National AA d'Enghien : Le Brujassou et les 50 ans d'élevage de Jean-Marie Reillier

31/10/2014 - Focus Elevage
Disputant seulement la 11e course de sa carrière à 7 ans, Le Brujassou a remporté le National AA 2014 à Enghien, la plus grande course d'obstacle pour les anglos à Paris. Entrainé par François Nicolle, il est issu d'un croisement "à l'envers" entre un vieil étalon anglo, Blue Boy, et une jument pur-sang, L'Aubertie, dont l'origine est exploité par Jean-Michel Reillier, le grand éleveur de Pompadour, depuis très exactement 50 ans ! SOURCE: WWW.ANGLOCOURSE.COM

 

Jean-Marie Reillier, propriétaire éleveur de Le Brujassou, félicite Jacques Ricou après son succès dans le National anglo d'Enghien 2014. (photos APRH)

Il y a tout juste 50 ans, en 1964, un jeune et fougueux éleveur de 26 ans, Jean-Michel Reillier, faisait naître une femelle anglo, Malaury (Coq de Bruyère) qui lui apportera plus tard ses 1e succès en cross. Sa soeur de 4 ans sa cadette, Correzina (Greyhound), une pur-sang, deviendra la 4e mère de Le Brujassou, le vainqueur du National AA 2014 à Enghien, sous l'entrainement de François Nicolle et la casaque du même Jean-Michel Reillier, toujours aussi passionné à 76 ans. " C'est Joseph Biancone, entraineur qui passait tous ses étés en meeting à Pompadour, qui m'avait vendu Miquerida, une bonne jument d'obstacle. Avec mon père, nous l'avions acheté en fin de carrière pour monter à cheval. Puis nous l'avons faite saillir et nous avons eu cette Malaury qui a gagné de nombreux cross à Pompadour monté par M. Bideaut, un officier des haras qui avait lui-même dessiné le parcours de cross. C'était une autre époque..."

Cette souche a traversé 5 décennies en restant toujours d'actualité entre les monde du pur-sang et de l'anglo-arabie. Ainsi, si la mère de Le Brujassou, nommée L'Aubertie (Mister Mat), n'était pas bonne, elle est soeur de Fil de Fer (anglo par Fayriland II, 14 victoires) et surtout du mémorable Le Cluzeau (PS par Big John, gagnant de 15 courses et de 200.000 €), ainsi que plus récemment de Beuillac (PS par Robin des Champs, 10 victoires, 3e du Grand Cross de Craon et partant dans le prochain Grand Cross de Compiègne à 11 ans).

Pour avoir Le Brujassou, Jean-Michel Reiller a croisé sa pur-sang L'Aubertie au vieil étalon anglo Blue Boy, né en 1986. " Il se révèlera être le père de mère de Bénévolo de Paban, mais à l'époque il n'avait pas produit grand chose. Il faisait la monte près de chez moi, chez Jérôme Bianconi, avant que celui-ci ne reprenne les structures de la Jumenterie des Haras Nationaux. Mais l'administration voulait que ce site énorme soit aussi bien entretenu que lorsqu'il y avait 20 paleffreniers payés par l'Etat. Le pauvre ne pouvait pas s'en sortir dans ces conditions et il est reparti chez lui, tandis que la Jumenterie est reprise par les Haras Nationaux, avec du personnel pour que ce soit joli à visiter."

 

 

Le Brujassou est le nom d'un lieu-dit de la commune de Pompadour, dont Jean-Michel Reillier a été maire pendant 37 ans, jusqu'au dernier mandat en date. " Tous les chevaux de cette famille portent le noms de lieu dit ou de rue de Pompadour, y compris les deux jeunes frères Coupillac, qui est le nom de la propriété familliale, et Mauvais Garçon, qui vient de la Rue des Mauvais Garçons que j'avais moi-même baptisé en raison de sa fréquentation sulfureuse ! "

Le Brujassou est entrainé par François Nicolle, chez qui Jean-Michel Reiller a des chevaux depuis toujours, ainsi que chez son quasi voisin Guillaume Macaire, le mentor des inoubliables et Alphonse (21 victoires en 34 sorties jusqu'à 12 ans) et Anatole, qui avait remporté 16 courses sur le seul hippodrome de Pompadour et qui malheureusement tué à Pardubice, ce dont Macaire, pourtant peu connu pour son sentimentalisme, ne s'est toujours pas remis. Vainqueur dès l'âge de 4 ans en 2011 à Dax avant de connaître une année complète d'interruption de carrière, Le Brujassou fait figure d'ultra-précoce pour Jean-Michel Reillier, qui va réduire son cheptel de 5 à 3 juments. " Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je fais des chevaux très tardifs, qui en général ne commencent à gagner en cross qu'à 7 ou 8 ans, mais qui durent sans problème jusqu'à 13 à 14 ans. Cela vient sans doute des origines mais plus sûrement de la terre. On ne fait pas précoce sur le terror de Pompadour..."

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