Des vétos reprennent la gynéco, contre leur gré mais pour la santé animale

18/03/2020 - Actualités
 L'une des plus grandes cliniques vétérinaires équines de France à Meslay du Maine  annonce ce soir du 18 mars reprendre la pratique de la gynécologie, contre le propre gré des praticiens, mais pour des raisons de santé animale. Cela vaut jusqu'à nouvel ordre, puisque si on écoute les prédictions des épidiomolgistes, le pic de contamination ne fait que commencer et donc toute notion de monte risque d'être bloqué quoi qu'il arrive dans les jours qui viennent pour une durée de 2 à 3 semaines, cela correspondant au souhait global des praticiens.

 

NB : après avoir laissé ouvertes puis fermé les vannes mardi, le Conseil de l'Ordre avait semblé rouvrir une brèche de la pratique de la gynécologie mercredi soir, considérant que cet acte ne pouvait être différé, mais finalement, ce jeudi, il a refermé la porte.

L'équipe de France Sire fait tout son possible pour vous tenir informé au fur et à mesure, mais franchement, ce n'est pas facile à suivre !
 

36 heures après une 1e annonce d'arrêt de la pratique, et alors qu'ils auraient objectivement préféré que la saison de monte soit complètement stoppée pour une période donnée, de 2 à 3 semaines, les vétérinaires de la clinique de Meslay-du-Maine tout comme plusieurs homologues reprennent finalement la gynécologie chez les éleveurs et dans les haras, dans des conditions restreintes. En tout cas jusqu'à nouvel ordre. Les associés ont parlé avec de nombreux collègues, qui vont également reprendre la gynéco, en mayenne et en Normandie, et cela  jusqu'à nouvel ordre.

Dans la pratique, les visites ne seront plus quotidiennes mais limitées à 2 visites par semaine. Lors des examens, il ne doit y avoir qu'un seul accompagnant avec les chevaux, tenus à bonne distance. Les vétérinaires porteront un masque.

 

 

Cette décision est prise après moults débats internes et malgré les avis personnels des intéressés. Mais les praticiens ont préféré cette option face au flou juridique actuel, allant ainsi à l'encontre des préconisations du conseil de l'ordre. mais aussi  compte-tenu des derniers propos du Ministre de l'Agriculture qui déclare qu'il faut protéger à tout prix la filière.

Il s'agit non seulement de protéger l'économie des acteurs de  l'élevage, mais aussi d'éviter des pratiques jugées délirantes et dangereuses par les professionnels de santé, qui sont pourtant en train de se mettre en place, comme des interventions effectuées par des personnes non habilitées, recevant soudainement de nombreuses juments dans le cadre de mouvements de chevaux massifs, sachant que la notion même de mouvement accélère la propagation du coronavirus.

La pratique de la gynéco " à l'ancienne" n'est bien sûr pas insensée, puisqu'elle a longtemps eu lieu avant les progrès scientifiques, mais elle a ses limites, et surtout elle plonge les éleveurs dans un contexte d'inégalité criante face à la possibilité de disposer d'un souffleur et d'avoir accès aisemént à un étalon proche et disponible.

Pour faire bref, les petits éleveurs seraient violemment les victimes. Il faut également noter les cas de jumeaux qui, non détectés, mettent en péril la vie de nombreuses juments. Plus généralement, la France de l'élevage en patirait gravement dans la mesure où l'élevage se poursuit normalement Outre-Manche, avec des "fuites" de juments observées sur les routes normandes tout dernièrement. A noter qu'en Italie, selon les informations livrées encore ce soir par les Dr Vigliani et Dr Romano, contactés directement par l'italien Niccolo Riva, spécialistes équins du trot et du galop, la gynéco se poursuit suite à une décision prise par le Ministère de l'Agriculture dans les 48 heures après le déclenchement de l'épidémie, afin de protéger la filière.

 

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