pour ses ultimes yearlings, le défunt Marchand de Sable reste méprisé, terrible injustice pour celui qui a encore donné dernièrement Eclair de Lune, gagnante des Beverly D Stakes (Gr.1) à Arlington. Panis frappe fort avec son seul yearling retenu, tout comme Della Francesca. Hold That Tiger réussit à vendre l'intégralité de ses 7 yearlings. Elusive City tient son rang d’étalon le plus cher de France. Les Orpen et Gold Away se vendent comme des petits pains. Seuls Way of Light et Archange d'Or passent au travers. Anabaa manquera beaucoup...Son fils Anabaa Blue a bien marché. On a inclus Chichicastenango à ce classement car il a conçu son poulain en France avant de partir au Japon en 2009.

LES ANGLAIS, SO WHAT ?

Parmi les 3 étalons anglais les plus chers, Dansili et Oasis Dream tiennent leur rang, au contraire de Pivotal, qui couvre à peine ses frais, chose étonnante pour cet améliorateur...Forcément, Dubawi a très bien marché. Authorized n'a pas sorti de très bons coefficients mais a vendu tous ses 7 produits. Très bonnes mentions pour Dutch Art et Royal Applause, 2 chevaux de vitesse. Avec des absents et finalement un seul vendu, Rail Link trébuche. Shirocco, avec 16 représentants, se sort plutôt bien de cette gageure (14 vendus). Zamindar affiche lui a remarqué score de 13/14, avec de bons prix en moyenne. Trade Fair réussit un petit exploit avec son unique produit. Motivator plait plus qu'on pouvait craindre. On aime bien Selkirk, mais 1 seul produit sur 4 a trouvé preneur !

Tout le monde adore Pivotal, sauf cette année sur le ring d'Arqana...Bizarre

LES IRLANDAIS: LE TIGRE RUGIT ENCORE

Crise économique, fin des bontés européennes, demi-tours américains, fiscalité de rêve qui cesse, le Tigre irlandais a la gueule de bois. Même si, soi-disant, on tue des juments par série et par dépit dans la verte Erin, les étalons ont encore de la voie. Pour preuve les résultats ci-dessous. On remarque que le défunt Barathea ne manque plus à personne, que le méprisé High Chaparral marche finalement bien, que Montjeu et Danehill Dancer font un carton, que Manduro a un peu souffert pour ses débuts sur le ring, au contraire de Teofilo, qui démarre en flèche. En course, Manduro était tardif, et Teofilo précoce...Peintre Célèbre n'est pas très aimé, alors que Dalakhani marche toujours bien. Galileo, au sommet de son olympe, est le dieu des stades, complètement hors catégorie. Shamardal a fait ce qu'on attendait vde lui après le printemps fracassant de ses produits en piste. Mais on accorde le prix spécial du jury à Lawman, qui vend 100% de ses 14 yearlings, avec un très bon coefficient par dessus le marché. Bravo.

Entrée fracassante du jeune Lawman sur le ring deauvillais, à tous les niveaux

LES AMERICAINS: LE HAMBURGER QUI COINCE

Pas facile d'être un vendeur américain de nos jours. Dans l'ensemble, avec de nombreux rachats, il y a eu pas mal de casse avec les reproducteurs US, mais surtout avec les plus chers, là où on tremble sérieusement sur ses bases avec des prix de saillies qui s'envolent. Par exemple, le plus cher de yankees présents à Deauville, Street Cry ($ 150.000), a vendu un cheval à 320.000 €, mais cela ne doit pas faire oublier le rachat de l'autre à 130.000 €, un prix intérieur au prix de saillie. Dans l'ensemble, dur de s'enflammer même si quelques étalons américains moins chers ont été rentables, comme Capetown,  Hat Trick, Latent Heat ou sautre Scat Daddy.

LES AUTRES SUR LE BORD DU CHEMIN, SAUF MONSUN

Les quatre pays précités ne laissent guère de places aux autres. Les "exotiques" sont rangés ci-dessous. Sans surprise, Monsun claque encore un super score au flipper des étalons dont il a réussi à devenir l'un des maitres depuis sa lointaine base allemande. Son fils Samum s'en sort mieux qu'on pouvait le craindre. Le seul produit de l'australien Redoute's Choice a été racheté. Dommage.

Monsun, un "autre'" qui reste un peu seul