Oscula, la Xéna anglaise, tente un nouveau pari fou dans le Daphnis

17/08/2022 - Actualités
Deux jours après sa victoire dans le Prix de Lieurey (Gr.3) avec Ryan Moore, l’anglaise Oscula a été supplémentée ce matin dans le Prix Daphnis (Gr.3), qui aura lieu le samedi 20 août à Deauville. Un sacré pari pour cette infatigable pensionnaire de George Boughey, qui va courir pour la neuvième fois … en l’espace de deux mois et demi !

Oscula, lors de sa victoire dans le Prix de Lieurey © APRH

Ce n’est pas souvent qu’on voit un cheval de Groupe courir de manière aussi rapprochée - et encore moins avec autant de succès ! -, mais Oscula (Galileo Gold) n’est pas faite du même bois que ses congénères. Samedi, la représentante de Nick Bradley Racing 20 va tenter d’épingler une nouvelle victoire de Groupe à son palmarès déjà bien fourni. Si elle y parvenait, elle deviendrait alors la première pouliche à remporter le Prix Daphnis, qui est ouvert aux femelles depuis 2018. Jusqu’ici, la seule à avoir tenté sa chance dans la course est Paramount (Siyouni), qui a conclu troisième de l’édition 2019 remportée par Delaware (Frankel). Face à Oscula, ils sont encore quatre : Mister Saint Paul (Dariyan), gagnant du Prix La Force (Gr.3), Texas (Wootton Bassett), qui avait réalisé une drôle de performance en prenant la deuxième place de la Poule d’Essai des Poulains (Gr.1), le britannique Checkandchallenge (Fast Company), gagnant de Listed à Newcastle, et l’invaincu Facteur Cheval (Ribchester), qui reste sur une promenade de santé dans le Prix de Saint-Patrick (L.).

Oscula encerclée par George Boughey, Ryan Moore et Nick Bradley © APRH

 
George Boughey l’a encore répété lundi, après la victoire de sa pensionnaire dans le Prix de Lieurey : « Je ne pense pas que j’entraînerai un jour un cheval aussi courageux qu’elle ! ». Il faut dire que la pouliche a non seulement encaissé huit courses en un peu moins de dix semaines (dont trois victoires black types, sa plus mauvaise performance étant une quatrième place !), mais aussi les 12 h de transport nécessaires pour arriver à bon port. Oscula n’a pourtant pas été ménagée à 2 ans, elle qui a couru dix fois l’année dernière en l’espace de cinq mois. C’était d’ailleurs à Deauville qu’elle avait décroché son premier succès de Groupe dans le Prix Six Perfections (Gr.3), offrant par la même occasion une première victoire à ce niveau à son jeune entraîneur. Cette sacrée guerrière a enchaîné par trois troisièmes places dans le Prix du Calvados (Gr.2), les Rockfel Stakes (Gr.2) et le Prix Marcel Boussac (Gr.1). Elle a terminé l’année sur une sixième et dernière place dans le Critérium International (Gr.1), sans avoir démérité. Inexistante lors de sa rentrée au mois de février sur le dirt de Riyadh,en Arabie Saoudite, Oscula a eu droit à un break d’un peu plus de trois mois avant de reprendre la compétition … et elle est revenue plus en forme que jamais ! Gagnante des Eternal Stakes (L.) à Carlisle, puis des Oak Tree Stakes (Gr.3) à Goodwood, la pouliche a retrouvé avec bonheur la piste de Deauville.
 
Toujours une pêche d'enfer !
 
Oscula défend les intérêts de Nick Bradley Racing 20, une écurie de groupe britannique fondée comme son nom l’indique par le grand passionné Nick Bradley. Cet ex-parieur professionnel, qui a monté de nombreux syndicats autour des chevaux de course, avait acheté la pouliche à l’amiable auprès du spécialiste des breeze up Robson Aguiar … qui avait déniché Oscula lors du Book 4 de Tattersalls pour 4.000 Guinées seulement, un prix dérisoire pour une yearling ! D’autant qu’elle a désormais un peu plus de 355.000 € sur son compte en banque ... Côté pedigree, Oscula est issue de la première génération du classique Galileo Gold (Paco Boy), qui a notamment remporté les 2.000 Guinées et les St James’s Palace Stakes (Grs.1). L’étalon de Tally-Ho Stud, qui officiait à 15.000 € au moment de sa conception, est descendu jusqu’à 5.000 € l’année dernière. Grâce à la belle réussite de ses premiers 2 ans (on lui doit notamment le gagnant de Gr.1 Ebro River, héros des Phoenix Stakes), Galileo Gold est remonté à 7.000 € en 2022. La mère d’Oscula, Bisous y Besos (Big Bad Bob), est loin d’avoir eu la même carrière que sa fille : elle n’a couru qu’une fois à 2 ans chez Jessica Harrington, terminant septième (sur huit) d’un maiden à Leopardstown ! Oscula est son deuxième produit, et le seul à avoir couru. Il faut remonter sous la troisième mère, Refined (Statoblest), pour trouver du black type majuscule : cette dernière a donné Galeota (Mujadil), lauréat des Mill Reef Stakes (Gr.2) et de quatre Listeds, et Loulwa (Montjeu), gagnante des River Eden Stakes (L.). Une belle histoire comme on les aime, et qui pourrait bien se poursuivre samedi à Deauville !
 
 
Galileo Gold, le père d'Oscula

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