QE II Cup à Hong Kong : le nippon Rulership vers l'Arc de Triomphe ?

30/04/2012 - Découvertes
Courant pour la 1e fois hors de ses frontières, le japonais Rulership a pulvérisé l'opposition dont le français Chinchon dans la Queen Elisabeth II Cup à Hong Kong, le dimanche 29 avril 2012. Il était monté par le bouillonnant jockey italien Umberto Ripsoli en partance immédiate pour la France puisqu'il va monter cette année pour Mikel Delzangles.

Voilà 15 ans que la couronne d'Angleterre a été contrainte de rendre sans condition le territoire de Hong Kong en 1997 au terme du bail locatif de 99 ans. Tout le monde a craint que la Chine impose son regime autoritaire au petit rocher brûlant, mais, chose amusante à constater par les temps qui courent, le pouvoir de la finance a sauvé les libertés individuelles et le mode de vie débridé des hongkongais.

 

Voir le reportage exclusif de FRANCE SIRE TV sur la Queen Elizabeth II Cup réalisé sur place par les envoyés spéciaux Lise Hallopé et Arnaud Poirier.

 


Fin politique, le Hong Kong Jockey Club, qui est l'institution de loin la plus puissante de toute la ville Etat, a eu l'amabilité de créer la Queen Elisabeth II Cup en l'honneur de la visite de la reine en 1995. Depuis, cette épreuve remportée par Jim and Tonic en 1999 n'a cessé de monter en grade. C'est aujourd'hui une grande course internationale, un Gr.1 sur 2000 m doté d'1,5 millions d'euros.

 

Rulership s'est littéralement envolé sous la selle de l'expressif jockey italien Umberto Rispoli, qui arrive en France chez Mikel Delzangles.



Ce circuit très bien doté génère des vocations de voyageurs pour les très bons chevaux d'âge qui ne sont pas rentrés au haras, par exemple l'irlandais Treasure Beach (Galileo), tout de même gagnant du Derby d'Irlande et des Secretariat Stakes après avoir conclu 2e du Derby d'Epsom.

Le français Chinchon n'était pas classique à 3 ans. Mais il a grimpé les échelons au cours de ses voyages, avec notamment un Gr.1 aux Etats-Unis. Il y avait aussi le bon sud-africain Viscount Nelson, 2e du Godolphin Mile, mais tous ont subi l'échec. Et même les meilleurs hongkongais présents, California Memory et Irian qui ont formé le jumelé gagnant de la dernière Hong Kong Cup, le robuste Mr Medici ou le jeune Fay Fay, venant de gagner le Hong Kong Derby, n'ont rien pu contre l'avion nippon Rulership.

 

 

Le jockey embarque directement pour la France.


Car sans être aidé par le terrain assoupli par le déluge de la nuit (135 mm de pluie !!!) et le faux train qui a sévi peu après le départ, Rulership, un 5 ans déjà quadruple gagnant de Gr.2 et battu de très peu lors des ses sorties dans les Gr.1 au Japon, a déposé ses rivaux dès l'entrée de la ligne droite.

Son jockey est un italien expressif dont la joie a fait plaisir à voir. Le jeune Umberto Rispoli (23 ans) ne pouvait pas mieux finir son hiver à Hong Kong, lui qui prenait l'avion du retour le soir même. Nous allons découvrir en France ce pilote fort doué car il embauche chez Mikel Delzangles.

 

Voir la course entière de la Queen Elisabeth II Cup

 

Katsumi Yoshida : " nous allons réfléchir à l'Arc de Triomphe pour Rulership"


Plus calme par sa nature japonais, Katsumi Yoshida, moins connu que son frère Teruya mais tout aussi actif à la tête du surpuissant conglomerat Shadaï Farm, avait toutefois du mal à cacher ses émotions. En effet, il a connu en quelques minutes la plus grande désillusion et une formidable joie.

" Aujourd'hui, j'espérais surtout que notre champion Orfèvre, prévu pour disputer l'Arc de Triomphe 2012, gagne au Japon. Mais il a très mal couru. J'étais terriblement déçu. Heureusement, Rulership m'offre une grande joie seulement une heure après l'échec d'Orfevre. Alors pourquoi ne pas envisager l'Arc de Triomphe avec Rulership. Cela mérite réflexion."

En tout cas, pour nous les japonais, c'est très important de gagner de telles épreuves à l'étranger car nous avons besoin de nous ouvrir à l'international et les victoires sont la meilleure façon d'être reconnu.
Nous avons élevé le poulain qui a été vendu pour 2 millions de dollars aux enchères publiques à un syndicat de proprétaires qui possède 80 chevaux : Sunday Racing. "

 

Rulership encouragé fort sympathiquement par son jockey Umberto Rispoli avant la course.



Les Yoshida sont assez forts pour investir dans de grandes championnes partout dans le monde, élever les produits et les vendre ensuite à des syndicats qu'ils créent eux-mêmes.

En l'occurrence, la mère de Rulership, nommée Air Groove, était une grande championne nippone, gagnante des Oaks et du Tenno Sho, également 2e de la Japan Cup et sacrée alors cheval de l'année au Japon. Aussi bonne au haras qu'en course, elle avait déjà donné la vedette Admire Groove (Sunday Silence).

 

Inconnu en France, King Kamehameha, le père de Rulership, mérite tout de même un certain intérêt...

 

Le monde sans Sunday Silence


Chose rarissime, Rulership n'a aucun courant de sang de Sunday Silence dans son pédigrée. En effet, sa mère Air Groove est issue du croisement de Tony Bin, ancien lauréat de l'Arc de Triomphe, et d'une mère par Northern Taste, importation très marquante dans années 70. Quant à son père, totalement inconnu en France, il s'appelle King Kamehameha et mérite tout de même l'intérêt puisqu'il est tête de liste depuis 2 ans au Japon ! C'est un fils de Kingmambo, conçu aux Etats-Unis et arrivé au Pays du Soleil Levant dans le ventre de sa mère, une fille de Last Tycoon. King Kamehameha, avec son drôle de nom qui rend hommage au grand roi qui a fait l'unification d'Hawaï, a gagné le Derby du Japon et le convoité NHK Mile. Vraiment, il mérite l'intérêt !
 

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