Le Havre au Haras de la Cauvinière: la visite guidée

06/08/2009 - Zoom Etalon
Héros du dernier Prix du Jockey-Club, Le Havre arrive en cette fin de semaine chez Elisabeth et Sylvain Vidal à La Cauvinière, un haras encore méconnu, mais qui ne restera pas très longtemps. Découvrons l'endroit en même temps que le champion français.

Un magnifique manoir du 16e siècle attend depuis des années le braquage des projecteurs. L'arrivée comme étalon de Le Havre, celui qui a offert à Jean-Claude son 1e et tant attendu classique cantilien dans le Prix du Jockey-Club, porte un éclairage soudain sur un site historique qui revit depuis 4 ans sous l'impulsion d'un jeune couple d'éleveurs.

 

L'entrée du Haras de la Cauvinière, entre Orbec et Lisieux



Depuis des lustres, la famille de madame est installée ici. Son père Guy Ribard y entraînait des chevaux et a eu parmi ses nombreux stagiaires un jeune gentleman talentueux qui a gagné sa toute 1e course pendant son séjour, un certain André Fabre. La cour est déjà dotée de 6 boxes d'étalons dont l'un est occupé par le dernier témoin de l'ancienne époque, le brave retraité de 26 ans Klimt (Akarad), père de la très bonne AQPS Easy Girl (13 victoires), élevée par l'EARL Detouillon.

 

Elisabeth Vidal



Une grosse expérience étrangère


Le Haras de la Cauvinière s'étend sur 100 hectares de riches terres normandes entre Orbec et Lisieux. L'activité s'y était pourtant éteinte pendant près de 20 ans jusqu'à un réveil soudain il y 4 ans, sonné par Elisabeth Ribard avec son mari Sylvain. Tous deux se sont lancés dans l'aventure avec un sérieux bagage puisqu'Elisabeth a travaillé pendant 7 ans chez Jean-Luc Lagardère puis l'Aga Khan, tandis que Sylvain a voyagé partout dans le monde. "J'ai commencé à venir à Fresnay-le-Buffard à 17 ans. Puis je suis parti aux Etats-Unis pour accompagner Kingmambo à Lane's End. J'y suis resté 18 mois en tant qu'étalonnier où j'ai pu m'occuper de Gulch, AP Indy, Danzig. Une grande chance." Sylvain Vidal est ensuite parti de l'autre côté du monde, en Australie, dans le Haras où officiait Spectrum, puis a débarqué en Irlande pour travailler à Ballydoyle au côté d'Aidan O'Brien, avant d'enfin revenir en France, 1e garçon à La Louvière chez Chris O'Reilly puis responsable à Bourgeauville chez Amélie Ernrooth. Sylvain Vidal a donc pu démarrer dans un haras d'élevage à vocation commerciale avec un soutien derrière lui.

 

Sylvain Vidal



"Nous avons commencé avec une importante clientèle étrangère, dont l'espagnol Fernando Melchior (Président du Syndicat des Eleveurs local) ou la suisse Angela Kurth. Nous travaillons aussi pour des propriétaires français comme Micheline Leurson ou Gérard Augustin-Normand. »


Passer de 40 à 95 boxes


Ce dernier est le propriétaire de Le Havre et il l'a confié au jeune couple. "Nous avions déjà eu de nombreuses propositions pour prendre des étalons, mais j'ai préféré attendre d'être parfaitement prêt pour cela. Nous avons fait beaucoup de travaux pour passer de 40 à 95 boxes, nous gérons une 30aine de poulinières plus la production, il y a 5 employés. Bref, nous voulons faire les choses bien."

 



La Cauvinière avait déjà fait parler d'elle sur le ring de Deauville, tout d'abord en décembre 2006 avec le 1e cheval présenté sous cette bannière, Pasta Brown, vendue 50.000 €, puis avec la semi-classique Eclair de Lune, présentée aux ventes de yearlings en octobre 2007.
Pour l'instant, les Vidal atteignent leurs objectifs et  démarrer avec un gagnant de Jockey-Club en 1e main n'est tout de même pas commun dans ce métier.
 

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