Visite de DEHESA DE MILAGRO en Espagne : Tour du monde STH Hipavia

11/07/2014 - Découvertes
Organisateur des ventes réussies de San Sebastian depuis 2012 et éleveur de Noozhoh Canarias, un vaste haras créé de toute pièce fait sa place parmi les grands élevages en Europe installé en ... Espagne. Loin d'être une évidence pour élever des chevaux de courses, l'Espagne abrite néanmoins un puissant haras au nord, près de Pampelune : Dehesa de Milagro. Par Lise HALLOPÉ et Arnaud POIRIER

 

 

Dirigé par Jose Holmaeche, qui a longtemps dirigé un haras à Newmarket en Angleterre, et qui s'est associé à Felipe Hinojosa, propriétaire bien connu en France, Dehesa de Milagro, d'où vient notamment la bonne Show Gorb, est actuellement la seule entité d'élevage de pur-sang de grande evergure, avec 80 poulinières et 2 étalons, Diktat et Caradak, dans un pays frappé par la crise depuis 2008. Le haras a pour but de vendre l'intégralité de sa production. Il s'organise lui-même pour cela avec 1 grande journée spéciale de vente de yearlings, qui a lieu mi-septembre, depuis 3 ans sur l'hippodrome de San Sebastian à 2 pas de la France après avoir été initiée dans le haras lui-même.

 

En casaque verte et rouge, Noozhoh Canarias (C. Soumillon) se couvre de gloire dans le Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.1), terminant 2e tout près de Karakontie.


Le Haras et la vente en elle-même ont bénéficié d'un formidable coup de projecteur en 2013 grâce à l'envergure internationale prise par le 2 ans Noozoh Canarias, vendue 14.000 € à San Seb 2012, et qui remporté le Critérium du Béquet (Listed) à La Teste avant de prendre une formidable 2e place dans le Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.1), seulement battu par le champion Karakontie, invaincu et futur vainqueur de la Poule d'Essai des Poulains. L'éève de Dehesa est devenu un héros national en Espagne, le meilleur cheval de l'histoire né, élevé et entrainé dans la Péninsule Ibérique. A 3 ans, il a tenté de redoutable défi des 2000 Guinées et a pris une remarquable 5e place. Avant cela, en septembre 2013, sa propre soeur a été vendue pour 80.000 €, un record dans le pays.

 

Dehesa de Milagro : on a du mal à se croire en plein milieu de l'Espagne.

 

L'image que les français ont de l'Espagne en terme de qualité du terroir n'est pas très brillante. Néanmoins, il est possible de trouver de la bonne herbe de l'autre côté des Pyrénées, surtout au nord du pays où le haras a été construit sur une vaste domaine fruitier qui était divisé en de multiples parcelles.
 

L'irrigation est indispensable dans un tel pays. Des arroseurs au sol ou suspendus ont été posés dans tous les paddocks.

 

Jose Holmaeche explique : " En 2006, nous avons appris que l'hippodrome de Madrid allait rouvrir après 9 ans de fermeture. Nous avons donc décidé de venir élever ici en Espagne. Le climat peut être idéal pour élever des chevaux mais bien sûr il fallait chercher une ferme qui comporte impérativement un bon systême d'irrigation, et donc qui se situe tout près d'une grande rivière. Nous avons trouvé cette ferme fruitière près le rivière Ebro sur 300 hectares, et nous avons commencé les travaux. Cette rivière fait presque tout le tour du haras. Dans le temps, elle innondait les terres tous les hivers. Il y a quelques années, nous avons donc construit une digue de 4 mètres de hauteur. Le résulat est que nous avons ici 4 prés de 20 à 30 hectares de très grande qualité. L'herbe pousse tellement qu'on peut faire jusqu'à 5 ou 6 coupes par an. "

Dehesa de Milagro abrite 2 étalons maison: ici le jeune espoir Caradak, dont les 1e produits brillent en Espagne mais aussi en France.


 " Ca a été très compliqué de batîr un territoire cohérent, car la terres étaient divisés entre 70 propriétaires différents. Réussir toutes les négocations, cloturer les champs et construire les batiments nous a pris plus de 2 ans. Nous stationnons des étalons, nous avons acheté des poulinières et nous avons toutes les infrastructures pour gérer l'élevage de la naissance au débourrage. Aujourd'hui, on a diminué un peu notre cheptel, et nous avons 80 poulinières à l'année, entre nos propres juments avec mon associé Felipé Hinojosa, et celle de la clientèle. Au printemps, nous avons entre 30 et 40 juments qui viennent de l'extérieur pour la saillie à nos étalons. "
 

Les terres de Dehesa sont très riches. Tandis qu'une partie des parcelles est consacrée aux arbres fruitiers (des poires), des moutons paturent également dans les paddocks.


" Nous avons commencé à vendre des yearlings à Madrid avant que la ferme soit construite. Cela a duré 3 ou 4 ans. Ensuite, sur la ferme, nous sommes arrivées à une centaine de yearlings sur place, nous avons donc décidé d'organiser des ventes à Déhesa même. Ca marchait assez bien, mais il était quand même difficile de faire venir beaucoup de monde jusqu'ici. Donc en 2012, nous avons pris l'option d'organiser la vente à San Sebsatian, car tous les entraineurs du Sud-OUest de la France, ceux de Pau ou de la Teste, sont très proches de San Sebastian. En effet, ils sont venus en grand nombre et nos ventes à destination des clients français ont beaucoup progressé. Ce n'est pas une vente totalement privée. Car nous recevons des chevaux de clients extérieurs qui nous confie la préparation de leurs yearlings. "

La station de monte.

 

Les yearlings qui passeront en septembre, photographiés ici fin mai, sont déjà très développés. Prenant beaucoup de soleil, ils fabriquent de l'os.

On a beau se croire dans des installations irlandaises, la végétation locale reste celle des pays chauds.

80 poulinières sont stationnées à l'année sur Dehesa, avec 12 personnels dans l'équipe.

Caradak, choyé parle fils de José Hormaeche qui travaille aussi au haras.

 

Le fils de José Hormaeche nous présente le "vieux" Diktat, qui a retrouvé toute sa vigueur et sa volonté sous le soleil espagnol, après une mauvaise expérience au Japon.

 

José Hormaeche et Eva Guisasola

 

La fameuse rivière Ebro, qui est la plus grosse en Espagne en terme de m3/s, entoure le haras de Dehesa et fait sa richesse.

 

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