Domedriver au décollage

02/09/2009 - Zoom Etalon
Comme pendant sa carrière de course, entamée dès l'âge de 2 ans mais ayant pris sa véritable envergure à 4 ans, Domedriver a eu besoin d'un peu de temps pour faire parler de lui au Haras. Le printemps 2009 est celui du décollage.

 

Durant le mois d'août, Domedriver s'est fait rappeler au souvenir des éleveurs de la haute société lorsque ses produits ont brillé sur la piste de Deauville. Ainsi son porte-drapeau Three Bodies, qui venait de gagner le Prix Ridgway (listed) à Chantilly fin juillet, a-t-il confirmé en prenant la 2e place du Prix Guillaume d'Ornano (Gr.2). Par ailleurs, Domedriver a fait 2 gagnants de ces quintés si convoités des week-ends deauvillais: Outer Continent, issu de sa 1e génération née en 2005, et Aristote, lui âgé de 3 ans. Plus atypique, un de ses fils nommé Home a remporté le 5e succès de sa carrière le 20 août sur les haies de Fontwell.

 

Aristote, gagnant de quinté à Deauville pour Domedriver



Bref, cet étalon  revient à la mode. Ou plutôt y vient tout court. En effet, ce champion miler français qui a gagné la Breeders'Cup Mile en 2002, qui a aussi enlevé l'important Prix Daniel Wildenstein (Gr.2) la veille de l'Arc de Triomphe et terminé 2 fois 2e du Prix Jacques le Marois (Gr.1) derrière Banks Hill puis Six Perfections, n'a jamais suscité la plus grande convoitise de la part des éleveurs. C'est pourtant un fils du très "fashionable" Indian Ridge. Alors pourquoi ? Parce qu'il est assez petit (1,58 m)...parce qu'il n'a jamais gagné de loin, parce que sa Breeders'Cup a été entachée par la mort de Landseer qui a beaucoup gêné Rock of Gibraltar...parce que les succès américains n'ont pas une telle valeur sûre aux yeux des éleveurs européens...parce qu'il était trop cher, parce que blablabla ? Mystère et boule de gomme.

 

Domedriver en course



Un parcours comparable à celui de Dream Well

Domedriver a débuté la monte en Angleterre, à Landwades Stud, au côté d'un autre "Niarchos" Hernando, au prix de 10.000 £ en 2004, ce qui représentait environ 15.000 € à l'époque d'une livre forte. Ses produits actuellement en piste sont donc uniquement des sujets conçus Outre-Manche. Puis il est revenu en France en 2008, à Fresnay-le-Buffard, à 7000 € la saillie, mais seulement 14 juments ont répondu présentes. Son parcours ressemble assez en cela à cela de son voisin de boxe de l'époque à Fresnay-le-Buffard, Dream Well. Revenu du Japon en 2004, celui-ci n'a jamais eu de listes dépassant la 30aine de juments, jusqu'à ce printemps où début mars, il était déjà plein à 100 juments, aidé en cela par quelques réussites percutantes de ses 1e produits français en obstacle, surtout Viotti.

 

Domedriver au haras



La nouvelle stratégie Niarchos

La maison "Niarchos" a mis en oeuvre une nouvelle stratégie plus engagée depuis cette année. Avec Dream Well, ils ont baissé le prix de 3500 € à 2000 €, avec une promotion spéciale pour les AQPS à 1000 € qui a fait fureur. Domedriver, qui ne rencontrait pas son public à 7000 € dans le grand haras normand, a été diminué à 2500 € (2000 € pour les AQPS) et placé dans un haras mayennais bien connu pour faire de la jumenterie: le Haras du Grand Chesnaie. Situé au nord de l'Anjou, à 2 pas de Château-Gontier, ce haras développé par les Fournier père et fils, puis repris en 2009 par deux jeunes professionnels, Franck Lamy et Christophe Berthelot, profite d'une situation géographique favorable au milieu d'une région riche des très nombreux petits éleveurs. Ces derniers possèdent des effectifs réduits mais qui, accumulés, finissent par faire des listes pleines pour quelques étalons confirmés présents sur place comme Loup Solitaire et Priolo, confiés par le Haras de Mézeray, le jeune étalon à succès Speedmaster, mais aussi Nidor, un étalon lui-même AQPS.

 



L’effet « Grand Chesnaie »

Dans ce nouveau contexte, Domedriver a fait 35 juments cette année, ce qui il y a encore quelques années aurait fait figure de liste quasi pleine. Quelques éleveurs venus même de la Nièvre comme Jean-François Magnien ont amené des juments AQPS, attirés par son modèle racé associé à une grosse vitesse de base. En effet, avoir "à la campagne" un étalon gagnant de Breeders'Cup et encore jeune est tout de même un fait rare. Il manquait jusqu'alors à Domedriver une production visible par tous, mais il est en train de se la construire.
 

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