Jean Biraben: la figure du Béarn

18/02/2011 - Focus Elevage
Question à un éleveur lapon: c'est qui, c'est quoi le Béarn ? Mis à part la sauce qui accompagne admirablement le steack de rêne, il répond tout d'abord Henri IV bien sûr, puis un prétendant à la même couronne en version démocratique, François Bayrou, et enfin le voisin de ce dernier: Jean Biraben.  

C'est un personnage, ce Jean Biraben, un homme facile d'accès, au tutoiement aisé, un homme d'action qui avec quelques centimètres de plus aurait eu un bon profil de rugbyman dans sa jeunesse.

 



Un passionné, c'est sûr. De gastronomie tout d'abord. Alsacien, il serait devenu un magnat de la choucroute. Mais avec son accent du sud-ouest, il a fait du foie gras et des produits associés tels les merveilleux confits de canard. Entreprise familliale à l'ancienne, de ce type qui finalement se sortira le mieux d'une crise financière emportant dans les abysses nombre d'entreprises eclatées dans un actionnariat incontrôlable, Biraben Foies Gras a pris un essor considérable sous l'égide de Monsieur Jean, comme l'appellent ses employés.

 



Parallèlement à ses activités industrielles, Jean Biraben a monté un grand élevage d'une envergure internationale avec un effectif de poulinières approchant les 50 éléments.

On pourrait donc penser que l'homme a profité de sa puissance financière pour mettre le paquet d'emblée en arrivant dans le monde des courses. Pas du tout, c'est même tout l'inverse.

"Quand j'ai commencé je n'avais pas un rond ! Mon père était totalement contre les courses. Il ne voulait pas entendre parler de chevaux. Ca a été un combat permanent pendant 10 ans avant qu'il se laisse convaincre. Il ne voyait que les aspects négatifs des courses. J'ai du tout emprunté pour débuter dans les chevaux. A l'époque, Biraben Foies Gras n'était qu'une toute petite entreprise de 4 ou 5 employés."

 



L'aventure Biraden commence au milieu des années 80, un peu hasard. "J'ai fait la rencontre de Jean Laborde, propriétaire du Haras du Bosquet. Avec un oncle de ma femme, ils m'ont emmené aux courses à Mont-de-Marsan, et ca a été le déclic."

Le propre d'un chef d'entreprise, c'est d'avoir du nez. C'est ainsi que Jean Biraben a pu monter une grande écurie grâce aux chevaux arabes, qui ont profité d'un grand boum depuis une quinzaine d'années grâce à l'intérêt des princes du désert. "J'ai senti le vent venir. J'ai acquis certaines des meilleures juments et la vente des produits ensuite m'a permis de faire évoluer mon écurie." Parmi ses chevaux de pointe, il y a eu le champion Djelfor, vendu étalon aux Haras Nationaux.
 
En 1985, Jean Biraben fait une acquisition déterminante à des ventes organisées à Toulouse. "J'ai acheté un lot de juments arabes tunisiennes. Il s'est révélé que le croisements de ces souches avec les courants de sang français était très efficace. Les juments ont toutes très bien produits. Il y avait Essada, El Ouarda, Thaya et Piria, la mère d'Ezil, qui a détenu le record de gains aux Emirats.

 


Développée grâce aux arabes et aux anglo-arabes, l'écurie Biraben s'est orientée peu à peu vers le pur-sang. Aujourd'hui, Jean Biraben entretient deux haras, Doumy au nord de Pau, près du Haras du Bosquet, et Beuste, à 15 kilomètres au sud de Pau, des terres voisines de celles de François Bayrou.

Sur 100 hectares en tout, Jean Biraben fait saillir environ 45 poulinières. Sa jumenterie se compose d'une dizaine d'arabes, une trentaine de PS, 2 anglos et 2 AQPS.

 



L'homme vend et achète. "J'ai acheté 3 poulinières aux ventes de Décembre à Deauville, dont une soeur de Lavirco et une fille de Darshaan." Propriétaire majoritaire de deux étalons, Bernebeau aux Haras des Granges, et Le Triton loué au Haras du Pley, Jean Biraben possède également des parts de Ballingarry, Fairly Ransom, Tomorrow's Cat, Early March ou autre Stormy River.

Bien sûr, il a déjà produit des chevaux d'élites, les arabes Ezil et Djelfor, l'anglo Zamouncho, les PS Johan Quatz, Fleurina et le sauteur Double Car.

"Je ne fais peut-être pas de grands cracks, mais des chevaux qui vont aux courses ! Si on accumule la SCEA Biraben Elevage et mon nom propre, je fais tous les ans partie des 20 meilleurs français."

Jean Biraben n'est pas un vantard, loin de là. Mais se placer ainsi tous les podiums d'éleveur a de quoi rendre fier un homme dont le père a combattu ardemment les activités equines pendant 10 ans!

 

 

DECOUVERTE DE L'ELEVAGE

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