Découverte de la SOREC, le France Galop du Maroc
Le Maghreb et les pays arabes ont beaucoup fait parler d'eux au printemps 2011, pour des raisons sociales et politiques aussi spectaculaires qu'inattendus. Situé le plus à l'ouest, et géré bien différemment, le Maroc n'a pas été vraiment concerné par ces immenses soulèvements populaires. C'est un pays à découvrir, notamment en terme de courses. En effet, les ambitions internationales de Jalobey Stud, sous l'impulsion de Sharif El Alami qui développe un grand haras d'élevage et a recruté Jean de Roualle pour l'entrainement, qui suivent les succès du trop tôt disparu Zakaria Hakam, témoigne d'une vivacité méconnue au nord de la Méditerranée mais bien réelle des courses au Maroc.
Les courses sont anciennes, et remontent à la période de la colonisation française. L'organisation des courses et des paris a été décidée en 1914. En 2003, la SOREC est crée, avant de prendre en charge la globalité des activités hippiques du pays en 2007. Les courses, toutes plates, sont divisés en deux catégories selon les hippodromes. Il y a quatre sociétés de courses "nationales" : à Rabat, Casablanca, El Jadida et Settat. Ces 4 sociétés organisent plus de 1000 courses en 134 réunions, avec une moyenne de 10 partants. Trois races se partagent le programme : les arabes sont majoritaires avec environ 45 % du gâteau (nombre de courses, chevaux, allocations), suivis par les pur-sang et les anglo-arabes, dont la plupart viennent d'ailleurs de l'élevage français (voir le site anglocourse.com). Par ailleurs, 9 sociétés de courses organisent près de 1700 courses régionales sur leurs hippodromes de Oujda, Fes, Meknes, Khemisset, Khenifra, Marrakech, Agadir et Safi. Là, l'essentiel du programme est réservé à la race de chevaux de loin la plus représentée dans le pays : les arabes barbes. Sur tout le territoire du Maroc, les arabes barbes, race protégée au Maroc, sont ainsi au nombre de 130.000, tandis que les 3 races plus connues pour les courses selon les critères internationaux (PS, Ar, AA) sont environ 7.000...
Au total, au Maroc, l'industrie du cheval de courses, dont les revenus sont entièrement basés sur le Pari Mutuel, représente 3.000 emplois directs plus 5.000 emplois indirects, surtout dans l'Agriculture. Basée à Rabat, la Société Royale d'Encouragement du Cheval est autant concerné par les courses que l'élevage. Elle soutient les trois associations d'éleveurs de barbe et arabe-barbe, de Pur-Sangs arabes et de Pur-Sang anglais. Côté course, elle finance les rénovations d'hippodromes. Les hippodromes les plus récents dont la réalisation a été financée par la SOREC sont ceux de Meknès et Khemisset. Le prochain n'est pas une mince affaire, puisque c'est celui de Rabat qui va profiter de travaux de rénovation. Jeune, la SOREC est ambitieuse et cherche à faire connaître ses activités.
Le Maroc des courses a fait parler de lui il y à la fin des 2000 à la faveur des succès de l'écurie de Zackaria Hakam, qui avait développé l'élevage des "Zack"au Haras de Maulepaire dans la Sarthe. Mais ce grand patron marocains est décédé subitement durant le 26 décembre 2009, et son effectif a été vendu par Arqana aux ventes de février 2010. Désormais, Jalobey Stud occupe l'actualité avec ses grands projets concrétisés par le développement d'un haras tout équipé non loin de Rabat et le recrutement de Jean de Roualle comme entraineur privé à partir de mai 2011.
Par ailleurs, en marge du Salon International du Cheval initié en 2008, la SOREC organise sa plus grande réunion de course de l'année le 6 mai 2011 : La Journée Internationale des Chevaux Pur-Sang Arabe. Trois Grands Prix sont au programme sur l'hippodrome de Casablanca, dont le Grand Prix Sa Majesté le Roi Mohammed VI, épreuve pour 4 ans et plus. Cette course a été reconnue Gr.3 par l'IFAHR (International Federation of Arabian Horse Racing).
