L'exceptionnelle Nathalie Desoutter raccroche les bottes, et sort par la grande porte à Pau

Ce dimanche 19 février, tous les amoureux des courses d’obstacles étaient devant leur poste de télévision pour suivre la dernière réunion du meeting de Pau. Cette journée restera également comme la dernière fois que la « Dame de Fer » Nathalie Desoutter aura été vue dans les pelotons. Courageuse, talentueuse, téméraire, acrobate, extraordinaire, les qualificatifs manquent pour décrire la femme-jockey française la plus victorieuse de tous les temps. Comme un symbole, c’est sur l’hippodrome de Pau que Nathalie a décidé d’effectuer ses derniers tous de piste, de franchir ses derniers obstacles, de vivre cette adrénaline si particulière.

 

 

 

 

 

 

En selle sur plusieurs bonne cartouches ce dimanche, Nathalie, égale à elle-même n’a pas tremblé. Dans le Prix Antoine de Palaminy (L.), le grand steeple-chase des 4 ans où elle était associée à Athena du Luy, une pouliche de la famille Papot, Nathalie a su dicter sa loi. Partie au bon moment dans le dernier tournant, elle a su résister au retour du favori Juste Milieu. Au passage du poteau la jockey arborait un large sourire. Cette victoire, la 695^e de son immense carrière, dans une Listed, devant des tribunes pleines à craquer aura à jamais un goût particulier.  

 

 

 

 

 

Les courses, l’obstacle, la victoire, Nathalie les a eus dans ses veines depuis toute petite. Son grand-père Jean, son père Jean-Pierre, ses oncles Olivier et Denis, sont autant de figures de pelotons qui l’ont inspiré dans sa jeunesse. De quoi la pousser à elle aussi tenter le défi, et de pousser les portes de l’Afasec de Mont-de-Marsan à la fin des années 90. Naitra alors une riche et longue collaboration avec son maître d’apprentissage Didier Guillemin. Nathalie remporte sa première course de plat en 1999 à Eauze pour Bruno de Montzey, et sa première sur les obstacles quelques mois plus tard avec Janosh pour Didier Guillemin.

 

 

 

 

 

 

Rapidement, ses qualités dans les deux disciplines se font remarqués, et sa carrière prend un nouvel envol au début des années 2000. Nathalie va être régulièrement associée aux pensionnaires du maître Jean-Paul Gallorini, et va remporter le premier de ses 14 Groupe, avec Kario de Sormain à l’occasion du Prix Héros XII (Gr.2) en 2004. En 2010, elle va imiter son oncle Denis en faisant briller le nom « Desoutter » dans le mythique Prix du Président de la République (Gr.3), en selle sur le valeureux Rescato de l’Oust pour David Windrif.

 

 

 

 

 

 

Polyvalente, la cavalière est douée dans toutes les disciplines. En effet, si la "Dame de Fer" est une figure de l’obstacle, elle n’en demeurait pas moins redoutable sur le plat. En effet, Nathalie compte plus de 2000 montes dans cette spécialité, pour plus de 200 succès, dont un Quinté, sur l’hippodrome de Pau. Celle pour qui rien ne semble insurmontable a d’ailleurs su ajouter son nom à deux reprises dans l’une des épreuves les plus difficiles à gagner, le Grand Cross de Pau. En 2007 avec Thou In Gold pour Philippe Peltier, et en 2013 avec Reste Demohaison pour François-Marie Cottin. Aujourd’hui, c’est logiquement sur les terres du Pont-Long que Nathalie Desoutter a bouclé la boucle, et de quelle manière. Merci et bravo à toi Nathalie pour cette formidable carrière !