Hong Kong : les french connexions

 

Devant rendre compte de la santé et du potentiel de nos chevaux français engagés dans l’un des Groupes I de Hong Kong, les journalistes et assimilés tricolores n’ont pratiquement d’yeux que pour leurs petits protégés. C’est ainsi que Cirrus des Aigles est sorti ce jeudi matin sous les yeux ébahis de tous ceux qui n’ont pas la possibilité de le voir à domicile, c’est-à-dire à Chantilly où Corine Barande-Barbe préfère garder discret si ce n’est invisible les travaux de son champion atypique. Et les yeux, malgré le décalage horaire (entre autres) ont été d’autant plus ébahis que c’est l’homme aux 227 victoires en 2013 qui lui était associé. Une grande première ! Particulièrement tonique et volontaire, le protégé de Xavier Niel & associés a laissé une impression des plus favorables : aux commentateurs comme à son pilote qui lâcha à son retour, enthousiaste : « J’aurais bien mis la main dans le collier mais il est parti comme une flèche. Il était extra ! » La 5e venue de Cirrus en terre chinoise serait-elle enfin la bonne ? Toute la french team veut y croire fort. Pourtant, à l’heure du pronostic, qui doit toujours se différencier de celui du commentaire, il sera impossible de négliger les champions locaux. Et parmi ceux-là, Akeed Mofeed, entraîné par… l’ex-français (CQFD) Richard Gibson et déjà vainqueur en début de saison du Hong Kong Derby. Pour le préparateur britannique, les chevaux locaux ont un net avantage saisonnier, les chevaux arrivant à leur pic de forme (leur année a débuté en septembre) et d’aptitude à la piste de Sha Tin (pas piégeuse mais sur laquelle il convient d’avoir ses petites habitudes). Et puis il y a aussi le belligérant Military Attack, vainqueur de la course tremplin.

 

 

 

 

La méfiance de l’indigène vaut tout aussi pour la phénoménale Moonlight Cloud, objet de toutes les attentions et de tous les respects. Son défi est extraordinaire à plusieurs points de vue. Elle aurait tout aussi bien pu rester sur ses brillantes démonstrations de l’année ponctuées par un doublé historique à Deauville jumelé de deux records consécutifs à huit jours d’intervalle. Son propriétaire aurait pu décider de l’envoyer au haras, riche de six succès de Groupe I dans sa carrière presqu’irréprochable. Mais non, hommes de défi dans l’âme, George Strawbridge et Freddy Head ont décidé d’aligner leur championne au départ du Mile, certes le plus riche du monde, mais aussi et surtout d’un des voir du plus relevé de la planète. Le palmarès du Hong Kong Mile le prouve d’ailleurs. En 20 participations, la France n’est parvenue à remporter qu’une des 22 éditions (dont la formule a évolué), par l’intermédiaire du légendaire Jim & Tonic pour l’entraînement de François Doumen. Les 7 dernières ont été gagnées par un cheval hongkongais et jamais un gagnant de Jacques Le Marois ne s’est aventuré en terre chinoise. Mais bien sûr, en classe pure, la partenaire de Thierry Jarnet n’a pas d’opposant et même son numéro 6 dans les stalles (pas idéal car il faudra composer en début de parcours pour se retrouver parmi les derniers) n’a pu venir contrarier l’engouement général autour de sa candidature. Pimpante et « au top » aux dires de son équipe de gardes du corps, Philippe Coppin et Régis Barbedette. Mais ici, Gold Fun entraîné par… Richard Gibson (CQFD bis) et monté par… Olivier Doleuze (CQFD ter) a gagné tout ce qu’on lui a donné à dévorer depuis la rentrée de septembre : 3 courses, 3 victoires et un grand appétit pour manger de la grenouille premier choix !

Pour être complet sur la délégation française, n’oublions pas de citer Dunaden, très bon au Japon et qui pourrait bien nous faire le coup du « revival » sur une piste qu’il adore. Ebiyzan (Vase) et Shamalgan (Mile) sont aussi du voyage. Mais la pouliche de l'Aga Khan n'est pas sorti ce matin, tandis que le globe trotteur de Xavier Thomas-Demeaulte a hérité d'un difficile n°14 dans les stalles de départ.