Alain de Royer-Dupré : entraineur bleu "fashion"

14/05/2011 - Actualités
On avait l’habitude de voir les "verts et rouges" entraînés par le cantilien d’adoption, mais de voir les "bleus" sous sa coupe, ce n’est qu’une habitude à prendre ! Car le monde change vite et Alain de Royer-Dupé tend une nouvelle corde bleue à son arc en ciel de casaques qui font de lui désormais un entraineur des plus "fashionable".


A l’instar de S.A. Aga Khan, les effectifs Wildenstein sont regroupés dans quatre écuries différentes, en majorité chez Elie Lellouche, mais aussi, chez "ADR" et Mikel Delzangles à Chantilly et Dominique Sepulchre dans la Sarthe.

Il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, c’est un dicton que Guy Wildenstein a, depuis quelques trimestres dirons-nous, suivi à la lettre en répartissant son effectif chez plusieurs professionnels, ses prédécesseurs ont fait de même. Depuis plus de 50 ans, les bleus de Daniel et de ses fils ont connu de multiples mentors en plat : Après le décès de Georges (le père) en 1963, se sont succédés, William Clout, Patrick de Beauchesne, Maurice d’Okhuysen, Maxime Bonaventure, Maurice Zilber (vainqueur du Grand Critérium avec Yelapa, premier Gr.1 pour Daniel), Claude Rouget, Paul Péraldi, Georges Pelat, puis à l’époque d’Allez France et de Virunga, ils y avaient eu Albert Klimscha, Angel Penna, Jean-Michel de Choubersky et Guy Bonnaventure pour les plus importants (en nombre).

 

Alain de Royer-Dupré, dont les effectifs jouxtant ceux de l'Aga Khan ne cessent de progresser depuis 2006

 

Dix, quinze ans après, Christian de Asis-Trem, Pierre et Patrick Biancone (le plus fourni en nombre), John Fellows, Jean-Paul Gallorini, Guy Henrot, Patrick Rago, David Smaga, en France, Peter Walwyn et Henry Cecil en Angleterre. Et depuis vingt ans, André Fabre, Elie Lellouche avec quelques antennes chez Olivier Douïeb, John Hammond et Xavier Nakkachdji. Steinlen a gagné la Breeders’Cup Mile sous l’entraînement de D.Wayne Lukas. Dans les années 1955, Mme Daniel Wildenstein a eu des chevaux chez Edmond Boullenger, Georges Bridgland, Alec Head et René Pelat ; dans les années 80, François Boutin. Il est évident que j’en oublie.

Alain de Royer-Dupré s’est, donc, vu confié les premiers 2 ans en bleu l’an passé avec un contingent de 7 poulains ou pouliches et cette année, ils seraient au nombre de 10 (source France-Galop).Parmi la première fournée, prenant 3 ans cette année, figuraient :

- Adventure Seeker (Bering et American Adventure par Miswaki) : cette pouliche a débuté victorieusement de bonne heure (15 mars) à St-Cloud associé à Christophe Soumillon (le couple s’est reformé pour l’occasion) puis est montée sur le podium de ses deux sorties suivantes, à savoir, 3e du Prix Finlande (L) et seconde du Prix Cléopâtre (Gr.3) à distance de Galikova. Sa mère, entraînée par Dominique Sepulchre, est une fille de la championne All Along. Elle a débuté victorieusement à Amiens chez Maurice Zilber, puis s’est imposée ensuite dans le Prix Pénélope pour Patrick-Louis Biancone. La suite de sa carrière, tout le monde connaît...Il y a l'Arc de Triomphe, les grands succès internationaux, etc...

 

Adventure Seeker avec toute la fougue de Christophe Soumillon, qui reforme par son entremise le couple qu'il avait formé pendant des années avec Alain de Royer-Dupré à l'époque de l'Aga Khan.



- Peinture Abstraite (Holy Roman Emperor et Peinture Bleue par Alydar) : une pouliche qui a débuté victorieusement ce mecredi 10 mai (montée par C. Soumillon) dans le Prix des Ternes à Longchamp sur 1.950 m.devançant un Aga Khan-Delzangles. Sa grand-mère était entrainé par Henry Cecil pour qui elle a gagné un Gr.3 à Epsom. La mère Peinture Bleue a gagné une listed à Longchamp pour André Fabre, qui a aussi entrainé le meilleure de sa vaste et riche production, c'est à dire le crack Peintre Célèbre, gagnant du Prix de l'Arc de Triomphe 1997 en temps record.

 

Christophe Soumillon peut crier de joie au passage du poteau. En selle sur Peinture Abstraite, il est venu "refaire" sa rivale associé à Christophe Lemaire, qui n'est pas son ami, sous la casaque de son ancien patron, l'Aga Khan. Il gagne sur le fil, ce qui était encore tout à fait improbable à 100 m du but.



 - Sano Di Pietro (Dalakhani et Special Delivery par Danehill) : ce poulain a ouvert son palmarès dans une "B" le 11 mai à Longchamp sur 2400 m. Sa mère, 3e d’un Gr.3 à Newmarket pour sa dernière sortie, était sous la responsabilité d’Elie Lellouche. C’est la famille de Seurat, Steinlen et donc de Sagace, c'est à dire la souche dont une autre branche a donné Stacelita.

 

Très beau et très bon : Sano di Pietro. L'entraineur et le jockey ont bien connu le père...Dalakhani !



- Lone Ranger (Muhtathir et L’Etoile de Mer par Caerleon): ce poulain a ouvert son palmarès à Lyon mi-avril, puis vient de s’incliner, toujours à Lyon, dans la Coupe des 3 ans (L) (monté par A. Crastrus) face à Pump Pump Boy. Sa mère a remporté le Grand de Craon et le Grand de Nantes pour Dominique Sepulchre.

Trois pouliches et un poulain sont encore inédits :

- Pirogue Bleue (Peintre Célèbre et Poughkeepsie par Sadler’s Wells) son père, vainqueur de l’Arc, était entraîné par André Fabre, sa mère par Elie Lellouche. Sa grand-mère, Pawneese, gagnante du Prix de Diane et des Oaks, par Angel Penna.

- Blue Picture (Peintre Célèbre et Bright Sky) elle est très récemment arrivée dans son effectif. Son père a déjà été cité. Sa mère a gagné le Prix de Diane chez Elie Lellouche.

- Tigresse Bleue (Bachelor Duke et Tigresse Africaine par Tiger Hill) sa mère était logée chez Elie Lellouche, sa grand-mère, Tanzania chez André Fabre.Son aïeule n’était autre que Trillion.

 - Munk (Dalakhani et Memoire par Sadler’s Wells) un poulain inédit. Son père, vainqueur de l’Arc, était entraîné par Alain de Royer-Dupré, sa mère par André Fabre puis par Elie Lellouche. Moonlight Dance, sa grand-mère, avait remporté le Prix Saint-Alary pour l’entraînement d’André Fabre. Sa 3ème mère, Madelia, a gagné le Prix de Diane, entraînée par Angel Penna.

Toutes les couleurs de l'Arc d'Alain de Royer-Dupré



ADR, comme l’appelle quelques proches, a donc encore ajouté une couleur à son "Arc"en ciel. Installé à Chantilly depuis 1981, les succès ne tardent pas. Dès la première heure, les couleurs rayonnent avec :

- le Rouge de la Mise de Moratalla pour qui il remporte son premier Groupe, le Prix Jean Prat avec Starski en 1982.

- le Vert de S.A. Aga Khan pour qui il entraîne depuis 1983 (année du décès de son prédécesseur François Mathet). Masarika lui fait gagner son premier Groupe 1, le Prix Robert Papin en juilet.

- Il faudra attendre une quinzaine d’années pour qu’une autre casaque que celle de Son Altesse triomphe dans un Groupe 1. C’est encore le rouge avec Chargé d’Affaires qui remporte le Prix Morny 1997.

- le jaune du regretté Beniamino Arbib permet à ADR de remporter le Prix Ganay  et le Gran Premio di Milano 1999 avec Dark Moondancer.

- Il faudra attendre l’année 2006 pour voir une casaque, autre que le vert, s’imposer au plus haut niveau, il s’agit du Bleu de la NP Bloodstock Ltd porté par Pride.

 

La championne Pride a provoqué un déclic. Elle remporte ici le Grand Prix de Saint-Cloud en battant le grand favori Hurricane Run.



Quand ADR devient un entraineur "fashionable"

- A compter de l’année 2006, tout s’enchaine et les couleurs affluent de tous les horizons avec celles de Jean-Claude Seroul (à dominante Orange) avec Lord Flasheart, Gris de Gris et Tiza notamment. Les couleurs russes de Viktor Timoshenko (Kentucky Dynamite), italiennes de la Scuderia Zaro (Sabana Perdida), de la Investimenti RI MA (Sweeth Hearth), normandes de l’Ecurie des Monceaux (Alpine Rose pour Luciano Urano) et de Mme Gilles Forien (Belle et Célèbre), les germano-normands du Haras de la Perelle (Reggane pour Jurgen Winter) et du Haras de Saint-Pair (Armure pour Peter-Andreas Putsch), australiennes de Linngari, War Artist, Americain, et américaines de William Preston (Anabaa’s Creation et Leo’s Starlet), brésiliennes (Mellon Martini), espagnoles d’Eduardo Fierro (Ivory Land cette année), de l’Ecurie franco-suèdoise, la Pride Racing Club (Reliable Man associé à la Salinity Holdings).
 

Sous une nouvelle casaque proche de celle de Pride, Reliable Man (Gérald Mossé) s'annonce comme un nouveau prétendant au Prix du Jockey-Club pour Alain de Royer-Dupré.



En consultant les effectifs de France-Galop, d’autres nouvelles casaques portées par des 2 ans, quelques 3 et 4 ans débarquent en provenance notamment de Suède (Salinity Stables, associé à la Pride Racing Club et AB Ascot), d’Abu Dhabi (Cheik Sultan Al Nahyan), d’Italie (Umberto Saini-Fasanotti), d’Australie (Peter Maher), de Hong-Kong (Ronald Arculli), d’Irlande, du Brésil, du Japon (Maria Royal pour Teruya Yoshida), d’Australie (Americain pour Mme Colleen Bamford en association), d’Allemagne (Liang Kay, importé à Chantilly cet hiver)…

Bref, en l'espace de 5 ans, Alain de Royer-Dupré est passé aux yeux des riches de ce monde du statut d'entraineur de prince avec un effectif " à côté " à celui d'entraineur du prince au profil "fashionable" qui fait converger des casaques nouvelles et ambitions. ADR réunit aujourd'hui de la grande tradition du sport hippique et des intérêts internationaux et atypiques.

Avec ce mélange ethnique, le personnel n’a plus qu’à retourner chez Berlitz ou "parlare" avec les mains….Le Chemin des Aigles n’est plus une écurie franco-française, ni même franco-européenne mais une multinationale……de casaques de tous horizons.

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