Bienvenue en Anglo-Arabie!

28/02/2009 - Actualités
Ah l'Auvergne et ses volcans...Ses chevaux aussi. En tout genre. Terre d'élevage de bovins mais aussi d'équidés, le Cantal est le département français ou naissent le plus d'anglo-arabes chaque année. L'occasion d'une visite à Aurillac pour découvrir un monde à part entière. (photos Isabelle Constant)  

Dans ces régions de la France, élever des chevaux est un terme global. Tout le monde se réunit un samedi de février sur le site du Haras National d'Aurillac pour la présentation des étalons du Massif Central. Manifestement, il faut d'ailleurs profiter de ces moments qui, vu la politique des HN quant à l'étalonnage, risquent bientôt de se transformer en souvenir.

 

 

47 étalons dans la journée!


Tout le monde, c'est vraiment tout le monde, c'est à dire 47 étalons d'un coup! Le matin, le baudet du poitou nommé Marathon ouvre le bal, suivi des chevaux de trait (races à protéger absolument envers et contre tout, pas que pour les salons parisiens), des Ardennais aux Comtois en passant par les Bretons et les Percherons.

L'après-midi, on allège. Avant les anglo à orientation sport, les Selles Français, les Arabes et le Connemara, et après le trotteur Mage de la Méritée, c'est une série réduite mais précieuse qui nous intéresse, les chevaux de courses.

Beaucoup de curiosité portée sur Grey Risk, l'achat du groupement d'éleveurs locaux (voir l'article consacré), qui sait très bien qu'on le regarde avec intérêt. Président du syndicat, Sébastien Constant n'est pas peu fier de présenter son heureux cheval qui va passer à 16 ans de 5 juments par an à plus de 40 en 2009, dont plusieurs anglo-arabes.

 


Grey Risk



C'est où l'Anglo-Arabie ?


C'est là qu'on touche au coeur du sujet, les anglos. C'est une race crée au 19e siècle dans le sud-ouest de la France, qui est issue d'un savant mélange de pur-sang anglais et arabe avec aussi l'apport de selle français. Il y a 2 grandes catégories, la course et le sport. Car l'anglo sait tout faire et peut passer allègrement des courses à l'attelage, au dressage, à l'endurance, au complet etc...A l'intérieur même du secteur course, tous les entraîneurs spécialisés du plus haut renom aussi dans le PS et l'AQPS, les Manceau, Macaire, Nicolle, Chaillé-Chaillé et autres vantent leur étonnante longévité et polyvalence.

Les principaux secteurs de l'anglo sont le midi-pyrénées, le Limousin, l'Aquitaine et donc le Cantal, la pointe nord-est du grand Sud-Ouest, un département rattaché à l'Auvergne sans en faire vraiment partie culturellement, question de barrière géographique montagneuse sans doute.


Et contrairement à toute attente candide d'homme né au nord de la Loire, c'est bien à Aurillac, loin de tout sauf de la station météo qui ressasse quotidiennement le climat glacial de la ville (la station est orientée plein nord!), qu'on tombe nez à nez avec les deux plus grands champions des pistes anglo-arabes de l'époque moderne, Carghese des Landes et Zamouncho!

 




Carghese des Landes et Zamouncho sous vos applaudissements


Anglo à 50%, Carghese des Landes attaque sa 1e saison de monte en 2009. S'il sera installé à Pompadour, c'est un pur produit du Cantal, élevé par Agnes Deveze Segerie. Entraîné par Loïc Manceau, il a battu tous les records en course. Plus riche Anglo de l'histoire, ayant dépassé les 200.000 € de gains hors prime, Carghese des Landes n'était pas spécialement précoce, puisqu'il a pris 4 places pour autant de sorties à 3 ans, mais a explosé à 4 ans en restant invaincu en 8 courses, et a confirmé à 5 ans, lorsqu'il a gagné 5 courses en 6 sorties, n'ayant qu'un seul faux-pas (dernier) aussi radical que toujours inexpliqué.

Anglo à 29%, Zamouncho est une "importation" du Béarn, où il a été élevé par Jean Biraben vers la station d'Aurillac. Il a débuté étalon en 2006 et ses premiers 3 ans seront donc très attendus en 2009.

Zamouncho a gagné toutes les plus grandes épreuves de sa catégorie en courses, ce en seulement 1 saison puisqu'il n'a couru qu'à 3 ans, à 9 reprises pour 7 victoires, 1 place et 1 disqualification. Zamouncho a battu tous ses aînés dans le Grand Prix des Anglo-Arabes à Longchamp en septembre, avant de quitter la scène par un succès dans le très prestigieux Prix du Ministère à Tarbes.

Il y a aussi un 3e étalon, plus confirmé celui-ci, Hasa, anglo à 53%, qui fut le meilleur de sa génération à 3 ans. A noter que les 3 chevaux pré-cités ont le même père de mère, l'omniprésent Faryland II, sorte de Northern Dancer des anglo-arabes.

 

             

                              Carghese des Landes                                                                               Zamouncho

 

Astérix cantalou


A Aurillac, on est loin de l'Armorique et ses petits villages d'irréductibles gaulois. Et pourtant, c'est une ambiance bien gauloise qui a régné pendant l'assemblée du début de soirée, celle du Syndicat des Eleveurs de Chevaux de Sang du Cantal (toutes races confondues), avec coups de gueule et éclats de rires. A la tribune, un duo très actif à la tête du syndicat, le président Delaunay et son fidèle acolyte Jérôme, qui connaît des tas de choses sur l'Anglo, Paul Couderc, désigné M. Course, Jean-Marie Bernachot, le président de l'ANAA (Association Nationale des Eleveurs de Chevaux Anglo-Arabes) et deux ou trois autres gars dont on a pas retenu les noms.

La salle, en l'occurence la sellerie d'honneur, est pleine. Elle n'est pas très grande mais bien pleine. On est assis sur les tables. D'un coup, l'Obelix du coin demande quand est-ce qu'on mange et clot séance tenante l'assemblée.

Et puis après, le banquet...Genre de festoiement qui réveillerait sûrement un mort, convaincrait sans doute un adjoint au maire vert de Paris d'aimer les courses de chevaux et même la campagne où il fait froid l'hiver.

 

Au milieu, M. Delaunay, président du Syndicat des Eleveurs de Chevaux de Sang du Cantal


Site internet de l'Association Nationale Anglo-Arabe: www.anaa.fr

 

Hasa

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