Le film de l'étalon Dschingis Secret à Montaigu, la révélation de l'année 2023

Le cas de Dschingis Secret représente un joli modèle du genre. En effet, son profil de gagnant de Gr.1 sur 2400 m en Allemagne pouvait lui faire coller aussitôt de la part des éleveurs français l'étiquette d'étalon d'obstacle. Cela aurait d'ailleurs été une situation assez confortable pour ce fils du très apprécié Soldier Hollow, dont il fut d'ailleurs le 2e meilleur produit jugé en course par son rating derrière le très glorieux Pastorius, grâce à une excellente carrière sportive. Car non seulement il a donc gagné le Grand Prix de Berlin (Gr.1) en battant le champion de Godolphin Hawkbill, mais en plus de cela, Dschingis Secret a remporté 4 Grs.2, dont le Prix Foy devant Cloth of Stars et Talismanic.

Dschingis Secret lors de sa victoire dans le Grand Prix de Berlin (Gr.1) devant Hawkbill.

Pourtant, entré au Haras de Saint-Arnoult chez la regrettée Larissa Kneip en 2019, après une nouvelle victoire de Gr.2 à 5 ans, Dschingis Secret a choisi d'attaquer l'Everest par la face Nord, comme on dit. C'est à dire que son entourage, plutôt que d'opter pour la voie plus aisée de l'obstacle en direct, a toujours choisi le le présenter comme un cheval de plat où il devait donc affronter une concurrence féroce face aux sujets plus à la mode à la faveur de la sempiternelle expression "vitesse / précocité".

Bernt Dietel (Avatara), supporter de la 1e heure de son étalon Dschings Secret.

Pour l'aider dans cette tâche ardue, Dschings Secret a bénéficié du soutien de son fidèle propriétaire, l'allemand Bernt Dietel, qui lui a fait rencontrer nombreuses de ses propres juments puis a envoyé les produits en France sous la bannière Avatara à l'entrainement chez des professionnels de plat talentueux tels Mathieu Brasme, Anastasia Wattel et Yann Barberot. Mais alors que tant de paris de ce genre tentés par des propriétaires éleveurs trop croyants se sont soldés par de cinglantes déconfitures, à l'exception très notable de Jean-Luc Lagardère avec Linamix, les faits ont tout de suite donné raison à Bernt Dietel avec sa 1ère génération.

Dschings Star, la pouliche grise à la corde, ne se fera battre que dans la dernière foulée pour la victoire dans le Prix Minerve (Gr.3)

En effet, il a sorti 2 vainqueurs individuels de 2 ans dès l'automne 2022, avec Dschingis Fear à Lyon-Parilly et Dschingis Shaan à Saint-Brieuc. Il a poursuivi avec différents vainqueurs au printemps mais c'est à l'été 2023 que ses produits ont franchi un cap innattendu du grand public. Lauréat du Derby de l'Ouest à Nantes, qui reste une épreuve prestigieuse même si elle a perdu son statut de Listed, Dschings King a décroché un 1er black-type en plat à la 3e place du Prix Michel Houyvet (L). Mieux encore, la pouliche Dschingis Star a frôlé l'exploit d'une victoire de Groupe en terminant 2e du Prix Minerve (Gr.3), battue seulement d'un souffle dans la dernière foulée.

Gagnante à Clairefontaine sur les haies, la 3 ans Dschings Love a décroché ensuite une 3e place de Listed dans le Prix Noiro à Auteuil.

En parallèle, Bernt Dietel a quand même ouvert une porte vers l'obstacle avec quelques pensionnaire chez Guillaume Macaire et Hector de Lageneste. Egalement cet été, Dschingis Secret a fait une entrée en scène remarquée dans la discipline avec un coup de 2 à Clairefontaine, en steeple avec Dshingis Storm et en haies avec Dschingis Love, tous 2 âgés de 3 ans bien sûr. Cette dernière, bonne femelle, a même obtenu un black type le 20 octobre à Auteuil en terminant 3e du Prix Noiro (Listed).

Dschingis Secret au Haras de Montaigu.

Voilà pourquoi on peut désigner cette génération de 3 ans, qui ne comportait que 36 naissances, comme une véritable découverte. La 2e génération, qui avait 37 naissances, comporte déjà une victoire avec la pouliche Dschingis Suive à Strasbourg le 1e octobre 2023. Bref, ce Dschings Secret, arrivé à Montaigu en 2022, fait partie des étalons qui ont réussi plus qu'attendu leur lancement sur les pistes, sans bénéficier d'un large soutien populaire initial. Ceci est une chose rare que les éleveurs peuvent désormais apprécier à sa juste valeur.