La Teste septembre 2010: Ventes Osarus: faire des chevaux pour faire des courses

18/09/2010 - Ventes & Shows
Pour sa 3e édition, la session des ventes de yearlings de La Teste s'est conclue par un bilan très positif, avec des chiffres tous en hausse. Mais surtout, l'important est que 77,5% des yearlings ont été vendus. Le top price est de 28.000 €, la moyenne de 9.000 €. Mais il ne s'agit point de flamber ici. L'objectif, très français, est de réaliser pour courir, en l'occurrence en passant par un ring qui sert de lien, sans prétention. Et ça marche.

 

Comme la nature a horreur du vide, les ventes de yearlings de La Teste organisées par la jeune agence Osarus ont trouvé leur place dans la vie de l'élevage. La gamme de chevaux qui garnissaient à une certaine époque le catalogue d'octobre de Deauville, alors très franco-français autant parmi les vendeurs que les acheteurs, n'a plus guère sa place à l'automne sur la côte normande.

Comme les vendeurs rechignent à l'idée de présenter leurs yearlings en décembre, Osarus s'est engagé logiquement sur ce créneau, dès la création de l'agence qui a donc organisé ses 1e ventes en septembre 2008 à La Teste. Ces chevaux n'ont pas comme finalité, et même pas comme destin principal, leur passage sur le ring. C'est juste une étape qui les fera changer de maison, passant d'un élevage à un centre de pré-entraînement en ayant changé de propriétaire.

TOUTE LA JOURNEE DE LA VENTE DE YEARLINGS OSARUS EST VISIBLE SUR FRANCE SIRE TV

 

77% de vendus à la vente Osarus de La Teste. C'est le chiffre à retenir (photos Mickaël Cousin)

 


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Ces ventes de yearlings ont plutôt satisait les acteurs en 2008 et 2009. Mais il semble qu'un cap ait été franchi en 2010. Dans un contexte économique mondial où plus personne ne comprend plus rien, les ventes de La Teste se sont déroulées dans un climat (un peu humide) de raison et la sérénité, un peu comme à Baden-Baden il y a deux semaines. Certes, on ne casse pas la baraque en terme de tarifs pour le top price, qui reste au niveau de l'an dernier, à 28.000 €, pour le n°80, une grande et puissante fille du sprinter discret mais efficace Ski Chief, issue de la bonne et surtout précoce Veri Star. Née dans la Calvados, élevée par M. Capocasale, cette petite nièce de Felicita appartenait à Emmanuel de Mony-Pajol, qui l'avait confiée pour la présenter au Haras des Faunes. Elle a été achetée par le très actif Bertrand Dutruel (7 achats pour 88.500 € pour le compte du propriétaire marseillais Patrick Dreux. Elle est partie dès le soir même au débourrage à l'Ecurie des Noés (Arnaud Bédouet), à Pouancé (49).

 

Bertrand Dutruel a acquis le top price pour Patrice Dreux devant les caméras de FRANCE SIRE TV



Un objectif : faire des coures avec des chevaux


Si le top price reste stable, la moyenne passe de 8.138 € à 9.052 €, soit une progression de 11,2%. Le prix médian reste exactement au même niveau, à 14.750 €. Mais outre l'augmentation spectaculaire du chiffre d'affaire (+ 40 %), le plus important est le taux de vendus, qui frôlait les 60 % en 2009 et dépasse désormais les 77%. Cela prouve que l'adéquation a été trouvé entre une gamme d'élevage et une gamme d'achat, celle qui ne prétend pas (même si elle aimerait bien) faire des culbutes fantastiques ni guerroyer avec les princes, mais cherche tout simplement à faire des courses avec des chevaux.

 

Le top-price est le n°80, femelle par Ski Chief et Veri Star, présentée par par Haras des Faunes, adjugée 28.000 €



Les chiffres ne sont que des chiffres. Ils auraient été meilleurs sans la présence de 7 ou 8 erreurs, dont les modèles ou les pères ont été rédhibitoires. L'important est le ressenti des acteurs, qui de toute façon n'écoutent jamais leur comptable et continue ou non à faire tourner la machine des courses qui l'envie dépasse la peur ou le désespoir.


A Bertrand Dutruel la plus belle part du gâteau

Donc les acheteurs étaient là: une bonne majorité de français. On a donc vu Bertrand Dutruel, mais aussi Jean-Claude Rouget, bien servi l'année dernière à La Teste et de nouveau acheteur de 2 produits pour un total de 59.000 €, en l'occurence les 2e et 3e top price. Evidemment, la présence de Sylvain Vidal a été appréciée de l'assemblée. Il a acquis 2 sujets pour 22.000 €. C'est 100 fois moins qu'à Deauville en août. Mais encore une fois, on ne peut comparer que ce qui est comparable.

 

Le 2e top price, à 27.000 €, est le 10 Prim'Chop, fille d'Indian Rocket présentée par le Haras des Faunes



Citons encore Joël Boisnard, l'Agence FIPS (Hervé Bunel), Mandore (Nicolas de Watrigant), Didier Guillemin, Guy Petit, Patrick Monfort, François Rohaut, etc...Côté étranger, Con Marname (Bansha House Stable), célèbre pinhooker irlandais, a réitéré son voyage de l'an dernier pour acquérir 6 sujets pour 52.000 €. Tranford Limited a fait signer 6 yearlings pour 49.500 € par Paul Basquin (Haras du Saubouas), qui n'est plus associé avec Samuel Blanchard (Winning Bloodstock). On a aussi remarqué Philip Prévost-Baratte, débourreur, qui achetait pour Horizon Bloodstock le n°95 à 18.500 €.

 

Alain Chopard, du Haras des Faunes, en compagnie de la "patronne" Emilie



Des futurs chevaux de courses pour un billet de 10.000 !

Les acheteurs se sentent à l’aise pour acheter des animaux qui ressemblent de près à des futurs chevaux de courses pour des billets de 10.000. De fait, les vendeurs y ont trouvé leur compte. Ils cherchent ici à vendre leur produit à un tarif raisonnable pour qu'il parte à l'entraînement, si possible en France. Ils ne margent pas, mais atteignent environ 3, 4 ou 5 fois le prix de saillie. C'est ce qu'il faut pour couvrir les frais sans se faire peur. Le salaire sera ensuite fourni par les primes à l'éleveur si le cheval est capable d'en décrocher.

 
Quand les vendeurs y trouvent leur compte


" J'ai amené 2 chevaux et je rentre à vide" explique Roger-Yves Simon, du Haras du Saz, " mais je suis surtout content et soulagé de voir que les 6 produits de mon étalon Early March se sont tous vendus, pour des tarifs convenables (de 5.500 à 17.000 €, avec une moyenne de 9.400 €). Ils faut que mes clients qui ont investi dans une saillie à 2.300 € dans un jeune étalon comme lui soient récompensés le jour des ventes." Cet exemple est assez saisissant car la saillie a été multipliée par 4,1. Bref, ça fait le compte.

 

Un vendeur (Yves Frémiot) entouré d'un courtier (Nicolas de Watrigant) et un entraîneur (François Rohaut): le compte est bon



Le français moyen n’est pas mort, il est aussi propriétaire

A égalité avec le Haras des Granges, Le Haras des Faunes était le plus important vendeur en nombre avec 15 éléments. Même s'il a pris des gamelles avec quelques produits venus du Haras des Chartreux en Normandie, notamment issus de Tomorrows Cat, il a réalisé de bonnes ventes. " J'ai fait les 2 top prices et je n'ai racheté que 2 poulains à moi, dont je voulais un peu plus d'argent, mais ce n'est pas un problème. Personnellement, je suis très content de ma journée."

Alors, quand les gens sont contents, c'est bien. Et quand on n'entend plus les grincheux qui disent que le propriétaire français est mort, ou qu'il n'est pas assez riche, c'est bien aussi. Les vocations existent : la preuve avec Patrick Perraudin. Ce lyonnais qui débarque dans le galop a acheté 6 éléments pour un total de 22.500 €, sans tous les avoir vu avant. Il y avait quelques aplombs courbes dans le lot, mais en plissant un peu les yeux, cela pourrait ne pas les empêcher de galoper !

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