Disparition d'Orpen, l'étalon globe-trotter, à l'âge de 25 ans

28/01/2021 - Zoom Etalon
Emporté dans sa 25ème année d'une grave crise de coliques, Orpen a marqué de son empreinte l'histoire des courses mondiales. L'ancien vainqueur à 2 ans du Prix Morny (Gr.1) en 2018 est devenu le père de pas moins de 112 gagnants black-type à travers le monde, notamment en Argentine, où l'étalon du Haras Carampangue a terminé tête de liste des reproducteurs en 2010.

Orpen, formidable à 2 ans, et père de nombreux gagnants black-type à travers le monde

 

Alors que son taux de fertilité était encore incroyablement haut malgré son âge avancé, et qu'il avait encore sailli une bonne centaine de juments lors de la saison de monte précédente dans l'hémisphère sud, Orpen s'en est malheureusement allé hier, dans sa 25ème année, emporté par une très sévère crise de coliques selon les dires de la presse argentine.

Cet américain pure souche, résultant du croisement entre le très rare Lure et Bonita Francita, mère de plusieurs autres gagnants dont les black-types Settigano et Etterby Park, avait été acheté foal 525.000 $ par John Magnier à la vente d'élevage de Keeneland, aux États-Unis, en 1996. Placé ensuite entre les mains expertes d'Aidan O'Brien, le maître de Ballymore, Orpen a principalement brillé lors de son année de 2 ans, s'imposant successivement dans un maiden à Goodwood, avant de réitérer trois semaines plus tard sur la côte normande, à l'occasion du Prix Morny (Gr.1), qu'il a remporté de très brillante manière sous la selle du légendaire Mick Kinane.

 

Orpen, lors de sa victoire dans le Prix Morny (Gr.1) en 1996, avec Mick Kinane (© Le Cheval Bleu)

 

Peu en réussite à 3 ans, en dépit d'une troisième place dans les 2.000 Guinées irlandaises (Gr.1), ce dernier est ensuite entré comme étalon aux Coolmore Studs, en 2000, officiant huit saisons durant à Kilsheelan Stud puis à Castlehyde Stud sur l'île d'Émeraude, avant de rejoindre l'Hexagone et le Haras du Thenney où il est resté jusqu'en 2016, tout en effectuant la double saison de monte en Argentine, au Haras Carampangue. C'est d'ailleurs au sein de cette contrée d'Amérique du Sud que ce puissant cheval bai a réalisé ses principaux faits d'armes en tant que reproducteur, devenant le père de pas moins de 568 gagnants, dont 69 "classiques", ayant engendré au total près de 200 millions de pesos de gains, selon le quotidien sépcialisé local, Turf Diario. Parmi eux, on retrouve les noms de Lingote de Oro, triple gagnant de Gr.1 à 4 ans aujourd'hui étalon au Haras La Leyenda, la top jument La Laguna Azul ainsi que l'excellente sprinteuse Doña Ley.

 

Orpen, filmé au Haras du Thenney lors de la Route des Étalons 2014

 

Père d'une soixantaine de gagnants balck-type aussi bien en Amérique du Sud (Argentine, Pérou) qu'au Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Turquie) en passant par Singapour et l'Afrique du Sud, Orpen s'est également distingué via ses produits dans quelques-unes des plus belles épreuves disputées sur le Vieux Continent. En Slovaquie, en Espagne ou encore en Italie, mais surtout en France, où ce dernier peut se targuer d'être le père d'une certaine Torrestrella, lauréate de la Poule d'Essai des Pouliches (Gr.1) en 2004 sous la férule de François Rohaut, ainsi que de l'excellente Vorda, la championne de Philippe Sogorb, qui a épinglé en 2013 les Cheveley Park Stakes (Gr.1) de Newmarket, à l'âge de 2 ans. Formidable père de mères, notamment de Giofra (Falmouth Stakes, Gr.1) et du champion japonais Satono Diamond (Kikuka Sho, Gr.1 et Arima Kinen, Gr.1), et étalon très prisé par les éleveurs argentins, Orpen s'en est allé ce 27 janvier, laissant derrière lui un très bel héritage, que tenteront de faire fructifier, dans un futur plus ou moins proche, ses quelques quatre-vingt-dix filles et fils de 2 ans, ses 56 yearlings et ses 55 foals de l'hémisphère sud, en attendant ceux à naître cette saison.

 

Salut l'artiste... et merci pour tout !

 

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