Shamalgan au Haras des Granges en 2024 : le retour à la maison du cheval de coeur de Mathieu Daguzan-Garros
En bon Gascon qu'il est, Mathieu Daguzan-Garros ne laisse pas si facilement que cela transparaître ses émotions. À moins qu'on ne lui évoque les noms de ses chevaux de coeur, responsables presque systématiquement de l'apparition d'une certaine brillance venant alors teinter le fond de ses yeux clairs. Comme celui de Shamalgan par exemple, qu'il a fait naître et vu grandir, et qu'il va désormais avoir le plaisir de récupérer comme étalon au sein de son Haras des Granges, dans le Gers, où il fera la monte au tarif de 2.000€ la saillie en 2024.
Retour aux sources pour Shamalgan, qui fera la monte sur la terre de son enfance, au Haras des Granges, en 2024, au prix très attractif de 2.000€ la saillie
Élevé en association par Mathieu Daguzan-Garros et Rolling Hills Farm, Shamalgan est né en 2007, du croisement entre Footstepsinthesand et Genevale. Cette fille d'Unfuwain, à qui Mathieu Daguzan-Garros a souhaité offrir la plus belle des retraites, il y a quelques années maintenant, en la conservant au Haras des Granges, est également à l'origine de Chardonney Tcheque, véritable champion sur le mile, en République Tchèque, en plus d'être une soeur des étalons Jaunatxo et Iron Deputy, deux vainqueurs de Groupe aux États-Unis. Vendu 80.000€ yearling à ARQANA, Shamalgan est alors parti en République Tchèque, où il a gagné dès ses 2 ans, avant de conclure troisième en France du Prix de Condé (Gr.3). Troisième à 3 ans de l'immense Lope de Vega dans la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1) et deuxième du Prix Eugène Adam (Gr.2), Shamalgan a ensuite renoué avec le succès à 4 ans, directement au niveau Groupe, puisque s'étant adjugé l'Oettingen-Rennen (Gr.2) de Baden-Baden.
Shamalgan, un cheval de courses dur comme le roc
Acheté après cela 200.000€ par la Prime Equestrian, lors de la vente de l'Arc ARQANA 2011, sa campagne à 5 ans a été émaillée au mieux par une deuxième place dans le Prix de la Porte Maillot (Gr.3), à Longchamp. Acquis 64.000€ par Hubert Guy à la vente de l'Arc ARQANA de 2012, il a ensuite pris l'avion pour les États-Unis... mais sans jamais en descendre, car ayant été testé positif à la pyroplasmose. À peine un mois après, le cheval est donc repassé, une nouvelle fois, sur le ring d'ARQANA, lors de la vente d'automne, où il a fait tomber le marteau à 54.000€ en faveur d'Hautières Bloodstock. C'est alors que Shamalgan est envoyé dans les boxes de Xavier Thomas-Demeaulte, à Mont-de-Marsan, pour qui il a notamment brillé dans le Grand Prix de Bordeaux (L.) ainsi que le Premio Vittorio di Capua (Gr.1), en Italie, paré de la casaque rouge et mauve d'Ardak Armikulov.
Avec six apparitions sur le ring d'ARQANA, Shamalgan restera à jamais comme le "vieux copain" de toutes les équipes de la première agence de ventes en France
Ce même Ardak Armikulov, qui avait déjà été son propriétaire de 2010 à début 2012 puis en 2013, et qui l'avait ensuite remis en compétition en 2016, soit à l'âge de 9 ans... après deux premières saisons de monte effectuées en Anjou, au Haras du Lion ! En effet, après y avoir notamment sailli les mères de Fan Of Sea (Prix du Bourbonnais, Gr.2 AQPS) et d'Anima Rock (Dukhan Sprint, Gr.3), deux de ses meilleurs produits, le bel alezan est en effet "reparti au turbin", sous la férule d'Artur Resulov, et a même réussi à s'immiscer sur la plus haute marche du podium pour la septième et dernière fois de sa carrière, à l'occasion du Grand Prix de Prague.
Toskana Belle, l'un des meilleurs produits de Shamalgan, après sa victoire de 2022 dans le Preis der Diana (Gr.1), en Allemagne
Alliant vitesse et ténacité, Shamalgan est ensuite retourné au haras, en République Tchèque, mais est ensuite repassé aux ventes - pour la sixième fois ! -, à ARQANA, lors de la vacation d'élevage 2017, à la faveur des bons résultats de ses premiers 2 ans. Acquis 135.000€ par l'Écurie Normandie Pur Sang (Simon Springer) à cette occasion, le "bon copain" de l'agence de ventes française a ensuite été placé aux bons soins de la famille Lhermite, au Haras de Grandcamp, où il aura fait la monte de 2018 à 2022, avant de poser ses valises au Haras de Montaigu pour la saison 2023.
Bien qu'assez réduite en nombre, sa production n'en demeure pas moins qualitative. Une production capable de se distinguer aussi bien en plat qu'en obstacle, parvenant, comme lui, à durer sur le long terme, et emmenée notamment par Toskana Belle, lauréate entre autres de l'édition 2022 du Preis der Diana (Gr.1), en Allemagne, ou encore de la très consistante Aude, titulaire d'accessits dans les convoités Grand Prix de Craon, de Lyon et dans le Prix du Grand Camp au niveau Listed. Tout ceci explique donc de manière parfaitement légitime l'immense fierté de Mathieu Daguzan-Garros à voir revenir "à la maison" un tel cheval, aussi solide que le plus solide des rocs, dont le profil mixte est susceptible de plaire à bien des éleveurs du Sud-Ouest, non seulement de pur-sang, mais aussi d'AQPS et d'Anglo-Arabes.
