Wutzeline, la Zenyatta de Cagnes

27/01/2012 - Grand Destin
Il n’y a pas de chevaux imbattables. Ready Cash dernièrement dans le Prix de Belgique à Vincennes, deux semaines après la reine de Cagnes Wutzeline, deux ans après la phénoménale Zenyatta à Santa Anita. Imbattables non, fantastiques oui. Mais attention, Wutzeline est loin d’être finie…

 

Wutzeline la Reine

 

Cinq ans d’invincibilité

Arriver invaincu au départ de son grand objectif est un grand exploit en soi. Aux courses comme dans tous les sports et quel que soit le niveau. Atteindre son plus haut niveau de compétitivité appartient aux champions, le maintenir des mois durant, voire des années n’est que l’apanage des « exceptionnels ». En essuyant cet hiver son premier échec à Cagnes depuis 2007, Wutzeline n’a fait que souligner encore plus sa phénoménale série victorieuse.

 

La passe de treize à Cagnes !

Acquise en novembre 2007 par Yannick Fertillet, la jument d’origine allemande a tout de suite été dirigée vers la Riviéra et son meeting d’hiver d’obstacles. Un rendez-vous prisé par les professionnels de la France entière. Le cadre de la Côte d’Azur n’y est évidemment pas étranger. Le Santa Anita (magnifique site californien à quelques encablures de Los Angeles) européen a donc trouvé sa Zenyatta à lui. Une jument au grand coeur, attachante et capable d’aligner les victoires comme d’autres enfilent les perles en bord de mer. Les cotes aiment les starlettes, c’est bien connu ! Wutzeline, au fil de ses exploits, a inspiré cette déroutante impression dégagée par un être imbattable. « Wutzeline court ! On touchera au moins un gagnant aujourd’hui » se sont souvent rassuré les parieurs azuréens. Mais boum patatra, l’histoire doit un jour connaître une fin : comme Zenyatta dans la Breeders’Cup Classic face à ce satané Blame qui mit fin à une carrière vierge de toute défaite en 19 tentatives, Wutzeline a connu cet hiver son premier échec cagnois.

 

Toute la fierté d'une équipe

 

La faute à l’état du terrain dira son entraîneur-co-propriétaire Yannick Fertillet : pas assez lourd. Déçu par le résultat technique, l’homme de Nozay (Loire-Atlantique) s’est vite consolé par la seule finalité qui l’intéresse aujourd’hui, au-delà de son ex-invincibilité : la santé de sa jument. Car des liens très forts unissent Wutzeline à son manager général comme on l’appellerait en matière de foot. De belles histoires d’amitié, des liens, des complicités, sont en effet nés de le création de l’écurie Ouest Racing. La propriété de Wutzeline étant divisée en quarante parts, ce sont plus de 35 personnes qui profitent tous ensemble des exploits de la jument. En cinq ans, les repas de fête annuels et les assemblées générales de l’Ecurie ont permis de réunir des personnalités de tout bord autour d’un projet commun guidé par l’amour des courses et du cheval. « C’est ma plus grande fierté » lance Yannick Fertillet à ce sujet, « il s’est vraiment passé quelque chose entre nous tous. »

Ce n’est pas fini

Néanmoins la belle histoire ne trouve pas son épilogue dans cette défaite cagnoise du 8 janvier dernier. Très bien rentrée de sa quatrième tentative dans le Grand Prix de la Ville de Nice, la fille des biens connus (…) Waky Nao et Warwara va se lancer dans une nouvelle conquête : Paris ! Auteuil et son terrain printanier bien lourd seront parfaitement au gout de Wutzeline qui sera au départ du Prix Juigné (4 mars). Et Yannick Fertillet se prend à rêver d’une grande aventure parisienne. « Si La Segnora est parvenue à faire ce qu’elle a fait et dans la mesure où les monstres Questarabad et Kap Dream ne sont plus là, il y a de la place. On peut regarder dans les yeux Roi du Val pour une revanche à Paris. »  Le rendez-vous est pris. 

 

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