Allo Monsun, ici la Terre

07/06/2013 - Chef de race
Disparu à 22 ans alors qu'il était tombé aveugle depuis longtemps, le vénérable et vénéré Sire allemand ne cesse de d’alimenter la chronique hippique. Particulièrement en France. Inventaire.

Depuis le Paradis des étalons (qu’il a rejoint en 2012), Monsun observe peut-être les résultats de ses rejetons sur notre sol. Dans ce cas, le « Kaiser » doit certainement être fier de leurs performances.

Avec la victoire d’Intello (Galileo) (1), la donne a un peu changé. Mais, il n’empêche. La semaine dernière, Monsun figurait encore en tête des classements (aux gains) en tant qu’étalon mais aussi en tant que père de mère. Un exploit si l’on songe qu’il n’est pas le Sire le plus représenté en France, et de loin. En effet, hormis Galileo, la plupart des étalons du Top 10 2013 le sont deux voire trois fois plus que lui.

 

Monsun en course, sous la casaque du Baron Van Ullman, portée par Peter Schergen.

 

Comme père : ses descendants affolent les compteurs
 
Avec seulement 27 chevaux différents (qui ont pris part à 63 courses françaises en plat*), le reproducteur d’outre Rhin a acquis 17 victoires cette année, soit un un remarquable 27% partants/gagnants depuis janvier. Plus spectaculaire encore, les rejetons de Monsun ont cette saison chacun rapporté plus de 30.000 euros en moyenne. A cela, une bonne raison : 1/3 des victoires des Monsun ont été acquis dans des courses majeures.
 
Six victoires majeures en moins de cinquante jours
 
Le Best Of de Monsun en2013 (en France, comme étalon)
 
Produits
Victoire
Niveau
 
MAXIOS
Prix d’Ispahan
G1
SILASOL
Prix Saint-Alary
G1
PIRIKA
Prix d’Hédouville
G3
OCOVANGO
Prix Greffulhe
G2
MAXIOS
Prix d’Harcourt
G2
TRIPLE THREAT
Prix La Force
G3
 
Il lui a fallu moins de 2 mois pour battre son record de victoires de Groupe en France. Titulaire de cinq succès à ce niveau en 2012, l’étalon allemand a enlevé cette année son 10e Groupe I hexagonal et ne devrait pas en rester là, grâce
notamment aux Maxios (totalement retrouvé), Silasol ou Ocovango (récent 5e du Derby d’Epsom).  Autre indicateur du très haut niveau de sa production récente : 12 de ses descendants sont engagés dans le futur Qatar Prix de l’Arc de Triomphe…ce qui en terme de représentation le situe presque à hauteur de l’autre étalon-star de ce début d’année, Galileo (toujours lui) (2). Erstaunlich nein?
 
 

Monsun au haras. Bien avant de mourir, il ne voyait déjà plus rien.
 
 
Père de mère : meilleur que Danehill !
 
Le Best Of de Monsun en 2013 (en France, comme père de mère)
 
Noms
Victoire
Niveau
 
PASTORIUS
Prix Ganay
G1
DON BOSCO
Prix du Muguet
G2
KAPOUR
Prix Maurice Caillault
Listed
 
 
C’est l’autre exploit réalisé par Monsun en ce début d’année. Excellentes poulinières, les filles du reproducteur germanique occupent elles aussi le devant de la scène en 2013. En tant que père de mère, Monsun était  en tête aux gains accumulés avant le Prix du Jockey-Club (il est désormais 4e). Avec un 15% de réussite (partants/gagnants), l’ex-représentant von Ullman   possède là aussi des statistiques supérieures aux Danehill (9%), Bering (10%) et Sadler’s Wells (9%) qui figurent au sommet de la hiérarchie en termes d’allocations.
 
 
Le beau Manduro, jusqu'à présent le meilleur fils de Monsun, est arrrivé étalon en France aprèsune longue et riche carrière de course.
 

Suite et pas fin
 
Enfin, et c’est l’un des paradoxes souvent constatés dans nos colonnes pour d’autres étalons : alors qu’il a tiré sa révérence l’an passé, le fils de Konigsstuhl est plus que jamais… sous les feux des projecteurs. Et pour un certain temps encore. Comme Monsun (gagnant de groupe à 3, 4 et 5 ans), ses enfants et petits-enfants sont en effet des compétiteurs de type Duracell, capables de se maintenir longtemps à haut (ou à un très bon) niveau. Ce qu’avait déjà démontré Manduro par le passé. Ce qu’ont démontré cette année les Don Bosco (6 ans), Maxios (5 ans)  ou Pirika (5 ans). Et ce que démontrera sans doute sa jeune garde.
Affaire non classée, donc.    
 
(1)           Monsun est le père de la sœur d’Intello, No Mood (actuellement chez Carlos Laffon-Parias)
(2)           Voir l’étude réalisée sur notre site sur les engagés dans l’Arc 2013.
*Statistiques arrêtées au lundi 3 juin

Oui d'accord mais...pourquoi tant d'amour ?
 
La production de Monsun explose particulièrement cette année en France, et cela ne tient en rien au hasard. En effet, cela est la conséquence directe de sa révélation au top niveau dans le territoire aux époques de Shirocco et Manduro, pour ne citer que les les meilleurs, portant eux-mêmes la casque de Georg Von Ullman, qui les avaient envoyés chez André Fabre. Le début de ce mouvement remonte aux années 2005-2006-2007, dans un contexte générale très favorable à l'image du pur-sang allemand, qui sortait alors de ses frontières où il avait longtemps été confiné, et amassait les succès en France. Dès lors, Monsun est devenu une alternative, sinon la seule alternative au plus haut niveau, à ceux qui voulait sortir de la rengaine du match Coolmore/Maktoum, avec comme seul arbitre Juddmonte Farm.
 
Les fils de Monsun en France
 
Alors qu'ils avaient déjà été les 1e à miser sur l'encore méconnu Galileo (avec Vendangeur), les acheteurs des Haras Nationaux ont eu le nez creux en allant chercher au début des années 2000 le sang d'un allemand encore mystérieux au-delà des frontières. Ils ont alors acheté Network. On connait la suite. Les HN ont poursuivi avec Axxos et Lauro, mais alors que leur fin était déjà annoncé et ses chevaux ont donc démarré dans un contexte de doute qui leur a été préjudiciable. Pas moins de 4 fils de Monsun sont proposés, depuis que Manduro est arrivé ce printemps, rejoignant Gentlewave, Speedmaster et le jeune El Comodin. Enfin, le centre peut compter sur le beau Noroit.

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