Leurs premiers 3 ans en 2023 (3/6) : Tunis

25/01/2023 - Zoom Etalon
 Un bon nombre d'étalons à vocation obstacle stationnés en France auront leurs premiers 3 ans en piste en 2023. Avant l'apparition de cette génération sur les hippodromes, on se penche sur le profil de ces nouveaux arrivants, en analysant leur carrière, leurs origines, mais aussi leurs premières saisons de monte et les premières tendances à l'entraînement. Poursuivons la série "obstacle 2023" avec Tunis, stationné au Haras de Cercy. 

Tunis, une curiosité qui a su convaincre les éleveurs, et attend une large génération de 3 ans en piste en 2023

 

Ses performances : un gagnant à 2 ans transformé en sauteur de génie

Tout le monde connaît l'histoire de Tunis, déniché en Pologne par Guillaume Macaire et Daniel Allard, suite à un succès à l'âge de 2 ans sur 1600m. Même si le niveau des courses polonaises est loin du nôtre, cette certaine précocité affichée par le beau gris lui a permis de faire partie des tout meilleurs poulains de sa génération sur les haies d'Auteuil, à 3 et 4 ans. Lauréat à Compiègne dès le mois de mars de ses 3 ans, il a ensuite battu Master Dino dans les belles du printemps, les Prix Stanley (Listed) et Aguado (Gr.3). A l'automne, Tunis n'est jamais sorti du podium des belles courses, notamment 2e du Cambacérès (Gr.1). A 4 ans, Tunis a à nouveau défait Master Dino dans les Prix d'Indy et Amadou, est 2e des Prix Alain du Breil (Gr.1) et Renaud du Vivier (Gr.1), et n'aura jamais été plus loin que 3e en 8 sorties au niveau Groupe cette saison ! S'il n'était pas le leader incontesté, il a fait preuve d'une régularité exceptionnelle au haut niveau. Il n'est d'ailleurs sorti du podium qu'à une seule reprise en 17 sorties sur les balais français !

Etalons au palmarès du Prix Amadou : Villez, Lute Antique, Kadalko, Nickname, Saint des Saints...

 

Tunis sur les haies d'Auteuil (aprh)

 

Son père : Estejo, le guerrier révélé par Tunis

L'épopée de Tunis a permis à son père Estejo, qui faisait la monte en Pologne, de se faire un nom sur la scène française, jusqu'à le ramener sur notre sol en 2018. Cousin du bien connu Esmondo, Estejo a accompli une grande carrière sur les distances intermédiaires, ponctuée par 2 victoires de Gr.1 en Italie sur 2000m. Il s'est complètement révélé au haras avec Tunis, conçu en Pologne, mais aussi un cheval comme Ocean Life, lauréat de Groupe sur les balais de Merano. Sa première génération de "FR", qui a désormais 4 ans, a fait de très belles choses, emmenée par Speed Emile, gagnant en haies et en steeple à Auteuil, et 3e du Prix Congress (Gr.2). Rare, la production d'Estejo montre toutefois qu'elle a le modèle, l'influx, et surtout la qualité pour réussir chez nous, et ce à haut niveau. 

 

Estejo

 

Sa lignée maternelle : 

 Curieuse origine que celle de Tunis, qui est exploitée en Pologne depuis de nombreuses décennies. Sa mère Tracja, gagnante à 3 ans, est à l'origine de plusieurs vainqueurs en plat et en obstacle, le meilleur restant sans conteste Tunis. Elle est la soeur de 3 étalons en Pologne, et on perçoit une famille solide, avec des chevaux qui durent, mais sans évidemment de grandes références. Tunis est vraiment une rareté, dans tous les sens du terme, et un outcross évident pour toutes les lignées françaises classiques de l'obstacle. Son père de mère, Llandaff, est connu pour avoir donné l'excellent Vespone. Llandaff est un fils de Lyphard, un courant de sang que l'on retrouve chez Doctor Dino, Saint des Saints et No Risk At All

 

Karamel Biscuits, un fils de Tunis élevé par Jean-Marie Callier, et vendu par ses soins 60 000 € à ARQANA en été

 

Analyse de la première saison de monte : réussite aux ventes et bonnes poulinières

Arrivé au Haras de Cercy à la fin de sa carrière de course, Tunis y a connu un franc succès populaire, qui s'est appliqué aux ventes. Ses premiers yearlings se sont vendus jusqu'à 56 000 €, et les stores jusqu'à 60 000 € cette année à ARQANA ! Rappelons que Tunis est proposé à 2500 € seulement. Il semble transmettre du modèle, de la solidité, et a véritablement conquis les observateurs français et étrangers. Tunis a également sailli de très bonnes juments, soutenu par les membres de la SCAECC. 

 

Al Gane : mère du champion Al Boum Photo 

Anavera : mère de Step By Step (Derby du Languedoc listed, 2e Prix de Lutèce Gr.3)

Bournie : black-type en obstacle, mère de Botox Has (gagnant de Gr.2 en haies)

Carmen des Bordes : soeur de Victoire des Borde, Utopie des Bordes, Quenta des Bordes, Darling des Bordes

Divine d'Alène : gagnante des Guilledines (Gr.3 AQ), nièce de Triolo d'Alène

Moskoville : mère de Vieux Morvan et Ile O Vent

Coeur d'Allen : mère de Icare Allen (Gr.3 en haies), soeur de Mikador, cousine de Espoir d'Allen

Morvandelle : mère de Demi-Sang et Commodore (Gr.3 à Cheltenham)

 

La soeur de Al Boum Photo par Tunis, achetée par Willie Mullins

 

Les premiers 3 ans : des bruits flatteurs qui circulent

 A l'orée d'une saison importante pour Tunis, de très bons bruits circulent sur sa jeune production à l'entraînement. Il faut dire que le jeune étalon de Cercy démarre avec beaucoup d'atouts dans son jeu : une bonne jumenterie, un soutien des éleveurs, et de grands entraîneurs. Ainsi, son mentor Guillaume Macaire, associé à Hector de Lageneste, en a 5 à l'entraînement. On en retrouve également 4 chez Augustin de Boisbrunet, et d'autres poulains chez Gabriel Leenders, Jérôme Delaunay, Sylvain Dehez, Emmanuel Clayeux, ou encore Philippe et Camille Peltier. On sait aussi que Willie Mullins a acheté la soeur d'Al Boum Photo, même s'il y a fort peu de chances de la voir en piste en 2023. Tous ces éléments laissent à penser que Tunis devrait vite faire parler de lui, souhaitons lui en bien. 

 

Y a plus qu'à pour le beau Tunis !

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