José Bruneau de la Salle, de l'extrême droite aux accusations d'agressions sexuelles sur Grégory Pieux
José Bruneau de la Salle (PHOTO APRH)
Dimanche 29 juillet au soir, le journal Le Parisien sort ce qui se révèle une bombe médiatique dans le mileu du galop, bien qu'elle ne surprenne pas tout le monde. Présent depuis toujours en haut de l'affiche lors des grandes réunions de Saint-Cloud, dans les Hauts de Seine, ancien fief d'une certaine droite politique pendant plusieurs décennies, sous le haut commandement de Charles Pasqua , souvent ennuyée par la justice financière, José Bruneau était jusqu'a ce dimanche soir une figure respectée du monde du galop. Il avait même des mandats à France Galop, et notamment celui, très convoité, de membre associé du comité de France Galop, c'est à dire qu'il faisait partie des fameux 20 cooptés qui détiennent un pouvoir considérable sur les courses françaises puisqu'ils siègent à vie au sein du comité de France Galop qui comportent 56 membres au total. D'ailleurs, aujourd'hui, le Président et les deux vice-présidents font partie des cooptés, qui ne sont plus que 19 depuis ce lundi. En effet, José Bruneau de la Salle a démisionné de tous ses mandats à France Galop.
Cette démission fait évidemment suite à la révélation par le journal Le Parisien de la plainte qui vise José Bruneau de la Salle, et qui a été déposée le 23 juillet 2018 auprès du Procureur de la République de Paris, par Grégory Pieux, accusant ce propriétaire d'agressions sexuellles jusqu'en 2009, alors qu'il avait 13 ans à cette époque. La plainte du jeune homme, 22 ans aujourd'hui, fils du plus grand jockey d'obstacle de tous les temps en France, Christophe Pieux (15 cravaches d'or) est doublée d'une autre plainte de la part de M. Jérémie Garamond, 41 ans, pour des faits similaires, c'est à dire agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Le Parisien explique également qu'un entraîneur de renom des années 90 avait écarté Bruneau de la Salle de son entourage après que plusieurs de ses apprentis âgés de 14 à 18 ans, se soient plaints de ses comportements dits aujourd'hui "inappropriés". Autant dire que les victimes silencieuses peuvent être nombreuses.
En quelques heures, la nouvelle a fait grand bruit dans toute la presse nationale. A la lecture des articles du Parisien, on constate que le journal a mené une enquête approfondie, en ayant recueilli les témoignages des plaignants qui décrivent des détails sordides en plus des contextes des méfaits présumés, de la raison de leur long silence et de leur révélation actuelle. Les faits sont prescrits, mais le traumatisme toujours présent a valeur juridique. Et les plaignants savent aujourd'hui que la vie sociale de la personne qu'ils accusent, au moins dans le monde des courses, est terminée. Joint par le journal, l'accusé nie.
Charles Pasqua
En revanche, Le Parisien ne revient pas sur le curiculum vitae politique de José Bruneau de la Salle, qui a été cité depuis plusieurs années dans des articles de journaux effectuant des enquêtes sur les liens entre la droite du gouvernement et l'extrême droite "à l'ancienne", notamment ceux de l'entourage de Charles Pasqua. Suflureux et influent politique, deux fois Ministre de l'Intérieur, Président du Conseil Général des Hauts de Seine pendant 15 ans jusqu'en en 1988, sénateur, député, mais vice-président du terrifiant Sac (Service d'Action Civique) qui avait échappé au contrôle du Général de Gaulle qui l'avait créé, et Pasque fut un homme de réseau redouté. On peut lire par exemple dans un article du monde , daté de février 2016 :
Le « cercle Iéna » : au rendez-vous des anciens d’Ordre nouveau et du GUD