Admirez Fassilado, elle ne touche pas le sol.

07/09/2010 - Evénements
Un Grand Cross historique ! Braver les plus grandes difficultés, tourner, tournoyer, sauter, franchir, enjamber sans jamais tituber. Gagner le Grand Cross de Craon n’est jamais anodin. Mais le gagner avec un obstacle d’avance, c’est historique ! Voir le reportage exclusif du Grand Cross de Craon sur FRANCE SIRE TV.

"Je crois que Fassilado mérite d’avoir une course à son nom ici à Craon." Malgré l’émotion, le Président Henri Malard n’y va pas par quatre chemins. Cette jument vient de réaliser quelque chose de fantastique, elle mérite d’inscrire son nom dans toutes les mémoires.

Toute la ligne droite, le jockey de Fassilado, Jonathan Plouganou a le temps de solliciter, non pas sa monture, mais le public. 12596 personnes poussant des hourras à chacune de ses invitations, ça fait du bruit. La course est gagnée depuis longtemps. Fantastique acclamation. A la hauteur de la performance. A vous couper le souffle. Ouf. C’est fini, on a tant tremblé pour ce duo passé du statut d’inconscients à celui de héros en passant par la case téméraires...mais pas fou. Partir pour ne plus jamais être rejointe, Fassilado répète ses gammes.

 

VOIR LE REPORTAGE SUR FASSILADO DANS LE GRAND CROSS DE CRAON



L’an dernier, en guise de répétition, la jument avait dévoré le piano et la majeure partie du parcours, finalement battue par le local Chriseti. Le chef d’orchestre Jacques Ortet avait alors pris rendez-vous avec la scène mayennaise. Tendu mais pas bouillant contrairement à son élève, l’éleveur co-propriétaire de Fassilado, Georges Lacombe assiste au triomphe de sa jument les larmes aux yeux. Déjà, quatre semaines plus tôt, Fassilado avait remporté l’important Grand Cross de Pompadour. Une première consécration à domicile avant LE Triomphe loin de ses bases.

Toute la famille depuis l'arrière grand-mère


Fassilado est une fille de Fado (unfuwain), dont la minimale production a tout de même connu des succès, grâce donc à Fassilado, mais aussi avec Plum Pudding ou encore Quazy de Joie. Fado est stationné chez Georges Lacombe dans le Cher tout comme Myamor la mère de la championne. George Lacombe a acheté l'arrière-grand-mère de Fassilado, Udine II, née en 1964. Il a toujours croisé cette souche avec ses propres étalons maisons, Skybolt, puis Missolonghi et enfin Fado." Ses produits sont tous un peu comme Fassilado, très bons sauteurs mais d’un naturel bouillant ", admet Georges Lacombe. Il faut les prendre en douceur, sinon vous pouvez passer à côté", poursuit-il. Jonathan Plouganou et surtout Jacques Ortet l’ont compris.

 

George Lacombe, propriétaire éleveur de Fassilado, avec sa championne après le Grand Cross de Craon




Jonathan Plouganou au paradis pas comme Orphée aux enfers


"Je m’étais obligé de ne pas me retourner avant le dernier obstacle mais je n’ai pas pu résister…". Jonathan Plouganou empreint d’un peu de Christophe Soumillon, s’est fait la belle comme on dit dans les tribunes. Ils ne vont le revoir, ils ne l’ont pas revu. Dans le fameux mythe grec, Orphée va chercher Eurydice aux enfers mais mais la perd à quelques instants du paradis terrestre pour s'être retourné, malgré l'interdiction, afin de la voir. Jonathan Plouganou, lui, en selle sur Fassilado dans la ligne droite, ne risquait rien d'autres qu'une attaque de martiens.

Fassilado laisse à distance l’exotique de la course, un Irlandais ambitieux et leader de la Crystal Cup, Another Jewel. Conscient d’avoir assisté à un moment unique, mieux d’y avoir même participé, son sympathique entourage n’a pas quitté son sourire soixante-douze heures durant…surtout qu’ils ont consolidé leur place de numéro 1 au classement du challenge européen  des cross-country. Une deuxième place comme celle-ci vaut bien une victoire.

 

Le regretté Claude Rouget, grand formateur d'apprentis. Le dernier d'entre eux fut Stéphane Paillard



L’émotion dans tous ses états avec Stéphane Paillard dans le Prix Claude Rouget

A peine remis d’avoir vécu une édition incroyable du Grand Cross que l’émotion a de nouveau submergé l’hippodrome de la Touche. Stéphane Paillard s’illustre dans le Prix Claude Rouget. Si l’idée d’avoir très vite un prix Fassilado est tout à fait justifiée, avoir une épreuve rendant hommage au grand Monsieur qu’était Claude Rouget est à saluer. D’autant que l’histoire s’en mêle. Le dernier "môme" de l’écurie Claude Rouget trouve l’énergie nécessaire pour mener au succès dans ce bon steeple-chase Rhum Brun, entrainé par Eric Leray qui fut très proche de Claude Rouget. Lui à qui le maître de Senonnes a tout appris avant de s’en aller le 12 novembre dernier. Lui qui est récompensé par Mme Rouget, émue aux larmes et fière à la fois.

Epoustouflés par Fassilado, fascinés par cet hippodrome improbable et unique, pris par une émotion envahissante, tous ont quitté Craon le cœur gros en se donnant rendez-vous à l’an prochain. C’est long douze mois. Ah oui vraiment si vous connaissiez Craon en Mayenne.

Fabien Cailler

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