Sageburg décroche déjà la timbale.

Le Prix d'Aumale est tombé dans un triple escarcelle débutante : un 1e groupe pour le père Sageburg, mais aussi pour l'entraineur Jacques Héloury, lyonnais déjà à l'honneur l'an dernier avec la bonne 2 ans Nimohé, et pour les propriétaires, l'écurie D Primes. Celle-ci est composée de Louis et Jean Baudron, Jean-Etienne Dubois et Irène Castaras, qui est la compagne de Jean-Philippe Dubois. C'est à dire la 2e et 3e génération des "Dubois" venant du patriarche Jean-Pierre Dubois, qui n'est autre qu'éleveur et bailleur de la pouliche sous la bannière de l'écurie D.

Sageburg lors de sa victoire  dans le Prix d'Ispahan (Gr.1), sous la selle d'Olivier Peslier. (PHOTOS APRH)

Ainsi, tout tourne de la compagnie Dubois concernant Sageburg, dont l'histoire a pourtant commencé dans les prés de Jean-Luc Lagardère alors que celui ci était mort depuis 1 an. Il a été vendu avec tout le lot équin à l'Aga Khan qui l'a confié tout d'abord à André Fabre, dans une logique continuation des chevaux avec leurs entraineurs habituels. Tardif mais doué, l'animal n'a débuté qu'en juin de ses 3 ans, puis a gagné le Prix Ridgway (Listed). Suite à des incompatibilités de caractère entre Fabre et l'Aga Khan, Sageburg est arrivé chez Alain de Royer-Dupré à 4 ans. Il a décroché son bâton de maréchal dans le Prix d'Ispahan (Gr.1) devant Darjina puis a confirmé en se plaçant du Jacques le Marois, du Moulin de Longchamp et du Daniel Wildenstein.

Peace Burg au canter avant sa victoire dans le Prix d'Aumale (Gr.3), montée par Iortiz Mendizabal.

C'est à que son destin a changé car il a été acquis par la famille Dubois, depuis longtemps impliqué dans les pur-sang et dans les étalons travers des parts, mais pour la 1e fois sur la scène publique avec un jeune reproducteur rentré "à la maison", au Haras de la Gastine. Très soutenu par le clan, il réussit un début tonitruant au haras en produisant déjà beaucoup plus précoce que lui. Peace Burg, qui alignait son 3e succès consécutif dans le Prix d'Aumale, n'a d'ailleurs pas non plus de gène précoce dans sa souche maternellle puisque sa mère Peace Talk est une soeur du classique Pistolet Bleu. Cette Peace Talk, élevée par Wildenstein et passée dans le giron Dubois (les 2 familles ont été très liées dans le trot, notamment avec Coktail Jet), est une machine à produire des bons gagnants. Peace Burg vient à la suite de Peace Fonic, Peace Dream, Silver Mountain et Peace Touch.

Sous la selle de Thierry Jarnet, Sage Melody complète la journée de rêve de son père Sageburg en gagnant sur 1100 m.

Mais cela n'est pas tout, car Sageburg compte déjà 3 autres vainqueurs, dont Sage Melody, 3e du Prix du Bois (Gr.3) et gagnante peu après Peace Burg sur la même piste de Chantilly. Au total, au 11 septembre 2012, Sageburg compte 4 vainqueurs et 6 placés pour 11 partants.

Nonobstant son talent sur les pistes, la qualité de reproducteur de Sageburg n'était pas une évidence à priori. Son père Johannesburg, phénomène à 2 ans (Phoenix, Morny, Middle Park, Breeders Cup) produit beaucoup de gagnants en nombre mais pas tant en haute classe. Il a été vendu au Japon en 2009. Mais surtout, alors que Sageburg est né d'une superbe souche maternelle avec une mère par Linamix gagnante de Groupe, on constate que son oncle Sagamix, gagnant d'Arc de Triomphe, a été un reproducteur calamiteux. Autre oncle, Sagacity (Highest Honor), malgré tous les efforts de son entourage, a eu une heure de gloire mais ne saillit plus grand chose.

Sageburg semble parti sur un chemin différent qui ne finit pas dans le mesure. Après tout, Montjeu fut bien un étalon fantastique alors que tous ses cousins, Dear Doctor, Dadarissime et Généreux Génie ont produit comme des saucissons à patte !