Gold Cup de Cheltenham : Synchronised, m'enfin ?

18/03/2012 - Actualités
« Synchronised, bonjour, nous c’est France Sire. » La Gold Cup 2012 comme une nouvelle rencontre. Nous gaulois, sommes très très nombreux à avoir découvert le nom de Synchronised au saut de l’avant-dernier fence de Cheltenham. M'enfin, dirait notre Gaston Lagaffe : pourquoi ils nous ont cassé notre duel Long Run / Kauto Star ?

Synchronised. Il faut le prononcé avec l'accent anglais, ce qui est assez coton. Sans accent, c'est carrément...la loose ! Et encore, on l'a échappé belle, été bien aidé (c’est un euphémisme), car a failli être battu par le tout aussi connu The Giant Bolster. Tout ça, juste pour contrarier « notre » Long Run.

 

Synchronised, sortant de nulle part, vient chercher The Giant Bloster (casaque à damier), qui lui-même domine Long Run à la corde.


Partis la baguette sous le bras

 

Même les anglais ont présenté l’édition 2012 de la Gold Cup comme un duel autant espéré qu’annoncé entre les deux champions « FR » Long Run et Kauto Star. Eux qui nous ont tant fait vibrer ces dernières années, rendu si fiers de notre élevage national à défaut de notre entraînement. Cocorico se plaisait à chanter l’amateur d’obstacle la baguette sous le bras, paré de son béret et de sa marinière. Mais sa gousse d’ail n’a pas été particulièrement digeste quand après 1500 mètres de course, le double lauréat de l’épreuve Kauto Star doit être arrêté. Le papy de 12 ans a dit stop, Ruby Walsh son fidèle jockey parle la même langue que lui…L’ovation qu’ils ont reçus du public a été la hauteur de leurs exploits communs et il va falloir se préparer à dire goodbye. Plongés dans nos souvenirs des exploits du crack, il a fallu un temps certain (comme disait Fernand Raynaud –France Sire toujours à la pointe de l’actu...) pour nous remettre de nos émotions et accepter que la Gold Cup, comme la vie, continuait sans Kauto Star. Show must go on disent-ils là-bas.

 

La consternation au retour de Kauto Star, arrête. Et pourtant, il est applaudi à tout rompre dans les tribunes.

 

Ainsi parlait Fernand Raynaud

 

Yes of course, surtout si le chaud, c’est Long Run. Le roi est mort, vive le roi ! Il n’y avait alors en effet plus de doute, la course ne pouvait plus échapper à Long Run ! Monté le long du rail par Sam Waley-Cohen, l’élève des époux Gabeur a sans aucun doute la mesure de Time for Rupert ou The Giant Bolster : une formalité ! Non vraiment, le seul prétendant pourrait être l’autre « Henderson » Burton Port, patiemment monté par le jockey de la semaine Barry Geraghty.

 

Tony McCoy, le plus grand jockey d'obstacle de l'histoire en Angleterre, triomphe avec Synchronised

 

Tony McCoy, il est vraiment trop fort

 

Mais ce dernier a déjà été battu par Long Run et la confiance est à son top ! Mais les anglais sont vraiment bien décidés à tout faire pour nous contrarier ! Encore plus quand ils s’allient pour la circonstance au plus talentueux des jockeys irlandais. Montant une course parfaite, Tony Mc Coy entre dans la danse pour la victoire. Pas vraiment une carmagnole, plutôt une bonne vieille jig (voir Titanic ou Pavee Lackeen en fonction de vos goûts cinématographiques). Après s’être fait totalement oubliés (à croire qu’ils n’étaient pas sur la liste de départ ou qu’ils se sont cachés derrière un obstacle ressurgissant après un tour) durant 5000 mètres, Tony Mc  Coy et Synchronised surgissent au saut de l’avant-dernier fence. Incroyable ! Un tour plus tôt, le 9 ans de JP Mc Manus était énergétiquement sollicité par son cavalier, sans compter qu'il a fait de nombreuses fautes, dès le premier obstacle. Incredible ! Il prend la mesure sur le plat (façon de parler car ça monte comme dans le Tourmalet dans les 300 derniers mètres) sur Long Run finalement 3e derrière l’obscur The Giant Bolster. Le crack jockey a littéralement porté son destrier qui a tout donné pour lui offrir une deuxième Gold Cup (seulement serait-on tenté d’écrire vu le palmarès du bonhomme).

 

Lors de la fête du lendemain dans l'écurie de Jonjo O'Neil (ancien crack jockey), ce dernier a été rejoint par Tony McCoy pour faire manger la Coupe d'Or à Synchronised !

 

Synchronised  : moche et atypique

 

Et voilà donc le Quasimodo de l’écurie de Jonjo O’Neill victorieux de la Gold Cup. Quasimodo car l’entraîneur installé à quelques décamètres de l’hippodrome de Chelteham ne cache pas que les visiteurs ont souvent demandé s’il ne s’agissait pas du poney des enfants en désignant le pas très élégant Synchronised. Mais la beauté ne fait pas tout et Synchronised prouve sur la tard sa grande qualité. Lui qui a débuté à l’âge de 5 ans, « normal pour l’élevage irlandais » dixit une anglaise bon teint, est un fils de Sadler’s Wells et de Mayasta, gagnante à 3 ans. Le « normal » en prend alors un grand coup ! Synchronised est un atypique. Par son physique donc, par son parcours aussi : il ne participa à son premier Groupe qu’en janvier 2011 et le gagna, a couru son premier Groupe I en décembre dernier et le gagna (Lexus Chase) et participait vendredi à sa première Gold Cup…avec le résultat que l’on sait. L’histoire étant un éternel recommencement, notez que Tony Mc Coy gagna sa première course pour la casaque de JP Mc Manus avec Mayasta, la mère de Synchronised ! Il nous a beaucoup ennuyés vendredi mais commence à nous intéresser celui-là !
 
 

 

Voir aussi...