Prix de Dianes Longines : le classique des atypiques

14/06/2019 - Grand Destin
 Plus encore que toutes les autres épreuves classiques en France, le Prix de Diane Hermès représente le rêve le plus absolu mais aussi le plus accessible pour tout entraîneur, éleveur et propriétaire. Cette année, Nicolas Caullery, Satoshi Kobayashi, Frédéric Rossi et Gianluca Bietolini tenteront de décrocher leur 1er Gr.1 directement dans la cour des princesses comme le firent avant eux Alex Pantall, Emmanuel Chevalier du Fau

West Wind, montée par Frankie Dettori, offre son 1er Gr.1 à son entraineur Henri-Alex Pantall

 

 

 2007 : WEST WIND pour Alex Pantall

" C'est pour vivre un moment comme ça dans sa vie qu'on fait ce métier là ! " Installé depuis plus de 30 ans à Beaupréau dans le Maine-et-Loire, où il avait alors succédé à son père, Henri-Alex Pantall tombe en pleurs de joie en 2007 quand sa pensionnaire West Wind remporte le Prix de Diane, montée par Frankie Dettori. La petite jument alezane est arrivée dans un lot de femelles du 2 ou 3ème choix du pléthorique élevage de Cheikh Mohammed Al Maktoum : celles pour qui l'objectif est fixé de gagner une course de n'importe quel niveau en France avant de les passer aux ventes en Angleterre voire de garder les mieux nées comme poulinières. Parmi ces dernières, depuis quelques années, Pantall sort des perles, plusieurs gagnantes de Groupe. Mais l'homme qui n'a jamais voulu quitter son hâvre de paix du Bois du Coin malgré les multiples demandes qu'il a reçu de grands propriétaires pour  s'installer à Chantilly, court encore après sa 1ère victoire de Gr.1. De roi des campagnes, il voudrait bien conquérir la capitale. Mieux que cela, il sera sacré prince de Condé avec West Wind. Cette édition restera historique comme était la 1ère victoire d'une pouliche entraînée en province, battant alors deux autres pouliches dans le même cas, en l'occurrence Mrs Lindsay préparée à Pau par François Rohaut, et Diyakalanie, sellée par Joël Boisnard en provenance de Senonnes.
 

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Carling devance Matiara dans le Prix de Diane Hermès 1996.


Jean-François Delbart et Corinne Barbe avec Carling.

 

 

1995 : CARLING pour Corinne Barande-Barbe

Il y a 20 ans, Christiane Head-Maarek, avec Myriam Bollack-Badel, est une exception qui confirme la règle. Les femmes entraîneur sont très rares en général et inexistantes au niveau classique. Corinne Barande-Barbe fait figure de précurseur en 1996. Personnage au caractère bien trempée, elle s'est depuis rendue célèbre avec, entre autres, le grand voyageur Cirrus des Aigles. Mais à l'époque, elle sort du bois avec sa petite jument Carling, une fille de Garde Royale, un étalon des Haras Nationaux très convoité par les éleveurs d'obstacle, avec une souche maternelle sortant des sentiers battus. L'élève de Jean-François Delbart gagne néanmoins le Prix des Réservois (Gr.3) à 2 ans, devant Matiara, une pensionnaire de Christiane Head-Mareek issue d'une très grande famille du Haras du Quesnay. Montée Thierry Thulliez, alors un tout jeune jockey méconnu mais reconnaissable par d'incroyables yeux bleus, Carling conclut 2ème de sa rivale Matiara dans la Poule d'Essai des Poulains au terme d'une photo dont Corinne Barande-Barbe a toujours contesté l'issue. Elle prend sa revanche dans le Prix de Diane, battant cette fois franchement Matiara, pour le 1er et toujours dernier jumelé féminin d'entraîneurs dans cette épreuve. Acquise par la famille Yoshida, Carling deviendra poulinière au Japon, mère de l'excellent Lohengrin (2e Moulin de Longchamp) et de Légolas, étalon en France.

 


A l'arrivée du Prix de Diane 1979, Dunette vient à l'extérieur avec Georges Doleuze pour régler du plus court des nez la grande favorite Three Troikas, montée par Freddy Head.


Dunette après le Prix de Diane avec Georges Doleuze, Emmanuel Chevalier du Fau et la propriétaire, Mme Love.


1979 : DUNETTE pour Emmanuel Chevalier du Fau

Il est debout sur ses étriers en franchissant le poteau. Confiant et même tout à fait sûr de lui, le jockey Georges Doleuze (le père d'Olivier) exulte face à la foule qui est pourtant aussi interrogative que les commissaires. En effet, le toujours spectaculaire pilote, surnommé Jojo, fait l'objet d'une photo avec sa monture Dunette, proposée à 50/1 qui a passé le poteau exactement dans la même foulée que l'immense favorite Three Troikas, la championne montée par Freddy Head pour sa soeur Christiane Head et sous la casaque de ses parents, Ghislaine et Alec Head. Three Troikas gagnera à l'automne le Prix de l'Arc de Triomphe, le premier pour une femme entraîneur. Le mentor de Dunette, Emmanuel Chevalier du Fau, venait à peine de s'installer à Chantilly. Il a reçu Dunette de la part d'un propriétaire américain, Harry Love, qui avait élevée la fille d'Hard to Beat dans son domaine du Haras de la Verrerie en Normandie avant de la racheter à Deauville, faute d'en avoir tiré un prix suffisant à son exigence. Vendue au Japon, Dunette deviendra la mère de l'étalon French Glory, gagnant du Canadian International et lui-même père de l'étalon AQPS Nidor.

 


Mireille Mathieu était présente pour remettre le Prix à Harry Love, le propriétaire de Dunette.

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