La Baghera, l'antithèse de la génétique façon Magnien

01/02/2017 - Focus Elevage
 " Dans sa famille proche, il n'y que des purs sprinters mais elle avale la terre. C'est vraiment l'antithèse de la génétique" reconnait Charles Magnien, éleveur avec son père Jean-François Magnien de La Baghera, gagnante de son 2e cross de  du meeting de Pau.


Les 2 frères Benoit et Charles Magnien, au concours de Cercy.

 

La Baghera est issue d'une saillie gagnée et d'une jument qui était nulle en course, mais bien née dans le monde du pur-sang. Car si le canton de Cercy-la-Tour dans la Nièvre est surtout réputé pour son élevage d'AQPS, certains acteurs font des sorties originales, comme les Magnien, agriculteurs (des  "pov' péoum") à Saint-Gratien-Savigny du père Jean-François au fils Charles, ou encore assureurs de la mère Françoise à l'autre fils Benoit. Ainsi, quelques pur-sang parsèment leur jumenterie de 25 éléments, dont La Dauvilla, la mère de La Baghera, qui avait déjà donné Age d'Or, un bon cheval vainqueur à Auteuil, qui lui est retourné dans le giron des AQPS car issu de Nidor.

 


Jean-François Magnien, le chef !

 

Les Magnien sont réputés pour être patients. Ca tombe bien, car il fallu attendre longtemps sinon être obstiné pour récolter des fruits d'un achat à Deauville. En tout début du catalogue d'élevage de décembre 2003, Les Magnien achètent pour 6000 € seulement une grande jument noire nommée La Laja. Ils étaient sûrs d'avoir fait une affaire en or avec cette jeune jument par le prestigieux Be My Guest, issue de la souche allemande de Lavirco et Laveron, 2 fois gagnante, déjà mère de gagnant avec son 1e produit, et pleine de Seattle Dancer. Mais la suite ne sera que déconfitures pendant plus de 10 ans. La Laja fera 4 femelles, toutes aussi mauvaises les unes que les autres. Au bilan final de toute la production : 495 € de gains remportée lors d'une 5e place prise à Beaupréau par La Mansouja, pourtant par Mansonnien. " En plus, avec elle, on s'est forcé à aller à des étalons chers et loins ! Cela n'a rien donné mais on s'est dit que ça se retrouvait un jour que ce n'était pas possible de ne jamais faire un gagnant avec une telle origine, avec nous avons gardé 2 filles de La Laja : La Dauvilla et La Vida par Ballingarry." Cette dernière est l'ultime produit de La Laja, restée inédite, qui a eu son 1e foal par Rail Link en 2016 et est actuellement pleine de Kitkou.

 


La Baghera a frôlé la chute au dernier passage des fromages de Pau.


Resté en selle, Marc-Antoine Dragon s'impose facilement avec La Baghera.

 

Quant à La Baghera, née 2 mois après l'achat de sa mère, elle a été croisée avec des étalons très divers...dont 3 saillies gagnées. Le truc amusant, c'est qu'au printemps 2014, en creusant de près les performances étrangères de la proche famille de La Laja, notamment celles de ses 3 premiers produits, que les Magnien se sont rendus compte que tout le monde gagnait sur...1000 m ! C'est d'ailleurs la raison pour laquelle La Dauvilla a bénéficié de la saillie gratuite de Rajsaman offerte par le Haras de la Cauvinière lors de la soirée France Sire de septembre 2014 dans la boite de nuit La Carapate à Château-Gontier.

 


La Dauvilla, la mère de La Baghera, ici en 2010 accompagné de son foal appelé Age d'Or.

 

La Baghera a tout d'abord été saillie par Vangelis et le produit a disparu dans la nature. Ensuite, les Magnien, amis de longue date avec Eric Leray, ont emmené la jument à l'étalon de leur entraineur, Nidor. Le produit, nommé Age d'Or, a logiquement pris la direction de Senonnes, chez Leray, et il y a gagné 5 courses dont le Prix Rivoli à Auteuil en 2015. Le 4e produit, Los Del Rios, âgé de 4 ans et 4 fois non-placé à 3 ans, est espéré plus tardif que mauvais, comme d'ailleurs La Baguera elle-même, qui n'avançait pas à 3 ans. Dernièrement, La Dauvilla a eu une femelle de Rail Link en 2016 et attend un produit de Sinndar en 2017. Quant au père de la Baghera, il s'agit de Forestier, un stayer alezan d'Eric Danel qui n'a jamais beaucoup sailli." On avait gagné la saillie au tirage au sort des AQPS et on se demandait qui c'était. Mais Marcel Rolland, qui était assis à côté de nous, a insisté pour qu'on y aille en disant que c'était un bon cheval par Nikos. Alors on a fait saillir la jument !

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