Le bilan de la Vente Dubois à Auctav : événement hors norme pour personnage inclassable

14/08/2025 - Ventes & Shows
Le patriarche Jean-Pierrre Dubois n'arrête pas tant que ça le galop. La vente privée organisée par Auctav au Haras du Bois Roussel a atteint 3 millions d'euros de chiffres d'affaires avec 50% des lots vendus, dont une jument top price à 600.000 €. " Le chef" n'est évidemment pas homme à tout quitter pour une paisible retraite entre canne à pêche et partie de belote.


  

La particularité des ventes de chevaux de courses, par rapport à d'autres ventes de biens, immobiliers par exemple, est que la mise en vente ne signifie pas forcément  que l'animal est vraiment à vendre, en tout cas pas en dessous d'un certain prix fixé par le vendeur, y compris lorsque celui-ci est bien supérieur à l'estimation des acheteurs. De fait, ce qui vu de loin, pouvait sembler être une vente "dispersal" de la part d'un personnage de plus de 80 de ans qui présentait une centaine de lots de son effectif de galop, était en fait une vente tout court.

 


Jean-Pierre Dubois

 


Hellenium, soeur de Calyx par Frankel, pleine de Kingman, top price à 600.000 €.

 

Le taux de chevaux vendus est arrivé à 50%. La moité a donc été rachetée, le plus cher étant Shanty Nak à 245.000 €. C'est ainsi que cela se passe dans la maison Dubois depuis des décennies, au trot comme au galop, et tous les acteurs connaissent les règles du jeu avant coup, ayant le choix d'y participer ou pas. En l'occurrence, chez Auctav, les gens évoluent directement chez le patriarche, sur le Haras du Bois Roussel qui lui appartient, dans une agence de vente créée en 2021 et présidée par son petit-fils Louis Baudron, et avec des catalogues composés depuis le début en bonne partie par des élèves de la famille, au trot comme au galop.

 

 

Même en sachant le solide sinon farouche niveau de défense des vendeurs, les acheteurs viennent ici dans l'Orne pour la beauté du site, la qualité d'une organisation au cordeau, la générosité de l'accueil (open bar ce mercredi 13 aout !) et bien sûr et avant tout le haut niveau des animaux présentés sur le ring. Car une vente Dubois, c'est l'assurance de grandes origines conséquences de lourds investissements.

 

 

En effet, surnommé "le Chef", Jean-Pierre Dubois, dont la longévité n'a d'égale que son goût du risque, a toujours misé massivement pour l'amélioration de la qualité de ses effectifs, et cela dans les trois disciplines. En réalité, depuis le début de sa longue vie professionnelle, l'homme que le prénom suffit à faire reconnaitre dans une discussion hippique, a toujours été à l'inverse des principes de bases de la réussite comptable.

 


Frisella, 2e top price à 390.000 €

 

C'est à dire qu'il a toujours fait tout en même temps, au trot au début puis au galop, tant en plat qu'en obstacle, avec de l'élevage, de l'étalonnage, de l'entrainement, du commerce, continuant à se mettre lui-même au sulky en bravant la limite d'âge. La curiosité est une grande qualité, mais l'homme ici en a toujours repoussé les limites pour se transformer en voyageur aventurier qui a visité la terre entière. Toujours capable de rebondir, même quand il a dû partir un moment dans le Sud-Ouest, il a investi un peu partout dans le monde y compris en achetant des fermes, comme au Canada ou en Italie, dans le Sud de la France à l'opposé de sa Bretagne natale ou de sa Normandie d'adoption. Bref, il a passé une bonne partie de sa vie dans les transports.

 

 

Cela a fait sa fortune hippique quand il a investi sur le sang américain pour dominer le trot français, longtemps sans partage. Avec sa vista, son goût de l'innovation le mettant souvent en avance par rapport à ses rivaux, son mépris de la peur et surtout son extraordinaire capacité de travail, notre Jean-Pierre international a donc construit un empire hippique qui ne s'est donc pas vraiment dispersé lors de la vente privée.

 


Salerne, 3e top price à 260.000 €

 

Il paraît que certains l'avaient entendu dire "j'arrête". Certes, il a été passablement énervé par les lourdes sanctions infligées début juillet par France Galop, à son petit-fils Jean et à lui-même, au sujet des chevaux entraînés par Julie Laurent-Joye dans son haras des Saintes-Marie-de-la-Mer, à l'autre bout de la France. Mais Jean-Pierre Dubois n'est pas du genre à arrêter nimême à ralentir avec l'âge ou pas. Et dire que certains ne vivent que pour l'âge de la retraite...

 

 

Par exemple, il y a seulement un an et demi, en décembre 2023, il avait consenti le lourd investissement de 625.000 Guineas, soit plus de 700.000 €, pour l'acquisition d'Hellenium, jument magnifiquement née, soeur de Calyx par Frankel, sur le ring de Tattersalls. Elle était alors pleine de Kingman, et la pouliche née au printemps 2024 va passer sur le ring de Deauville le week-end prochain. A nouveau pleine de Kingman, étalon dont la saillie coûte £ 120.000, Hellenium a été le top price de la vente à 600.000 €, acquise par l'irlandais Conor Quirke pour le compte de Coolmora Stables. A ne pas confondre avec son presque homonye Coolmore, Coolmara est une écurie venue de l'obstacle qui investit depuis l'an dernier sur le plat, uniquement dans le très haut de gamme.

 

 

Le 2e top price est aussi une fille de Frankel provenant d'une grande souche Juddmonte. Frisella, petite-fille de Zenda présentée pleine de Blue Point, a été achetée 390.000 € par Hervé Barjot. Rappelons qu'elle avait été déjà acquise 650.000 € en décembre 2022 à Deauville par Oceanic Bloodstock (Michel Zérolo).

 


Le 3e top price a été est aussi une poulinière, Salerne, une soeur de Sauternes présentée pleine d'Auguste Rodin, qui a été achetée pour 260.000 € par Mandore International (Nicolas de Watrigant). Celle-ci est une élève maison, issue de la souche de Stacelita et Sparkling Plenty que Jean-Pierre Dubois exploite depuis de longues années.

 

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