Vente des stores de Doncaster : les "Fr" dominent le marché anglais

Portant le lot 126, ce fils de Great Pretender fait afficher le co-top price de la vente de stores de Doncaster du printemps à  £105.000, soit 128.000 €. Il a été acquis par le courtier Tom Malone pour le compte d'un client de l'entraineur Paul Nicholls

Presque un quart du catalogue... Les 3 ans nés en France occupaient 58 des 260 lots du catalogue de la grande vente de "stores", c'est-à-dire les 3 ans inédits, qui s'est déroulée le 17 mai à Doncaster dans le nord de l'Angleterre, sous l'égide de Goffs UK (banche anglaise de Goffs qui a pris le contrôle de DBS). C'est ici, ainsi que lors de la fameuse Derby Sale de Tattersalls Ireland à Fairyhouse les 22 et 23 juin, que les meilleurs des poulains achetés à l'amiable dans les prés français foal, yearling ou à 2 ans, passent sur le ring souvent pour la 1ère fois avec de jolis coefficients multiplicateurs. C'est cela qui expliquent l'appétit des courtiers, presque toujours irlandais, pour ce genre de business car ils travaillent pour eux-mêmes ou d'autres acheteurs seront rarement les exploitants mais plutôt des revendeurs. De toute façon, en bout de chaine, il s'agit presque toujours de clients anglais qui achètent les chevaux de fortes sommes pour courir, à l'exception notable des propriétaires de Willie Mullins et Gordon Elliott en Irlande. Cette vente de Doncaster est l'une des premières étapes où on voit apparaître les poids lourds anglais directement dans le jeu, ainsi les entraineurs leaders Paul Nicholls, Dan Skelton, Gary Moore ou Colin Tizzard.
 

Avant d'analyser les résultats, il faut savoir que :

• les chevaux doivent se présenter non débourrés à 3 ans (notion délirante du point de vue des Français) ;
• la qualité des modèles est une donnée absolument primordial dans ce marché ;
• les femelles jusqu'alors inexistantes réussissent une percée spectaculaire ;
• la mode du père joue beaucoup plus que la solidité de la souche maternelle ;
• il existe des prix de réserve Outre-Manche, ce qui explique le faible nombre de rachetés mais la quantité de non-vendus ;
• suivant cet exemple, Arqana développe de plus en plus son offre de stores à la vente de juillet, qui comporte aussi des 2 ans, où à la vente d'automne avec des 2 ans et des yearlings dont certains se retrouvent plus tard à Doncaster ;
• située en Angleterre, la vente s'effectue en livre sterling, qui est fortement supérieure à l'euro actuellement (1 euro = 0,77 £)

Au terme de la journée marathon de 260 chevaux où tous les chiffres apparaissent dans un vert aussi resplendissant que la santé de l'économie britannique, donc que les portefeuilles des acheteurs, un "Fr" par Great Pretender a fait afficher le top price à 105.000 €. ll partage cette 1ère place avec un fils de Robin des Champs, étalon français exporté en Irlande en 2008 et qui continue de très bien y réussir malgré sa fertilité chancelante. Un autre "Fr" par Kapgarde complète le trio de tête. Deux autres Français par Zambezi Sun et Balko rentrent dans le top 10, qui comporte pour la 1ère fois de l'histoire 2 femelles, dont une fille dudit Balko.

Voux trouverez ci-dessous un tableau détaillé des résultats des produits conçus en France, avec un focus spécial pour le top 10 des Fr. Pour faire simple en termes d'analyse, le marché est exeptionnel et il n'y a pas d'inquiétude à se faire sur le potentiel commercial des foals qui peuplent les prés des éleveurs, pourvu qu'ils remplissent bien sûr certains critères. Voilà qui est un extraordinaire paradoxe, non pas avec la mauvaise humeur française qui est une maladie nationale, mais avec la diminution concrète sinon drastique du nombre des naissances dans le pays, notamment dans le registre de l'AQPS qui est pourtant un monde merveilleux en termes de commercialisation.

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