Claude Maussion, précurseur des courses de poneys au Lion d'Angers, s'en est allé à 95 ans

12/02/2024 - Grand Destin
Figure historique des courses de poneys et de chevaux au Lion d'Angers, Claude Maussion s'en est allé paisiblement à 95 ans. Père de l'ancien jockey vedette Michel Maussion, il avait formé d'innombrables cavaliers sur ses poneys dont Jacques Ricou.


Claude Maussion, ici encore à cheval à 82 ans !

 

Claude Maussion fit partie des hommes qui ont construit l'histoire des courses françaises depuis la base pendant plus de 50 ans. Avec ses poneys, il a mis le pied à l'étrier à d'innombrables cavaliers qui ont nourri la grande culture des courses en Anjou, à commencer par ses propres fils dont Michel Maussion. Ce dernier est devenu l'un des meilleurs jockeys d'obstacle en France, mutiple cravache d'or dans l'ouest, vainqueur du Grand Prix de Pau, du Grand Cross de Craon, du Grand Cross de Pau à 6 reprises, mais aussi à l'honneur à Auteuil dans le Prix Juigné, Violon II, Olry-Roederer, à une époque où il y avait encore une frontière entre Paris et la Province. Il raconte : " mon père avait commencé à mener des chevaux dans les fermes où il travaillait dans la région. Nous habitions au Lion d'Angers. Un jour, mon frère aîné lui a demandé à monter à cheval. Alors il a acheté un premier poney. Nous étions 4 frères (NDLR : Gérard, Pierre, Michel et Rémi) et nous voulions tous faire la même chose, alors il nous a acheté 2 poneys chacun, ce qui a fait 8 poneys."

 


Claude Maussion attelait un grand poney à une carriole que les enfants suivaient sur les chemins.

 

Claude Maussion, passionné par les poneys et l'apprentissage des gosses du pays, a continué son activité en amateur plus qu'éclairé pendant 30 ans. " Quand on a grandi, mon père a gardé ses poneys et a proposé aux gamins du coin d'apprendre à monter. Il ne faisait pas ça pour l'argent, car il ne demandai que 5 francs au début, puis 1 euro, pour passer tout le mercredi après-midi ! Evidemment, il avait eu beaucoup de demandes, parfois jusqu'à 25 enfants dans la journée. Il a eu jusqu'à 30 poneys dans sa fermette de Thorigné d'Anjou, à côté du Lion, où il y avait une petite maison sans eau courante entourée de 6 hectares. Il attelait un poneys à une carriole et 7 ou 8 enfants le suivaient à poneys sur les chemins alentour. Quand les petits n'arrivaient pas à tenir leurs poneys, il les attachait à la carriole. Ce n'était pas très académique mais cela a permis à beaucoup d'enfants du coin de se mettre à cheval. Parmi eux, il y a eu notamment Jacques Ricou (NDLR : fils de l'ancien boucher du Lion d'Angers), qui vient d'ailleurs à la cérémonie. Il a continué à faire cela jusqu'à 84 ans. "

Claude Maussion s'est éteint paisiblement à 95 ans dans la nuit de vendredi à samedi. La cérémonie religieuse se tiendra mercredi 14 février en l'église du Lion d'Angers, suivi de la crémation à 15H30 au crématorium de Montreuil-Juigné.

 


Après avoiir appris à monter en courses de poneys avec son père Claude Maussion, Michel Maussion est devenu un grand jockey d'obstacle, 6 fois vainqueur du Grand Cross de Pau dont ici en 1986 en selle sur Nuit d'Or II. Cette championne de Roger Chaignon deviendra la mère de First Gold, gagnant du Grand Steeple-Chase de Paris. Photo Robert POLIN.

Voir aussi...