Ces héros de l'obstacle : de Net Lovely à Farlow des Mottes

16/10/2012 - Grand Destin
Pratiquement en totale intimité, les héros de l’obstacle ont couru ce dimanche leur journée préparatoire au week-end international de l’obstacle. Des courses de grande importance disputées dans des conditions extrêmes. Mais il en faut plus pour déranger ces gladiateurs.

Des trombes d’eau. On est entré de plein pied dans l’automne de façon assez brutale. Chute des températures, pluies incessantes et une nuit qui tombe à 14h30. Tous les ingrédients des saisons froides étaient réunis depuis plusieurs jours. Même une bonne réunion dominicale à Auteuil. Et quelle réunion !  Malheureusement pour cette journée des préparatoires, son principal point commun avec son équivalent en plat chez le voisin Longchamp est son nombre de spectateurs dans les tribunes. Sinon, lors d’une journée de préparatoires, on prépare. Forcément. Sauf que dans ces conditions-là, les courses sont de rudes épreuves pour les organismes et les esprits. Les valeureux compétiteurs s’en étant sortis devront faire aussi bien voire encore mieux dans trois semaines. Alors honneur aux gagnants !

 

Une dimanche humide...(PHOTOS APRH)

  

Net Lovely pour changer le cours des choses

Si son compagnon d’entraînement Rhialco a réellement la poisse (tombé dans le Grand Steeple Chase de Paris) et encore dans le Prix Héros XII, Net Lovely n’a pas toujours été non plus gâté à Auteuil. Adepte des succès dans les courses-tremplins (elle a gagné ce printemps les Prix Clermont-Tonnerre et Ingré), le protégée d’Emmanuel Clayeux doit à présent concrétiser le jour J. La démonstration de puissance de la fille de Network et Line Lovely par Mansonnien dans ce terrain a prouvé qu’il s’agit bien d’une jument de Groupe I. Ses propriétaires (MM. Couderc et Joubert) lui ont offert des vacances cet été, option bien évidemment bénéfique pour cette jument de 6 ans.

 

Sous chapeaux, Patrick Joubert et Paul Couderc sont associés dans la propriété de Net Lovely, entrainé par Emmanuel Clayeux.

 

Saint du Chênet en pensant à Questarabad

Vainqueur en 2009 et 2010 avec Questarabad du Prix Carmarthen, Marcel Rolland a eu le plaisir de renouer avec la victoire dans la préparatoire au Grand Prix d’Automne grâce à son valeureux Saint du Chênet. Présent sur la scène du haut niveau depuis le début de sa carrière, Saint du Chênet trouve une reconversion en or sur les haies. Mais comme dans la famille, on sait sauter et tout sauter, le passage du Steeple aux haies ne pose aucun problème au frère de Galant Moss, Ma Royale ou encore Tanais du Chênet. Si son aptitude avérée au terrain lourd peut justifier ce succès convaincant, il ne peut pas l’expliquer en totalité : avec du moral (il en fallait ce dimanche) et un état de forme irréprochable (idem), Saint du Chênet sera, dans trois semaines, l’opposant numéro 1 à la grande absente de dimanche : Nikita du Berlais.

 

Saint du Chênet reste au top niveau depuis l'âge de 3 ans.

 

 

Extrême Cara, le nouvel atout Chérel

L’éleveur et l’entraîneur ont le sourire au moment de la photo-souvenir…en même temps, ils ne font qu’un puisqu’Extrême Cara, vainqueur du Georges de Talhouet Roy, a été élevé par Guy Chérel qui veille aussi à sa destinée du côté de Maisons-Laffitte. Jusqu’à sa dernière sortie, il en était aussi le propriétaire mais le poulain est à présent passé sous les couleurs de Mme Magalen Bryant (très en vue ce dimanche). Cet Extrême Cara a un parcours particulier : après avoir débuté sa carrière sous l’entraînement de Anna Imaz-Ceca, le fils d’Hurricane Cat court « à réclamer » sans attirer aucun investisseur. Guy Chérel croit pourtant en lui puisqu’il le débute dans le Wild Monarch dont il prend par la 4e place. Vainqueur dans la foulée du Prix Rocking Chair, Extreme Cara a pris dimanche son billet dans la course ouverte au titre du meilleur 3 ans sur les haies. Il est le cinquième et dernier produit en date de Magic Cara sa génitrice qui n’avait jusqu’alors donné qu’un vainqueur : Vilgique Deugeny, lauréate à Morlaix pour sa dernière course, une course « à réclamer ». Et à bien y chercher, Extrême Cara est en fait le premier membre de sa famille à sauter avec autant de classe ! Et quand on dit sa famille, c’est vraiment dans le sens large du terme, Hurricane Cat, son géniteur super à la mode en Argentine et faisant aussi la monte chez Alain Régnier au Haras de la Haie Neuve, n’ayant jusqu’à présent sorti aucun cheval d’obstacle. En même temps, c’est un fils des très américains Storm Cat et Sky Beauty. Deviendra-t-il pour autant un étalon multi-cartes ? Rien n’est moins sûr puisque chez l’irréductible gaulois breton Régnier, tout est possible ! Della Francesca, autre de ses pensionnaires, et fils de Danzig et La Affirmed, est bien devenu le paternel de Cristal Bonus et Montpellier !  Alors why not ?

 

Extrême Cara, un lutteur passé par les réclamers en plat.

 

 

Farlow des Mottes : la série ne fait que commencer

Les fans de séries américaines ont forcément noté le nom du bon 4 ans vainqueur ce dimanche sur le Steeple-Chase et ayant donc gagné son billet pour le Prix Maurice Gillois, le Grand Steeple de la génération. Farlow appelé en souvenir d’un des personnages principaux de la série mythique Dallas et son générique éternel : « Dallas, ton univers impitoyable ! » Soit, Farlow donc mais pourquoi. La raison est délivrée sous couvert d’anonymat par Sue Helen (elle a demandé l’anonymat après son 7e whisky…) : Farlow s’appelle ainsi car sa mère portait un nom trop compliqué pour son éleveur pourtant polyglotte et ce dernier décida de la nommé par ses initiales. Jolie Redaely est donc devenue JR. C’est pourquoi, on retrouve (logiquement) dans la famille de JR, Dallas des Mottes, Ewing des Mottes, Pam des Mottes et Jock des Mottes. Mais Farlow fait une petite révolution puisqu’il devient le premier de la famille à gagner depuis que celle-ci est gérée par la famille Poirier. Auparavant Jolie Redaely, qui n’a jamais gagné, avait produit le brave El Chulo (vainqueur de 14 courses). En revanche, la grand-mère Redaely Jolie avait, elle, gagné à Auteuil le Maurice Gillois sous la selle de Patrick-Alain Sauvat. Farlow, 24 ans après sa grand-mère maternelle, tentera de faire aussi bien le 4 novembre prochain. Ce serait donc bel et bien une histoire de famille comme au Texas…

 

Immense bonheur pour Benoït Gicquel, qui a entamé une 2e carrière depuis son arrivée chez François Nicolle et regagne enfin une course de groupe.

 

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