Une 1ère en tant qu'entraîneur pour Davy Bonilla, l'homme aux multiples casquettes

09/06/2025 - Actualités
Après avoir été jockey, agent de jockeys, courtier et racing manager, Davy Bonilla s’est installé comme entraîneur au mois de septembre à Chantilly. Le professionnel de 51 ans a brisé la glace samedi grâce à Sixtus, qui a ouvert son palmarès sur le sprint dieppois. Par Alice Baudrelle. 
Davy Bonilla © APRH
 
 
Acheté à réclamer en fin d’année à Deauville, Sixtus (Al Wukair) a récompensé son entourage en signant un 1er succès samedi à Dieppe au niveau handicap, sous la selle de Delphine Santiago. C’est également une 1ère victoire pour son entraîneur Davy Bonilla, qui est associé sur le cheval avec Philippe Bellaiche. Davy Bonilla nous a raconté : « Philippe Bellaiche est un ami depuis 30 ans, qui est également propriétaire chez Yann Barberot (sa casaque a notamment brillé dans un Gr.1 en Italie grâce à Waikika en 2016, ndlr). J’ai 4 autres clients actuellement : Marco Saviozzi, avec qui j’ai créé le syndicat Team Centauri, Carla Giral, Michèle Blanc et Prinda Wattanavrangkul, qui est l’une des rares propriétaires thaïlandaises en Europe. »
 
Davy Bonilla en selle sur le champion sprinter Marchand d’Or, qui lui a offert 5 victoires de Gr.1 © APRH
 
 
Après avoir endossé les casquettes de jockey, d’agent de jockeys, de courtier et de racing manager, Davy Bonilla a donc ajouté une nouvelle corde à son arc en s’installant comme entraîneur à Chantilly, un choix mûrement réfléchi : « Pour moi, il fallait que je touche à plusieurs aspects du milieu des courses avant de devenir entraîneur. Savoir monter à cheval est une chose, mais juger correctement un cheval à sa manière de marcher en est une autre ! Au moment où j’ai commencé à acheter des chevaux pour des clients, ces derniers m’ont poussé à passer ma licence et j’ai fini par franchir le pas, mais je ne me voyais pas le faire avant d’avoir coché plusieurs cases. J’ai vécu à Chantilly pendant 25 ans et je pense que c’est important de bien connaître les pistes sur lesquelles on entraîne : c’est donc tout naturellement que je me suis installé là-bas. J'essaye de m'inspirer des bonnes idées qui m'ont interpellé chez tous les entraîneurs avec lesquels j'ai eu la chance de travailler, en France comme à l'étranger, et de mixer plusieurs méthodes. »
 
Davy Bonilla et Tamayuz lors de leur victoire dans le Prix Jacques Le Marois, en 2008 © APRH
 
 
Titulaire de plus de 1.000 succès en tant que jockey, Davy Bonilla a remporté 13 Grs.1 dont 5 avec son fidèle Marchand d’Or, premier cheval à gagner 3 éditions consécutives du Prix Maurice de Gheest, qui s’est également imposé dans le Prix de l’Abbaye de Longchamp et la July Cup. L’ancien pilote a connu d’autres grands succès avec Tamayuz (Prix Jean Prat & Jacques Le Marois), Naaqoos (Prix Jean-Luc Lagardère) ou encore San Sebastian (Prix du Cadran), mais il a aussi brillé au plus haut niveau hors de l’Hexagone grâce à Nicaron (Acatenango), héros du Derby allemand, Golden Snake, vainqueur du Preis Von Europa et Laverock, gagnant du Gran Premio Del Jockey Club … ainsi que du Prix d’Ispahan la même année !
 
Davy Bonilla au second plan avec Palaiseau, lors de leur triomphe dans le Grand Steeple-Chase d’Enghien
 
 
Davy Bonilla a également triomphé à 24 reprises en obstacle et fait partie des rares jockeys à avoir gagné Groupe dans les 2 disciplines la même année, en 1998 : vainqueur du Grand Steeple-Chase d’Enghien et de la Grande Course de Haies de Printemps grâce à Palaiseau, pour l’entraînement de Bernard Secly, il s’était aussi illustré dans le Prix de Flore avec Moteck, une pensionnaire d’Élie Lellouche. Il a même participé au Grand Steeple-Chase de Paris avec El Paso III en remplacement de Jean-Yves Beaurain, avec une 6e place à la clé. Davy Bonilla a gardé le goût de l’obstacle et compte bien avoir un effectif mixte à l’avenir : « Je trouve que le plat et l’obstacle sont des disciplines complémentaires. Il n’y a plus beaucoup d’entraîneurs qui mélangent les deux mais Joël Boisnard s’en sort très bien, par exemple. L’un de mes pensionnaires, Dempy, était barré en plat et je l’ai fait courir plusieurs fois en haies cette année (il reste sur une 4e place dans un Quinté/Listed à Auteuil, ndlr) … Je pense que j’ai bien fait ! ».
 
Dempy, un pensionnaire de Davy Bonilla qui devrait faire parler de lui en obstacle © APRH
 
 
À la tête d’un effectif de 8 pensionnaires, Davy Bonilla espère entraîner une trentaine de chevaux à l’avenir tout en continuant de faire du travail à la carte, une méthode qui lui tient particulièrement à cœur : « Je pense qu’il faut être assez psychologue dans ce métier avec les chevaux, et je les aime trop pour faire du travail à la chaîne … Je sors 3 lots le matin comme il y a 40 ans, et je souhaite continuer ainsi à l’avenir. Pour moi, c’est également très important de ne pas négliger la communication avec les propriétaires, et je pense que beaucoup d’entre eux ont fui les courses à cause du manque d’information. Personnellement, je suis contre le fait d’envoyer simplement une facture à la fin du mois, et j’adresse un compte-rendu par cheval à chaque propriétaire une fois par semaine. Nous avons la chance de bénéficier des progrès des supports médias et les moyens de réaliser des vidéos facilement, d’autant que les clients sont demandeurs … Alors pourquoi s’en priver ? ».

    

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