Wootton Basset à Etreham : la France a-t-elle une nouvelle devise ?

29/10/2011 - Mercato des étalons
Liberté, égalité, fraternité, c'est une devise qui ne fait plus vraiment recette en France. A fortiori en matière équine, où le nouveau slogan qui prévaut est précocité, dureté, rapidité (ça fait comme vitesse mais c'est mieux parce que ça rime). Ainsi, un prototype de ce nouveau contexte arrive à Etreham : Wootton Basset.

Le Haras d'Etreham possède un parc d'étalon assez vaste et varié. Pour l'instant, on peut en dégager deux duos parmi les confirmés, en plat Elusive City et American Post, en obstacle Poliglote et Saint des Saints. Le jeune Stormy River, avec ses débuts très réussis avec ses premiers 2 ans, complète le quinté. Mais une cour de reproducteur doit constamment se renouveler et pour cela, il faut toujours plaire par anticipation. Etre à la mode sans pour autant la suivre aveuglement : pas simple. En tout cas, la nouvelle mode française est évidente : vitesse et précocité. Le parc national a longtemps été presque vide de chevaux de pure vitesse et de précocité, typiques de l'Angleterre. Mais les évolutions du programme et du marché fait que les étalonniers français et les éleveurs sont désormais focalisés sur les « vasyvasy ! »

 

Wootton Bassett à Longchamp (photos APRH)



De fait, Nicolas de Chambure du Haras d'Etreham a porté son dévolu sur un cheval qui a tout à fait la tête de l'emploi : Wootton Bassett. Noir comme l'ébène et dur comme du bois, il a cependant poussé aussi vite qu'un bambou et s'est sorti le 1e de la jungle sans pitié des 2 ans anglais.

 

Nicolas de Chambure (à droite) avec son oncle Marc de Chambure aux ventes d'octobre 2011 à Deauville.



Ce fils d'Iffraaj, qui a été l'étalon sensation de l'an 2010 avec sa 1e génération de 2 ans qui a battu tous les records, avait déjà aligné 4 victoires durant la belle saison en Angleterre lorsqu'il s'est présenté au départ du Prix Jean-Luc Lagardère, la plus grande course pour la jeune génération en France. Il est resté invaincu, de bout en bout, sans opposition.  Sa campagne de 3 ans a été bizarrement mené : il a enchainé 4 Gr.1 dont 2 en France (Poule d'Essai et Maurice de Gheest), à chaque battu sans être loin. Mais ce n'est pas du classicisme qui est recherché dans Wootton Bassett, c'est de l'efficacité rapide.

 

Ancien pensionnaire de Godolphin, Iffraaj (Zafonic) a gagné Gr.2, s'est placé de Gr.1 est devenu une jeune étalon à grand succès.



De façon assez surprenante, Wootton Basset (1,65 m) compte dans sa famille 2 vedettes des distances classiques voire plus : Silver Patriarch et Papineau, mais le papier maternel dans l'ensemble reste orienté sur la vitesse. En tant que fils d'Iffraaj, il transmet le sang de Gone West, remarquable continuateur de son père Mr Prospector, et parmi les américains les plus influents en Europe, car les génétiques qui ont traversé l'Atlantique avec bonheur sont assez rares ces derniers temps. Etreham copie là un modèle qui a déjà marché dernièrement avec son pensionnaire Elusive City, fils d'Elusive Quality, lui-même issu de Gone West.

Le prix de saillie de Wootton Basset a été fixé à 6.000 € HT Live Foal. Il fait l'objet d'une syndication en 40 parts à 25.000 € chacune (2 saillies les 3 premières années, puis 1 par an) avec pour particularité que ce montant est un forfait qui couvre les frais généraux des 4 premières saisons de monte.
 

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