En forêt équatoriale au Haras National de Malaisie : Tour du Monde STH Hipavia 2014

07/07/2014 - Découvertes
C'est le lieu d'élevage professionnel de pur-sang le plus proche de l'équateur, avec un jeune étalon, Reb (gagnant de l'American Derby, Gr.2), capable de faire la saillie dans les 2 hémisphères sans bouger de son boxe ! Crée en 1969, le Haras National de Malaisie révèlle de nombreuses surprises. Il est montré pour la 1e fois en vidéo en Europe. Par Lise HALLOPÉ et Arnaud POIRIER

 

Il fait chaud...faire attention au soleil ! Loin des plages des îles paradisiaques ou des lacs africains, l'Asie du Sud-Ouest réserve son lot de chaleur flirtant avec les 40° et d'humidité dépassant les 90%, surtout en Malaisie, un pays resté totalement méconnu de cette région du monde, pourtant nichée entre les célèbre Thaïlande et Indonésie, et qui les terres se terminent au sud par la plate-forme de business mondial, Singapour, indépendante depuis 1958. Le pays est donc posé sur l'Equateur, qui passe par Singapour. Malgré un climat a priori hostile à leur développement, les chevaux de courses, de polo et de spots équestres sont très populaires dans ce pays. C'est vrai que les anciens colons anglais, et leur successeurs autochtones, ont réussi à faire courir des pur-sang dans les endroits les plus incroyables et exotiques du monde, mais les choses sont bien sûr beaucoup plus complexes dès lors qu'il s'agit d'élevage. Pour des raisons physiques évidentes, les chevaux ont besoin de saison bien différentes, cadrées et régulières pour assurer leur reproduction. 

 

 

En pourtant, la Malaisie est une criante exception à la règle. Ainsi, c'est l'endroit du monde où on élève professionnellement des pur-sang de courses issues d'origines internationales et officielles le plus proche de l'Equateur. Ce Haras a été crée en 1969 par le 1e ministre Tunku Abdul Rahman Putra Al Haj (ça c'est un nom qui claque !) passionné des courses d'un pays tout jeune, définissant enfin ses frontières après des décennies de colonisation et de guerre. Il est situé à la sortie de la ville d'Ipoh, paisible capitale de la région de Perak au nord du pays, sur une terrain sableux, assez plat mais avec de légères ondulations. Tout est adapté pour que les chevaux supportent le climat. Les écuries sont protégées du soleil par des haies naturelles, elles sont aussi ouvertes à tout vent, chaque boxe ou stabulations équipées de  gros ventilateurs.Les chevaux sortent en fin de journée dans des vastes paddocks sur la centaine d'hectares du site, comporte plus de 100 boxes et tous les équipements nécessaires (rond de débourrage, marcheurs, cliniques, espace gyneco, etc...). L'environnement est composé d'une végétation de jungle donc l'herbe n'est pas fantastique mais assez nourissante pourvue qu'elle soit accompagnée 'alimentation complémentaires et surtout de foin entièrement importé, ce qui alourdit les frais fixes.

Reb, le jeune étalon du National Stud de Malaisie

 

Dolphin Street y a fait la monte

Le Haras National de Malaisie a connu son heure de gloire lorsqu'elle a eu l'opportunité d'acquérir en profitant d'un creux de forme l'excellent Dolphin Street, bien connu en France pour y avoir fait sa carrière de course, et qui a pris une envergure internationale en tant qu'étalon. Il a été mis à la retraite en 2012. Il a été remplacé depuis par le jeune Reb, un des meilleurs 3 ans américains de sa générations, vainqueur de l'American Derby sous la selle de Julien Leparoux, issu de Stormy Atlantic (Storm Cat) avec une mère par Kingmambo. Mais comme les temps politiques ont changé avec un gouvernement musulman désormais hostile au jeu,les courses traversent une grave crise. les éleveurs hors sols se raréfient tout comme les clients qui achetaient depuis 30 ans tous les 2 ans du haras lors de la vente annuelle en décembre, qui a du être arrêtée en 2012. Par ailleurs, les éleveurs en quête d'économie ont envoyé des juments et des étalons, dont 2 fils de Giant's Causeway (Mafnood et Al Malsool) qui faisait la monte au haras, dans des pays moins chers mais encore plus exotiques comme l'Inde, la Chine et même le Pakistan !!!

 

 

L'activité du Haras National, qui a conservé son nom bien que devenu privé, s'est plus orienté dernièrement sur le repos voire la retraite des chevaux de courses venus des 3 hippodromes de Malaisie mais aussi de Singapour, pour compenser la jumenterie PS tombée à une quinzaine d'éléments. En terme d'élevage, c'est le polo, une activité en plein boum dans cette région du monde qui monte en gamme avec des juments, des étalons, des préparations et des repos de plus en plus nombreux. Chose unique, les étalons peuvent saillir tout aussi bien au rythme de l'hémisphère nord que de l'hémisphère sud, sans changer d'écurie. C'est la théorie mais dans la pratique, le manager du haras révèle que les juments remplissent beaucoup mieux à partir du mois d'août plutôt que février, où elles ont les plus grandes difficultés à trouver leur cycle.

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