Oro d'Allier, un cheval élevé par une ponette et nourri au lait de chèvre, s'impose encore à l'âge de 9 ans

24/11/2021 - Actualités
Oro d’Allier vient de signer une nouvelle victoire à l’âge de 9 ans sur les haies d’Argentan. Celui-ci a malheureusement perdu sa mère 8 jours après sa naissance. Refusant la mère de substitution qu’on lui avait trouvé, c’est une ponette shetland qui devint sa « maman ». Pas fan du lait en poudre, Oro d’Allier sera nourrit pendant ses premiers mois au lait de chèvre. 

 Oro d'Allier et Léa Renaud son éleveuse

Né comme son nom l’indique dans le centre de la France, à quelques kilomètres de Moulins dans l’Allier, région d’éleveurs par excellence, Oro d’Allier (Buck's Boum) était le cadeau promis par Pascal Renaud à sa fille Léa. Malheureusement Rumba d’Allier, la mère du poulain, récupérée par l’intermédiaire d’Éric Vagne, décèdera seulement quelques jours après le poulinage. Contraint de trouver une solution dans l’urgence, on emmena le poulain chez Daniela Airaldi, une éleveuse installée à Neure, non loin d’où habitait la famille Renaud. Oro d’Allier fut mis avec une mère de substitution, mais la cohabitation ne se passant pas pour le mieux, il a fallu de nouveau changer les plans. Et la solution s’appela Orangina, une ponette shetland dépassant difficilement 1 mètre au garrot, appartenant à Madame Airaldi. La ponette qui était naturellement attirée par le poulain pur-sang l'accueilla comme son propre fils.
 
Oro d'Allier était déjà plus grand que sa nouvelle maman Orangina
 
La solution de la mère de substitution ayant été trouvé, un autre problème restait à résoudre, celui de l’alimentation. En effet la ponette n’ayant pas de lait, il fallait trouver un moyen de nourrir le petit Oro d’Allier. Monsieur n’étant pas un grand fan du lait en poudre servi au biberon, Daniela Airaldi, qui a beaucoup veillé sur le poulain (Pascal Renaud étant prit par son activité professionnelle) eut l’idée de nourrir Oro d’Allier avec du lait de chèvre. Idée tout sauf saugrenue, le lait de chèvre étant celui qui se rapproche le plus du lait produit par les juments. La seule production de la chèvre présente au haras de Daniela Airaldi ne suffisant pas pour nourir le très gourmand Oro d'Allier, il fallait régulièrement se rendre dans un élevage de bovidés voisin pour subvenir aux besoins du poulain.  
 
Léa et le glouton Oro d'Allier
 
Une fois devenu grand, séparé de sa maman ponette, et mangeant du foin et des céréales comme ses emblables, Oro d’Allier fut envoyé à l’entraînement chez Louisa Carberry. Il est d’ailleurs de la même génération qu’un certain Docteur de Ballon, le double gagnant du Grand Steeple-Chase de Paris (Gr.1). Plutôt tardif, le fils de Buck’s Boum débuta sa carrière de cheval de course à l’âge de 4 ans, sans forcement briller. Le cheval se déclencha vraiment à l’âge de 6 ans, sous la férule de l’entraîneur palois Christophe Cheminaud. Il remporta une course à conditions à Pau lors du meeting 2018 sur tapis vert, le gagnant l’ayant fortement gêné dans les derniers mètres de course.  
 
 
Oro d'Allier sous la selle d'Esteban Mitivier lors de sa victoire de Craon ©EM photo


Rapatrié au Mans à partir de l’année 2019, pour rejoindre l’effectif de Pierre Raussin, chez qui Léa travaille comme cavalière d’entraînement, Oro d’Allier signera une nouvelle victoire PMU sur l’hippodrome de Craon, mais en steeple-chase cette fois-ci. Le cheval bai se classa même 3e d’un Quinté disputé sur l’hippodrome d’Auteuil le Prix Jean Victor, devancé seulement par les biens connus Cafertiti et Al Roc. Aujourd’hui entraîné par Jean-Marc Baudrelle, le nouvel employeur de Léa, Oro d’Allier âgé désormais de 9 ans, vient de nouveau de faire parler de lui en s’imposant en haies sous la selle de Baptiste Meme. Comme quoi avec les chevaux rien n’est jamais perdu, même quand ça part mal !

 
Oro d'Allier, Léa et Baptiste Meme à Argentan ©Freddy Grippeau

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