Chez les Watrigant, on demande Antoine

12/05/2011 - Actualités
En ce lundi 9 mai à Chantilly, se courait le Prix de la Ville de Lamorlaye, la course "évènement" sur laquelle toute la France investit quelques euros (et plus si affinité) qui font vivre l’Institution et l’Etat, ne l’oublions pas. A l’arrivée, c’est une 1e pour l’entraînement du montois Antoine de Watrigant avec Maxi Chop, un poulain de 3 ans par Muhaymin qui a dominé l’opposition, de bout en bout à la manière des forts.

 

Depuis peu, ce jeune homme élancé, d’à peine 50 ans, a vu arriver, les 2 ans d’Alain Chopard, le créateur et patron du Haras des Faunes, dont les produits portent les couleurs assez chatoyantes de sa compagne Emilie Lafeu : Rouge, croix de St-André blanche, manches vertes, toque rouge. Elle qui est native de Bayonne, et sa casaque est formée des couleurs du pays basque. Alain Chopard développe, au Haras des Faunes, une grosse structure près de Bordeaux, à Arveyres plus exactement. C’est lui qui a découvert Panis, Indian Rocket et autres dont Muhaymin (lire la présentation de son activité dans la rubrique Haras).

 

Maxi Chop enlève le quinté de Chantilly sous la casaque d'Emilie Lafeu portée par Ioritz Mendizabal, pour l'entrainement d'Antoine de Watrigant



Depuis quelques années, maintenant, Antoine monte de plus en plus à Paris, autant pour le plat que pour l’obstacle. En 2011, ses pensionnaires se sont déplacés à 14 reprises à Paris et ils sont rentrés à 8 reprises dans l’argent  dont 4 victoires pour Alain Chopard, éleveur. Maxi Chop, donc, qui vient de lui procurer son premier quinté avait remporté le très prisé Prix des Landes, ordinairement couru à Mont de Marsan, transféré cette année à Pau. C’est en général une épreuve préparatoire aux classiques du Sud-Ouest, même si ce poulain a perdu ses attributs masculins. Son mentor a préféré l’orienter vers les handicaps, bien lui en a pris.

Antoine est basé sur l’hippodrome de Mont de Marsan dans ses murs ; son effectif, d’une trentaine de chevaux (source
France-Galop) se compose de pur-sang et de quelques anglo-arabes. Parmi ses propriétaires figurent André Duboé (Divine du Luy, pour le cross et propriétaire aussi chez Marcel Rolland), Emmanuel du Reau (son cousin germain, propriétaire de Art of Men, gagnante du Prix Finot, Argovie, Nuit de Guerre…), Claude Marcellin (Hugui, Qurqul, Lyre Land, Della Wish, gagnante ce lundi à Marseille), lui-même (Issacar, Virginia Bella, Tadjine.….). A son compte depuis 2005, il a accumulé les succès (84) et les places (349), soit une fois sur deux sur le podium avec un effectif, somme toute réduit.

 

Antoine de Watrigant (à droite) avec Emmanuel du Réau et Jonathan Plouganou après la victoire d'Argovie cet hiver à Pau.

 


Installé à Mont-de-Marsan en 2005

Premier partant : Vrouwe, appartenant à André Duboé, le 7 janvier 2005 à Pau (3e en haies).

Premières victoires : Vrouwe, en haies le 9 mars suivant à Toulouse, puis Heliodor (E. du Reau) deux jours après à Fontainebleau. Réclamé par Yannick Fertillet, il a fait ensuite des heureux parmi l’Ecurie Ouest Racing. Rudolph (A. Duboé) est passé par les boxes de Cédric Boutin, puis par ceux de la compagne de Ioritz Mendizabal.

Chez les Watrigant, de père en fils, les anglo-arabes ont toujours été une passion ; il en va de même chez Antoine, avec Gozzo, l’un des meilleurs de sa génération avec 5 victoires consécutives, avec Bekkaria et ses filles Beni Abbes et Tadjine, tous élevés au haras de Maulepaire, l’un de ses fournisseurs.

 

Xavier de Watrigant, le créateur de la dynastie



De qui Antoine est-il le descendant ?, il y a de quoi s’y perdre !

Son père, Xavier, un vrai landais (il parlait et écrivait le patois) est le 6e d’une fratrie de 8 enfants, décédé, il y a tout juste 10 ans. Propriétaire, éleveur et entraîneur à Saint-Georges, sur la commune de Mazerolles où il a passé toute sa vie, Xavier était un homme affable, d’une correction et d’une gentillesse hors du commun. Tous les jours à cheval, il a monté en amateur (gentleman-rider) de 1939 à 1962.  Il ne se plaignait jamais et pourtant il y aurait eu de quoi. Pensez, que pour courir par exemple à Pompadour, il fallait y consacrer trois jours.  Dionysos II, Kelaoura, Kesberoy, deux anglo et un arabe qui ont tracé, sortent de chez lui.

Kesberoy (qu’il est joli en patois landais, fils de Saint Laurent et Keïba, élevé par Xavier) avait devancé, à Biarritz à l’âge de 3 ans, une certaine Managhi (élevée par son frère Guy, par Saint-Laurent et Mandragore), la future mère de Manganate. Pour l’anecdote, Xavier est entré dans le livre des records : il a fait gagner le même jour trois soeurs, anglo-arabe, sur trois hippodromes différent !

 

Les 3 frères de Watrigant, de gauche à droite Antoine, Bruno et Coco



Et puis comment ne pas citer, au moins, Ma Brioche, la meilleure de sa génération dans le Sud-Ouest, connue à mille lieues à la ronde.  Son épouse, Françoise, lui a donné 4 enfants, dont trois garçons, tous contaminés par le virus du cheval. Antoine, donc, François-Xavier (dit Coco), assistant de son frère pendant quelques temps. Et Bruno, le second, est entré dans le milieu hippique comme on rentre dans les ordres. Patrice Renaudin, d’ailleurs, l’avait baptisé le bénédictin des pedigrees (Agence Française, Starnia et Syndicat des Eleveurs).

Bruno reprend les couleurs de son père (Blanche, croix de Sr-André rouge, toque verte) et dès son premier partant, elles triomphent à Mont de Marsan (que d’émotion !). J’oubliais Astrid, la dernière qui s’est mise à peindre, comme son cousin Hubert. Devinez ce que représentent ses tableaux, je vous laisse chercher...

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