Une soeur de Trêve à vendre chez un paysagiste du Cher !

07/10/2013 - Focus Elevage
Le conte de fées vécu par la famille Head grâce à Trêve connait des heureux rebonds jusque dans le Cher, où un grand paysagiste international, Pierre Joyaux, possède une soeur de la crack, achetée 5000 €, qu'il s'apprête à vendre à l'amiable.

La soeur de Trêve vit dans un monde plein de poésie...

 

" Je voulais la garder. Après le Prix de Diane et le Prix Vermeille, personne ne me contactait. Cela a commencé seulement 3 ou 4 jours avant l'Arc. Je me suis décidé à la vendre juste après l'Arc. Cela devient trop gros pour moi. Je ne suis qu'un petit éleveur débutant qui n'y connait rien et je ne pourrais plus gérer une telle jument. Je suis incapable de juger de sa valeur alors je vais comparer les offres. Cela me permettra ensuite d'améliorer ma jumenterie."

Pierre Joyaux est paysagiste. Mais pas n'importe lequel des jardiniers. Grand spécialiste des buis, il est appelé partout dans le monde pour refaire des parcs et des jardins prestigieux, en s'appuyant sur des archives et en employant des techniques anciennes. Le voilà avec dans les mains non pas un sécateur en diamant mais une soeur de la crack Trêve, phénoménale lauréate du Prix de l'Arc de Triomphe 2013. Est-ce un miracle ? Plutôt un incroyable concours de circonstances.

 

" Il y a 2 ans, j'étais au Togo pour travailler sur un jardin à Lomé et j'ai rencontré Odette Fau et son pari, propriétaires du restaurant le Vieux Paris, qui étaient mécènes. Nous avons sympathisé, ils m'ont parlé de leur passion des courses, que j'ai voulu découvrir car j'ai eu des chevaux toute ma vie. Ils m'ont emmené à l'entrainement chez les Audon et j'ai été emballé. Et ils avaient Haya Landa ! J'étais là en 2011 lorsqu'elle a terminé 4e du Prix de Diane. Le soir-même, autour d'un verre à chantilly, on m'a donné une jument qui ne pouvait pas courir, Dioblues (soeur des robustes Diojis et Special Jos). Autour de la table, il y avait Baudouin de la Motte Saint-Pierre qui m'a proposé son étalon Fairly Ransom, et un transporteur. La jument est partie à la saillie dès le lendemain !"

 


Une fois lancé dans le bain, Pierre Joyaux, qui détient un domaine de La Lande Chevrier dans le Cher, où il élève...des plans de buis, décide de monter à Deauville pour les ventes d'élevage 2011. " Je voulais avoir chez moi du sang venant de la maison Head, qui était un symbole très fort pour moi. J'ai choisi Tocqueville, qui était tout de même soeur du bon Trois Rois." Quel oeil ! Pierre Joyaux, qui a fait son choix et signe le bulletin tout seul, n'a besoin que de débourser 5000 € pour se faire adjuger une soeur d'un gagnant de Listed, descendant de Trillion, pleine du jeune étalon Full of Gold, présentée par le Haras du Quesnay, mais issu d'un Numerous totalement passé mode. " Christiane Head-Maarek était tout près de moi. Nous avons engagé la discussion après l'achat. Je lui ai expliqué qu'à 65 ans, je devais apprendre tout plus vite que tout le monde parce que je n'y connaissais rien. Alors elle m'a fait visiter le Quesnay le lendemain matin et a répondu patiemment à toutes mes questions, y compris les plus basiques. Elle m'a dit que la famille faisait beaucoup de femelles et qu'ils ne pouvaient pas tout garder, mais que son père était sûr qu'il ressortirait quelque chose de cette souche un jour. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si rapide ! " Lire le pédigrée de Tocqueville.

Aujourd'hui, Pierre Joyaux détient 5 poulinières. En plus de Dioblues et la soeur de Trêve nommée Tocqueville, il a une fille de Danehill Dancer, une fille de Pulpit et une Hurricane Cat. Le 1e produit de Tocqueville né de Full of Gold passera en vente à Deauville. " Malheureusement, il n'a été retenu qu'en novembre". La jument a eu un foal d'Hold That Tiger et est pleine d'Hurricane Cat. Et désormais le téléphone sonne...

Voir aussi...