Ascot 3 : Les Collet et leur jumelé historique !

Grande première

Ils ont beau chercher dans leurs archives, les journalistes du bureau de presse de Royal Ascot ne parviennent pas à trouver si un père a devancé un jour son fils à l’arrivée d’une course du meeting le plus prestigieux de l’année. Au bout de plusieurs dizaines de minutes, le marteau tombe : « impossible d’affirmer que c’est une première, mais après concertation, on n’a pas souvenir que cela soit déjà arrivé… » Alors oui, l’arrivée des Coronation Stakes écrit une nouvelle page de l’histoire de Royal Ascot. Un jumelé père et fils dans la colonne des entraîneurs !  Adepte du contre-pied, Robert Collet déclare : « J’aurais préféré finir deuxième de mon fils Rodolphe ».
Le Derby d’Epsom fut en revanche le théâtre d’un pareil événement : en 1984, David O’Brien devançait son père Vincent. En France aussi, le Prix du Jockey-Club vit la famille Head former le jumelé gagnant : en 1969, William Head finissait devant Alec, son fils.

Immortal Verse devance Nova Hawk, quel beau jumelé français!!!

Le révolutionnaire Robert Collet vainc dans la course du « couronnement »

On imagine aisément Robert Collet du côté des bonnets phrygiens au cours de la Révolution Française. Le voir triompher dans la « course du Couronnement » ne manque dès lors pas de sel. Le cantilien ne manque d’ailleurs pas de couper quelques têtes dans le rond des vainqueurs. Tout le monde en prend pour son grade : les commissaires de Newmarket qui n’avaient pas autorisé Immortal Verse (Pivotal – Side of Paradise par Sadler’s Wells) à participer aux 1000 Guinées après être ressortie de sa stalle (munie d’un bonnet, la pouliche s’était énervée dans sa stalle) mais aussi les journalistes qui ont « toujours un avis plus précis que les entraîneurs eux-mêmes sur leurs propres chevaux ».

Olivier Peslier, Robert et Rodolphe Colllet

Qu’importe. Robert Collet est un homme de caractère et doté d’un sens de l’humour parfois déroutant. Pourtant, c’est certain, son bonheur est immense de voir sa pouliche gagner Groupe 1 ici en Angleterre. Cette pouliche qu’il estime depuis le début : « la meilleure que je n’ai jamais entraînée ». Il se rappelle de ses débuts différés après la course qui aurait dû lui servir de débuts ait été déplacée sur la PSF de Deauville : « Pas question de courir sur cette surface. Je l’ai donc déclarée non partante et l’ai engagée dans une course B directement. Elle gagna avec style avant de finir deuxième à Longchamp de Helleborine. » Mais une déchirure contrarie les plans Collet. Il faut attendre ce printemps pour la revoir dans des conditions dantesques donc à Newmarket puis dans la Poule d’Essai où son numéro de corde l’avait condamnée avant-même la course ! Heureusement, Immortal Verse reste en santé et son entraîneur insiste : elle gagne brillamment le Prix de Sandringham à Chantilly. Ce triomphe dans les Coronation Stakes vient balayer toutes les contrariétés du passé.

Immortal Verse

Robert Collet en Angleterre et à l’étranger

Ne pas faire comme les autres. Robert Collet cultive sa différence depuis de nombreuses années. Il se rappelle ainsi que son premier partant au pays de la Reine remonte à 1979, deux ans seulement après son installation comme entraîneur : « C’était tout simplement dans le Derby d’Epsom. Le cheval qui avait généralement beaucoup d’allant s’était éteint sans trop de raison. Alors j’ai décidé d’aller sur le Saint Leger de Doncaster, et on a gagné ! » Il a aussi en souvenir son précédent succès à Royal Ascot en 1986 : Last Tycoon dans les King’s Stand Stakes. Avant d’imaginer de nouvelles aventures internationales, c’est en France qu’Immortal Verse a rendez-vous à présent. Elle rencontrera la reine Goldikova dans le Prix Rothschild à Deauville.

Les victoires de Robert Collet à travers le monde :