First Eleven, un croisement magique "Juddmonte" à redécouvrir au Haras de la Barelière en 2024

First Eleven, un pur "produit" Juddmonte, beau, bon et - très - bien né, à (re)découvrir au Haras de la Barelière en 2024

Animé dans la Vienne, au sud de Poitiers, par Sybil Pecriaux et Jose Luis Gomez Martinez, le Haras de la Barelière a commencé l'année 2024 du bon pied. Ou plutôt du bon sabot. En effet, Walkyria et Wynoma, élevées pour le compte de Lac Internacional, c'est-à-dire Luis Álvarez Cervera (grand cavalier espagnol, septuple participant aux Jeux Olympiques, ndlr) et entrainées par la redoutable Caroline Bonin, ont formé le jumelé gagnant du Prix d'Artiguelouve ce mardi 02 janvier, sur les haies de Pau. Toutes deux sont par Dink, un étalon qui a pendant longtemps officié au Haras de la Barelière, avant de rejoindre l'Angleterre et Alne Park Stud, en 2020. Soit la même année que les débuts au haras de First Eleven.

José Luis Gomez Martinez, animateur avec Sybil Pecriaux du Haras de la Barelière, dans la Vienne, où est de nouveau stationné First Eleven pour la saison de monte 2024

Pur produit "Juddmonte", issu du croisement entre l'immense Frankel et une mère par Zamindar, gagnante de Gr.1, ce beau cheval d'1m67 au garrot a effectivement réalisé ses deux premières saisons en tant qu'étalon en saintes contrées hispaniques, avant de poser ses valises dans le Poitou, au Haras de la Barelière, depuis 2022, où il est proposé au tarif très attractif de 3 000€ HT/PV la saillie en 2024.

First Eleven, lors de son passage au Salon des Étalons du Lion 2023

À l'instar de beaucoup de représentants de feu le Prince Khalid Abdullah, First Eleven a effectué sa carrière de courses sous la férule du "grand" John Gosden. Une carrière sportive débutée à l'automne de ses 2 ans, âge durant lequel il s'est notamment classé deuxième sur l'hippodrome de Newbury. Ses plus beaux titres ont ensuite été obtenus à 3 ans et 4 ans, où il a su se distinguer à plusieurs reprises dans le registre des gros handicaps, notamment à Ascot, avec sa victoire dans les Lavazza Stakes, ou encore à York, et son succès dans le Jorvik Handicap, face à 17 autres rivaux. Outre ces triomphes, il compte également une troisième place de Gr.3, obtenue en fin d'année de 3 ans dans les Cumberland Lodge Stakes d'Ascot.

First Eleven, lors de sa victoire après lutte dans le Jorvik Handicap de York, sous la selle de Frankie Dettori, face à une horde de 17 concurrents

Comme évoqué plus haut, First Eleven a pour père le génialissime Frankel, l'un des meilleurs chevaux de courses de l'histoire, devenu en très peu de temps le meilleur étalon européen actuel. En effet, sous la férule du regretté Sir Henry Cecil, cet autre représentant de l'élevage et de la casaque Juddmonte, par feu le roi Galileo, était en effet ressorti vainqueur de chacune de ses 14 apparitions publiques, notamment dans les Dewhurst St. (Gr.1) à 2 ans, les 2 000 Guineas (Gr.1), St James's Palace St. (Gr.1), Sussex St. (Gr.1) et Queen Elizabeth II St. (Gr.1) à 3 ans, ainsi que dans les Lockinge St. (Gr.1), Queen Anne St. (Gr.1), Sussex St. (Gr.1), International St. (Gr.1) et Champion St. (Gr.1) à 4 ans. Et ce de manière - très - impressionnante à chaque fois ! Entré au haras en 2013, à Banstead Manor Stud, en Angleterre, il est rapidement devenu un étalon de tout premier plan, car ayant engendré plus de 130 gagnants de "Stakes", parmi lesquels les multiples gagnants de Gr.1 Inspiral, Alpinista, Cracksman, Nashwa, Hurricane Lane, Adayar, Mostahdaf et autre Westover... pour ne citer qu'eux !

Le formidable Frankel, coursier et étalon d'exception, et père de First Eleven

Côté maternel, First Eleven est le huitième produit de la bonne Zenda qui, en 2002, s'était brillamment adjugée la Poule d'Essai des Pouliches (Gr.1) à Longchamp, pour le même entrainement de John Gosden. Cette dernière n'a ensuite pas manqué de se révéler au haras, une fois sa carrière sportive terminée, puisqu'ayant mis au monde cinq autres vainqueurs en plus de First Eleven. Parmi eux, Remote, une ancienne gagnante des Tercentenary Stakes (Gr.3) lors d'un meeting de Royal Ascot, mais aussi et surtout le top-miler Kingman qui, lui aussi entrainé par John Gosden, était parvenu à s'illustrer à six reprises au niveau "black-type", en particulier dans les Irish 2 000 Guineas (Gr.1), les St James's Palace Stakes (Gr.1), les Sussex Stakes (Gr.1) et le Prix Jacques Le Marois (Gr.1).

Zenda, la mère de First Eleven, lors de sa victoire dans l'édition 2022 de la Poule d'Essai des Pouliches (Gr.1), Longchamp

Neveu d'Oasis Dream, excellent étalon (père de Midday, Aqlaam, Goldream, Power, Native Trail, etc.), dont on se rappelle les envolées à 2 ans et 3 ans dans les Middle Park St. (Gr.1), la July Cup (Gr.1) et les Nunthorpe St. (Gr.1), First Eleven a aussi un peu d'obstacle coulant dans ses veines, étant apparenté à la même souche que plusieurs bons sauteurs comme Allmankind (Henry VIII Novices' Chase, Gr.1 et Coral Finale Juvenile Hurdle, Gr.1) ou encore Matfog (Grand Steeple-Chase de Compiègne, Gr.2). Mieux encore : First Eleven est du même sang que plusieurs étalons ayant eu un impact considérable dans cette discipline, comme Martaline et Coastal Path, sans oublier Reefscape, Court Cave et Beat Hollow, qui ont chacun engendré au moins un gagnant de Gr.1 sur les haies et/ou le steeple-chase.

Juanillo, issu de la première génération de First Eleven, filant vers le succès au mois de juillet 2023 sur la fibrée de La Zarzuela, en banlieue madrilène

Officiant comme étalon depuis la saison de monte 2020, First Eleven n'a lui aussi guère mis bien longtemps à se distignuer dans le registre des reproducteurs. Issus de sa première génération, conçue en Espagne, Habanero et Juanillo se sont effectivement imposés au cours de l'été 2023, sur l'hippodrome de La Zarzuela, chacun dans un très bon style. Son modèle (1m67 au garrot, ndlr), son pedigree, sa locomotion et ses bonnes performances sont autant d'indicateurs laissant à présager qu'il puisse parfaitement convenir à une jumenterie mixte, tant de plat que d'obstacle. Et ainsi figurer sur bien des plans de monte en 2024, année de ses premiers yearlings "made in France".