Cartiers Racing Awards : gloire à Enable et Pat Smullen

13/11/2019 - Découvertes
 La prestigieuse cérémonie annuelle des Cartier Awards s’est déroulée ce mardi soir à Londres dans les somptueux salons du Dorchester Hôtel. Le maître de cérémonie Harry Herbert, qui serait déclassé dans nombre de concours d’éloquence dans le monde, a appelé sur scène tous les vainqueurs élus par un collège d’experts et de lecteurs du Daily Telegraph. Le tout sous le label Cartier. So chic. De notre envoyé spécial so british Fabien Cailler.

 
 
 
Les Anglais sont comme ça. Eux qui ont inventé le sport le plus populaire de la planète, on veut parler du football bien sûr, sont des grands adeptes du contre-pied. L’an dernier, alors qu’elle avait gagné son 2Arc, Enable n’avait pas été élue cheval de l’année aux Cartier Awards. La faute à une saison ultra-light et à un enthousiasme débordant pour Roaring Lion. Cette année, la crack made in Juddmonte n’a pas gagné l’Arc mais elle est cheval de l’année. Bien sûr, ses triomphes dans une édition des King George aux allures de combat de boxe catégorie poids lourd face à Crystal Ocean, dans les Yorkshire Oaks et dans les Eclipse Stakes en début d’été y sont pour beaucoup. Un demi contre-pied donc finalement et la jument, déjà sacrée il y a deux ans à l’issue de sa stratosphérique saison de trois ans, a logiquement été la star de ces 29èmes Cartier Awards.
 
 

L'entourage d'Enable : son jockey Frankie Dettori, son entraineur John Gosden et Teddy Grimphorpe, le manager du propriétaire éleveur Khaled Abdullah.
 
 
Son pilote Lanfranco Dettori aussi, par chevaux interposés en tout cas. L’homme aux 18 Groupes 1 en 2019 a en effet vu ses partenaires Too Darn Hot, Star Catcher et Stradivarius être récompensés respectivement dans les catégories « Meilleur poulain de 3 ans », « Meilleure pouliche de 3 ans » et « Meilleur stayer ». Tous, comme Enable, sont entraînés par le même homme : John Gosden, lui aussi particulièrement honoré donc.
 
 
 
 
Mais la standing ovation de la soirée a été réservée à l’Irlandais Pat Smullen. Pour ses neuf titres de champion-jockey dans son pays natal, pour ses 25 victoires de Groupe I, pour son grand professionnalisme et son dévouement pour la chose hippique. Mais aussi et surtout pour la course la plus difficile qu’il ait à gagner depuis plusieurs mois contre le cancer. Pas question de se cacher, de se morfondre et de laisser gagner les deux premières manches à la maladie. Pat Smullen se bat, avec élégance et détermination, et son grand accomplissement de 2019 fut d’organiser une course caritative en septembre dernier, réunissant Sir Tony Mc Coy, Ruby Walsh, Paul Carberry, Joseph O’Brien et Kieren Fallon. Devant un public très nombreux venu pour le week-end des Irish Champions, tous avaient pu acclamer leurs idoles et participer à une extraordinaire récolte de fonds : 2,5 millions d'euros ! Au moment de sa prise de parole, et alors que l’assistance vivait une émotion commune, Pat Smullen a eu ces mots : « C’est une Fierté pour moi d'appartenir au monde des courses. J'ai tellement eu de chance de faire ce métier.J'ai rencontré tant de gens formidables. Mais les plus extraordinaires de tous, ce sont les chevaux. Ils sont tout pour moi. Les deux dernières années ont été franchement difficiles mais je suis aussi très fier d'avoir accompli de superbes choses comme soutenir la recherche contre le cancer.» Voilà un superbe Cartier Award d’honneur !
 
Palmarès 2019 Cartier Awards - (leurs victoires en France en 2019)

Meilleur poulain de 2 ans : Pinatubo
Meilleur pouliche de 2 ans : Quadrilateral
Meilleur poulain de 3 ans : Too Darn Hot (Prix Jean Prat)
Meilleur pouliche de 3 ans : Star Catcher (Prix Vermeille)
Meilleur stayer : Stradivarius
Meilleur sprinter : Blue Point
Cheval de l’année : Enable. Elle devient le 3e cheval à décrocher ce titre par deux fois, rejoignant dans ce cercle fermé Frankel (2011 et 2012) et Ouija Board (2004 et 2006). Waldgeist faisait partie des nommés.
Cartier/Daily Telegraph Award of Merit : Pat Smullen
 
 

Pat Smullen, entouré de Laurent Feniou (Cartier) et Markus Armytage (Daily Telegraph)

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