Conseil de Paris 2016 : un fils de, un souffleur, un castré

16/10/2016 - Actualités
Il parait que le Prix du Conseil de Paris, n'intéresse plus personne. Mais l'arrivée de l'édition 2016 réunit le trio improbable d'un fils de la championne Pride nommé One Foot In Heaven, au destin atypique, l'unique produit d'un souffleur du Haras du Logis nommé Tiberian, et une ex-futur étalon castré 3 mois après ses débuts ratés à la reproduction : Now We Can...


One Foot In Heaven (casaque bleue) devance à la lutte Tiberian tandis que Now We Ca prend la 3e place à distance dans le Prix du Conseil de Paris 2016. 

Quand il a présenté One Foot In Heaven au départ du Qatar Prix de l'Arc de Triomphe 2016, alors que son cheval venait de terminer dernier du Prix Foy après avoir conclu 6e du Grand Prix de Saint-Cloud, on pouvait se dire qu'Alain de Royer-Dupré, qui n'est pas très fantasque par nature, faisait plaisir à ses propriétaires suédois, Sven Henson et Karina Klinberg (Fair Salinia). Mais le cheval en question, encore totalement inconnu du grand public, a tout de même terminé 6e, à un nez du favori Postponed, triple gagnant de Gr.1, et une tête devant New Bay, le vainqueur du Jockey-Club en mai 2015, à une époque où One Foot In Heaven n'avait pas encore débuté...

Logiquement, le partenaire de Christophe Soumillon a gagné le Prix du Conseil de Paris (Gr.2) sur 2400 m, ce qui est sa 3e victoire de groupe cette année après le Prix d'Hédouville (Gr.3) et le Grand Prix de Chantilly (Gr.2). Il rend honneur à sa merveilleuse mère, Pride (Peintre Célèbre), arrivé d'Angleterre à 4 ans et devenu une grande championne jusqu'à 6 ans, gagnant 3 Gr.1 (GP St Cloud, Champion Stakes, Hong Kong Vase) et terminant 2e de Rail Link dans l'Arc. Après 3 produits sans envergure, pourtant par Galileo, Dansili et Danehill Dancer, Pride sort cette fois un cheval de grande qualité avec l'australien Fastnet Rock.

 


Pride, une jument en or.

 

One Foot In Heaven, portant le nom d'un film célèbre de 1941 (" Un pied au paradis") a cependant du lutter fort pour devancer d'une tête Tiberian, le pensionnaire d'Alain Couétil, qui a la grande particulité d'être le fils...d'un souffleur. En effet, sorti de nulle part, son père Tiberian Caesar a tout de même gagné un Gr.3 à 4 ans en Allemagne, puis il est parti en Suède avant de finir sa carrière dans les petits handicaps à 9 ans en France sous la casaque de Julian Ince, le propriétaire et dirigeant du Haras du Logis, là où son stationné tous les étalons de Godolphin en Normandie. Ince a conservé son vieux tonton pour faire souffleur, mais pour le motiver pour la saison, il lui fait saillir une jument par an à la sortie de l'hiver. En 2011, il rencontre Toamasina, une jument de profil assez commun. Et bim, dès son premier produit voilà un semi-classique qui sort !

Le duo a battu un cheval au destin encore plus surprenant. Lui qui appartient à l'allemand Wingfried Engelbrecht-Bresge, le directeur du Hong Kong Jockey-Club, Now We Can est un cheval adorable que tout le monde connaît. Ce fils de Martillo, petit mais dur comme un cric, a remporté le Grand Prix de Chantilly en 2013. Arrêté après sa 2e place dans la même course en 2014, il a trouvé une place d'étalon au Haras du Pin pour l'année 2015. Mais en juin, après n'avoir sailli aucune jument (source harasire), il a été castré ! Now We Can est revenu dans les boxes de Nicolas Clément et a repris le boulot de coursier ce printemps à 7 ans. Presque aussi bon qu'avant, il enchaine les places de black-type, et a même conclu 2e d'une listed sur 3200 m à Belmont Park à New-York. Brave cheval...

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