Quel Destin, son aventure contée par Lucien Bermond

29/12/2018 - Grand Destin
Co-éleveur du poulain de 3 ans Quel Destin qui vient de remporter son premier Gr.1 ce jeudi 27 décembre 2018 à Chepstow, Lucien Bermond raconte l’histoire de ce fils de Muhtathir élevé avec son ami et associé  Antoine de Talhouët-Roy au Haras des Sablonnets. La grand-mère du poulain fut la toute première jument de course de l’éleveur-propriétaire. Une aventure débutée aux ventes d’août 1991 à Deauville. Interview.
">https://twitter.com/Chepstow_Racing/status/1078289329116598272?ref_src=twsrc%5Etfw">27 décembre 2018
 
 
Lucien Bermond célèbre son premier succès de Gr.1, 27 ans après une enchère gagnante en août 1991. L’éleveur-propriétaire détaille cette histoire, son histoire : « Je me rappelle de Such Is Life, la grand-mère de Quel Destin. Elle était par Akarad qui était à la mode et qui marchait bien. A l’époque mon courtier était Marc-Antoine Berghgracht. Nous avions signé le bon d’achat de la pouliche yearling 140.000F. Je l’avais placée chez Jean-Jacques Napoli chez qui j’avais tous mes chevaux jusqu’à sa retraite car je suis toujours fidèle. Such Is Life avait gagné en débutant à Salon de Provence. Je l’avais ensuite conservée en tant que poulinière au Haras des Sablonnets. Ce fut ma première jument. Depuis, j’ai toujours confié mes poulinières à Antoine de Talhouët-Roy. Quand un travail est bien fait, pourquoi changer ?
 
J’étais un grand fan de Muhtathir et j’ai été l’un des premiers à l’utiliser. Such Is Life avait déjà donné la double gagnante de Listed Last Empress (lauréate du Prix Delahante et de La Coupe des Pouliches, ndlr) avec Dernier Empereur puis a donné ses deux autres chevaux black-type avec le dit Muhtathir. Il y a eu Refutation placé de Groupe à Auteuil dans le Prix Jacques d’Indy puis Bon Grain qui s’est placé de Gr.3 et de Listed en plat. En 2008, High Destiny est née. Comme tous les poulains, elle est partie chez Jean-Jacques Napoli jusqu’à ce qu’il ferme boutique. A la même époque, la jument avait mal couru et je cherchais à la placer ou à la vendre. Le jour même, je vois Brigitte Scandella sur l’hippodrome et lui propose la pouliche. Son mari Christian est arrivé 30 minutes plus tard et l’affaire était faite. High Destiny n’avait jamais été essayée sur les obstacles bien que Jean-Jacques avait des partants dans la discipline. Christian s’en est occupé et la pouliche a montré de la qualité puisqu’elle a gagné deux courses consécutives à Clairefontaine avant d’être 4ème de la Listed, le Prix Magne juste derrière Princesse Kap. High Destiny s’était ensuite blessée à Auteuil à 5 ans en 2012. A cette époque j’étais tout juste retraité et je voulais vendre la pouliche. C’est à ce moment qu’Antoine de Talhoüet-Roy a acheté une partie de la jument pour en faire une poulinière. Son premier produit par Muhtathir avait été vendu en Irlande, il était déjà magnifique mais on ne l’a pas vu en course. Son deuxième poulain était Quel Destin. Si cela ne tenait qu’à moi et que je n’avais pas été retraité, j’aurai volontiers conservé le cheval mais j’étais associé et cela a été juste ainsi. Guy Chérel l’avait acheté pour 12.000€ aux ventes de yearlings en novembre. Quel Destin avait couru à 2 ans mais ce n’était pas son sport. C’est vraiment une fierté que de voir gagner ce cheval trois courses de gGoupe dont un Gr.1. En plus, c’est un fils de Muhtathir dont je suis fan. »  
 
En mai de ses 3 ans, c’est-à-dire en mai 2018, Quel Destin s’impose à Auteuil dans le Prix Rocking Chair et est acheté dans la foulée par des investisseurs anglais, Martin Broughton et associés, ses propriétaires actuels. Entraîné par Paul Nicholls depuis cet été, le poulain s’est classé 2ème pour ses débuts anglais à Chepstow le 14 octobre dernier. 7 jours plus tard seulement, le cheval gagne à Kempton de 12 longueurs puis enchaîne sur deux victoires de Gr.2, l’une à Cheltenham lors de l’Open Meeting, l’autre à Doncaster un mois plus tard, le 15 décembre. Ce jeudi 27 décembre 2018, Quel Destin a battu trois autres français dont Adjali à l’issu d’une superbe lutte. Ce fils de Kamsin, frère de la gagnante de Gr.1 A Raving Beauty (vendue 2 millions de dollars à Harya Yoshida en novembre 2018), avait été vendu yearling par le Haras d’Ombreville pour 20.000€ à Guillaume Macaire qui l’entraînait en début de carrière pour le compte de Benoit Gabeur avant sa vente au duo Munir/Souede. Averne, le 3ème de la course est un fils de Doctor Dino élevé par le Haras de Maulepaire. Il défendait l’entraînement d’Adrien Lacombe pour la casaque de JP McManus qui venait de l’acheter de Walter Connors. Enfin, le 4ème, ou plutôt la 4ème est Tazka, une fille de Network qui avait débuté sa carrière chez Alain Couétil.
 
 
Quel Destin en octobre 2015 dans les prés du Haras des Sablonnets
 
 
Lucien Bermond et Antoine de Talhouët-Rou possèdent toujours High Destiny. L’associé explique : « High Destiny a un beau modèle. Elle a du cadre et était suitée d’une magnifique foal de Doctor Dino en 2018. Elle va retourner au même étalon en 2019. Actuellement, elle est pleine de Kamsin. » Mais Lucien Bermond est principalement propriétaire : « J’avais un bout de Place Rouge, la ¾ sœur de Piment Rouge qui a bien performé cette année. J’ai aussi deux pouliches yearling à l’entraînement actuellement chez Christian Scandella : Héroïne Clermont, une Silver Frost et Seventy que mon entraîneur avait acheté à Baden en septembre. C’est une cousine d’Evasive’s First par le même père Evasive. En 2 ans, j’ai conservé une sœur de Quel Destin par Barastraight qui a déjà couru en 2018 mais elle sera revue en 2019 sur les obstacles. »
 
Antoine de Talhouët-Roy poursuit : « Pour la petite histoire, Guy Chérel avait déjà flashé sur Quel Destin foal. Il l’a finalement acheté yearling. Je suis ravi pour Lucien Bermond. C’est aussi grâce à lui que j’ai pu acheter une partie de High Destiny. La jument avait certes un beau pedigree étant une sœur de trois black-type mais je voulais surtout continuer l’aventure commencée avec Monsieur Bermond. Vous savez, quand on commence à établir des liens d’amitiés, on a pas envie de les voir s’arrêter. »
 
 
High Destiny, la mère du gagnant de Gr.1 Quel Destin

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