TBA FOAL SHOW 2014 en Angleterre : résultats, photos et Vidéos

29/07/2014 - Ventes & Shows
Jusque là fort méconnu, l'élevage de chevaux d'obstacle en Angleterre se bat pour sortir de l'ombre avec des moyens qui peuvent le porter vite au sommet. Ainsi, le TBA (Thoroughbred Breeders' Association) a organisé son 2e concours de foals, très impressionnant en terme de modèles et de pédigrées, et aussi avec la distinction et un souci du détail "so british". Bref, la classe. Les souches françaises, représenté en grand nombre dans le catalogue, ont largement dominé les palmarès finaux.

La gagnante du 2e Foal Show pour poulains d'obstacle organisé par le TBA à Bangor-on-Dee au Pays de Galles. C'est une nièce de Bilboa par Malinas, élevée par Pauline Cowley (gilet rose), accompagnée par Teresa Futter (Yorton Stud, où l'étalon est stationné) et Louise Kemble, directrice de la Thoroughbred Breeders' Association.
 

VOIR LES RESULTATS COMPLETS, PHOTOS, VIDEOS ET PEDIGREES.

 

L'Angleterre présente un paradoxe complet pour ce qui concerne les courses d'obstacle. La passion pour la discipline et les finances qui peuvent y être consacrées sont telles que ce pays dirige toute l'industrie mondiale à travers son immense marché d'acheteurs, et les grand-messe que sont les festival de Cheltenham par exemple. Pour autant, personne ou presque ne pense à élever des poulains destinés à l'obstacle dans le pays. " C'est une étonnante question de culture", explique Robert Waley-Cohen, président de la TBA organisatrice mais aussi de l'hippodrome de Cheltenham, puissant propriétaire de chevaux de course dont le champion Long Run et lui-même éleveur (Upton Viva Stud). " Les propriétaires d'obstacle anglais se sont toujours fournis en Irlande, et depuis 2 décennies également en France. Mais l'élevage est resté très nettement en recul par rapport au plat ici. Nous avons à peine 700 juments saillies par an pour faire de l'obstacle, et nous devons dépasser ce seuil qui est tout de même critique. C'est la raison pour laquelle nous avons mis sur pied ce show en 2013. Il s'agit de créer un événement, de faire se rencontrer les éleveurs, et d'attirer des courtiers et des entraineurs, comme Alan King qui est présent aujourd'hui. "

 

Robert Waley-Cohen, le président du TBA ainsi que de Cheltenham.

L'excellente AQPS Message Personnel (souche anglo) est désormais poulinière en Angleterre, ici suitée d'une femelle de Martaline.

L'entrée en scène des juges pour le championnat suprême. A droite le juge français Yann Poirier.

Conséquence des vagues d'achats massives réalisées par les propriétaires anglais depuis plus de 15 ans, les chevaux sont devenus plus chers tant en France qu'en Irlande, donc les clients, d'ordinaire peu adeptes des pouliches, ont investi dans des femelles afin d'atteindre une plus haute qualité pour des tarifs restant accessibles. Celles-ci ont pu s'établir ensuite au Royaume-Uni, et la majorité des 16 foals classés (les 4 premiers des 4 catégories par sexe et âge) proviennent de lignées maternelles françaises. Par exemple, on a pu voir le lot 45, 4e des mâles jeunes (classe 3), qui n'est autre qu'un fils de Yeats et l'excellente Stravinsky Dance, gagnante du Prix Bournosienne (Gr.3) à Auteuil. En feuilletant le catalogue, on trouve aussi les très proches familles de Sleeping Blue, Knock Down, Saint du Chenet et Ma Royale, Shatabdi, Change Partner, Grad Patron, Charlie Turquoise (et donc aussi celle Best Mate, qui vient de France), Histoire de Moeurs, Bilboa, Madox, Nickname, en plus des frères ou produits directs de vainqueurs de groupes en obstacle en Angleterre ou en Irlande. Bref, malgré la taille réduite du catalogue (44 concurrents présentés), il y avait là de quoi faire une vente d'élevage de très haut niveau en France. A noter un AQPS (provenant d'anglo), le lot 59, merveilleusement né puisque fils par Martaline de Message Personnel (Mansonnien), une gagnante de 5 courses, soeur de Still Loving You, nièce de Bipbap et Azertyuiop. Message Personnel avait été achetée 65.000 € pleine de Martaline par Richard Aston, un homme aisé qui avait organisé la reception de la veille.

 

Grande joie expressive dans l'entourage du vainqueur: Pauline Cowley, l'éleveur, avec David Futter, propriétaire de Malinas.

Un lad à l'anglaise : un style inimitable...
 

Sur l'hippodrome de Bangor-on-Dee au Pays de Galles, le show était présenté par Nick Luck, vedette de Channel 4, et membre du comité organisateur.

 

Le principe du concours est copié sur le modèle traditionnel français, mais avec une organisation et un style merveilleusement britanniques. C'est la super classe entre gens bien élevés, riches, passsionnés et enthousiastes, qui lèvent le coude souvent mais toujours avec humour. Evidemment, cela ne change pas le problème que les allocations en Angleterre sont ridiculement petites, et que l'argent distribué en France laissent les britanniques pantois. Mais il y a une différence immense entre la France et l'Angleterre, mis à part la fascination que provoque l'équidé de courses chez l'anglais. De l'autre côté de la Manche, les journaux annoncent que le pays vient de traverser la crise économique la plus longue de l'histoire. C'est à dire que la crise est terminée, puisque les chiffres sont revenus et ont même dépassé le niveau de 2008, au pic ce que y était alors une gigantesque "fête du slip". Donc les gens regagnent beaucoup d'argent. Ils ont le moral et dépensent. Le jour et la nuit par rapport à la neurasthénie hexagonale.

A son poste de président de la TBA, Robert Waley-Cohen est entouré au comité de la section "National Hunt" par les patrons des principaux haras spécialisés, David Futter (Yorton Farm : Malinas, Great Pretender, Norse Dancer, Universal), Simon Sweeting (Overbury Stud : Kayf Tara, Schiaparelli), Peter Hockenhull (Shade Oak Stud : Fair Mix, Lucarno, Grape Tree Road, Alflora, Black Sam Bellamy), plus des propriétaires, éleveurs, courtiers, directeurs d'agences de ventes de Brightwells et Doncaster), mais aussi un fameux commenteur de Channel 4, Nick Luck. Le jury de 6 personnes venait d'Angleterre, d'Ecosse, d'Irlande et de France, en l'occurrence Yann Poirier, qui organise en France le 18 septembre le Show AQPS du Lion d'Angers.

 

Très actif en France, acheteur de Malinas puis de Great Pretender pour David Futter en Angleterre, Richard Venn s'installe en France début août.

Sacrée championne suprême : le lot 27 par Malinas et Madam Jolie.

Vice champion suprême : le lot 3, par Scorpion et Bling Noir.

Alors qu'il est annoncé sur le départ en Irlande, vers le Rathbarry Stud, Malinas a été une nouvelle fois sacré champion suprême après avoir déjà remporté l'édition inaugurale en 2013. Cette fois, le fils allemand de Lomitas, qui avait débuté sa carrière en France au Haras de la Hétraie avant d'être acquis par Richard Venn pour David Futter, a décroché la victoire grâce au lot 27, une petite-fille de King's Theatre, fameux étalon d'obstacle Outre-Manche, mais provenant d'une souche maternelle française. En effet, la grand-mère Jolie Landaise (Beaudelaire) est soeur de Makounji et Bilboa, une nièce de Mansonnien. Elle est née à Yorton Farm a été élevée dans le Yorkshire par Pauline Cowley, dame d'âge respectable, qui a débuté l'élevage il y a seulement 7 ans et a continué après avoir pourtant perdu son mari. " J'avais achetée la mère, Madam Jolie, à Doncaster à 2 ans. Elle n'a pas pu courir car elle avait 2 capelets. Mais elle a un frère qui a gagné un bumper puis a été 2e du champion Rock on Ruby. En fait, il y a beaucoup de jeunes chevaux à courir bientôt sous la 2e mère." Extraordinaire vieille dame anglaise, pourtant amatrice.
 

Champion des mâles jeunes : le 3 par Shirocco et Gaye Sophie.

Championne des femelles jeunes : le 59 par Martaline et Message Personnel.

Voir aussi...