Américain fait renaître Calumet Farm en Amérique

Les aventures d'Américain ne s'arrêteront donc jamais ! Lui qui est entré dans l'histoire en 2010 comme le 1e vainqueur français de la Melbourne Cup, le champion voyageur d'Alain de Royer-Dupré traverse le monde pour devenir étalon aux Etats-Unis dans le haras historique de Calumet Farm qui reprend vie après 20 ans de soubressauts financiers et judiciaires.

Americain au rond de présentation avant la Melbourne Cup 2012 qui restera sa dernière course. Le changement de jockey (Damien Oliver en remplaçement de Gérald Mossé) imposé par les propriétaires restera une décision très malheureuse.

En effet, il a été acquis pour moitié par un certain Brad Kelley, qui avait acquis au printemps pour une somme estimée de 30 à 35 millions d'euros les 400 hectares du fameux Calumet Farm, haras spectaculaire puisque rouge et blanc, voisin de l'établissement de vente de Keeneland à la sortie de Lexington dans le Kentucky. Ce haras crée en 1924 au départ pour les trotteurs, qui étaient à l'époque les chevaux de courses dominant de la scène hippique au Etats-Unis, puis converti au pur-sang, a sorti 8 gagnants de Kentucky Derby et 3 vainqeurs de triple couronne, dont le dernier en date, Alydar. C'est d'ailleurs autour de lui que le scandale est né. Ainsi, alors que le haras tombait en désuétude à la fin des années 80, la mort du crack en course et crack étalon avait nourrit un grave soupçon d'autant qu'elle provoquait le paiement d'une énorme police d'assurance de 36 millions de dollars (soit environ 30 millions d'euros).

Americain signe la renaissance de Calumet Farm, un haras mythique du Kentucky à l'histoire rocambolesque.

Après enquête, les dirigeants de Calumet était confondu pour fraude massive et envoyées en prison en 1992, tandis que le haras était déclaré en banqueroute. Le terrain aux qualités et à l'emplacement exceptionnel avait échappé aux promoteurs immobiliers grâce à l'intervention d'un canadien né en Pologne, Henryk de Kwiatkowski, qui avait acquis l'ensemble pour 15 millions d'euros en promettant de le conserver comme haras d'élevage et lui redonner sa splendeur passée. Il a tenu promesse en attendant une revente, survenue enfin au printemps 2012 par l'arrivée sur le marché du mystérieux Brad Kelley. Celui-ci, qui a fait fortune dans le tabac avant de revendre son entreprise en 2001 pour 800 millions d'euros, déjà propriétaire de pur-sang sous la bannière Blugrass Hall chez D. Wayne Lukas, et propriétaire d'Optimizer qui a disputé le Kentucky Derby 2012, possède pas moins de 900.000 hectares dans le pays, ce qui fait de lui un des 10 plus gros propriétaires terriens des Etats-Unis. Sa fortune est estimée à 1,5 milliards d'euros...Il relance donc l'activité de Calumet Farm avec l'arrivée d'Américain.

Elevée par les frères Wertheimer, qui avait acheté sa mère America, une soeur de Majorien par Arazi pour 2,3 millions de francs à Deauville, devenue très bonne en course puisque gagnante du Prix de Malleret (Gr.2), Americain est un fils de l'excellent Dynaformer, un des meilleurs étalons des Etats-Unis, capable en plus de produire aussi bien sur le dirt que sur le gazon. Il est d'ailleurs père de Lucarno, étalon au Haras de Saint-Voir.

AMERICAIN ET LA MELBOURNE CUP 2012
Interview de Stéphanie Nigge, Lad d'AMERICAIN (avant-course)		Interview d'Alain de Royer-Dupré, entraineur d'AMERICAIN (après-course)
LE GRAND REPORTAGE SUR LA MELBOURNE CUP

Lui qui présente un modèle exceptionnel, Américain est capable de tout puisqu'il a gagné en débutant à 2 ans sur 1400 m chez Fabre puis à 4 ans le Prix Vicomtesse Vigier (Gr.2) sur 3100 m ! Il a été acquis pour les Etats-Unis ensuite, où il n'a pas réussi, puis est revenu chez Alain de Royer-Dupré en 2010 en vue d'une campagne australienne formidablement accomplie puisqu'il a remporté le Geelong Cup et enfin la Melbourne Cup. Il était grand favori de la Melbourne Cup 2012, mais tout a mal tourné. Gérald Mossé a été limogé à quelques jours de la course pour être remplacé par Damien Oliver.

Les propriétaires pensaient étrangement qu'il était mieux pour le cheval d'avoir un jockey local. Mais Alain de Royer-Dupré, dépité, a déclaré après la course. " Il a toujours été monté de façon détendue sur des rênes longues. Tout à coup, il se retrouve avec un jockey accroché sur 10 cm de rênes, comme c'est la méthode ici. On ne change pas les habitudes d'un tel cheval à l'âge de 7 ans. "

L'arrivée d'Américain, cheval de distance et de gazon, est un nouveau signe que ce type de qualité revient à la mode aux Etats-Unis qui cherchent à rouvrir leur panel de sang paternel avec des sujets solides et non médicalisés...