Visites guidées aux paradis pour pur-sang en Afrique du Sud

20/07/2012 - Actualités
Pays fantasmé mais aussi dramatique à travers son histoire et ses chocs culturels, l'Afrique du Sud compte de plus en plus sur la planète course. D'où un voyage initiatique à Summerveld et Summerhill, hauts lieux de l'entrainement et de l'élevage.

Summerveld : l'entrainement 3 étoiles

 
Chaque année en mai, la saison de courses en Afrique du Sud déménage pour 3 mois à Durban à l'est du pays, le long de la côte de l'ocean indien. Proche du centre ville, le centre d’entraînement de Summerveld est la nouvelle base pour les entraîneurs venus pour l’hiver de Johannesburg, la mégalopole du centre du pays.
 
 
 
 
 
L’Afrique du Sud est le seul pays au monde avec de telles différences d’altitude entre les grandes villes de courses, et le voyage d’un cheval est très important avant une compétition. C’est pour cette raison que la plupart des entraineurs du Cap, tout au sud, choisissent l’hippodrome de Clairwood, qui est le plus bas à seulement 46 m au dessus du niveau de la mer.
Mais ceci va changer à l’avenir, car le champ de courses vient d’être vendu par Gold Circle Party, la société qui gère les courses en KwaZulu Natal et la Western Province (Le Cap), au sud-ouest.
 
 
Altitude des hippodromes
 
Kenilworth (Le Cap) : 100 m au-dessus de la mer
Clairwood (Durban) : 46 m au-dessus de la mer
Turffontein (Johannesburg) : 1779 m au-dessus de la mer
Summerveld (Durban) : 700 m au-dessus de la mer
 
 
 
 
 
Entouré des champs de cannes à sucre, Summerveld est situé sur une colline à 36 kilomètres Nord-Ouest de Durban. Le centre a été crée en 1966, et, avant cette époque, les chevaux étaient entrainés sur la plage plus proche du centre ville. Actuellement 1.200 chevaux environ sont comptabilisés sur le site, avec 20 entraîneurs permanents, et les écuries « satellites » de plusieurs entraineurs bien connus comme Sean Tarry, récent vainqueur du Durban July Handicap avec Pomodoro, Mike de Kock, Joey Ramsden, et Brett Crawford. Ancienne cravache d'or en Angleterre, partenare de Mtoto (2 fois vainqueur des Eclipse Stakes et 2e de l’Arc 1988), Michael Roberts est aussi installé au centre depuis son retour au pays en 2003.
 
Propriété de Gold Circle Party, Summerveld s’étend sur 250 hectares. Il s’agit de l’un des meilleurs établissements du pays, avec trois pistes en gazon, et autant en sable. Le coût d’un cheval est beaucoup moins élevé qu’en Europe : 500 à 600 euros par mois de moins en moyenne (grâce à un coût de main d’oeuvre moins élevé). Aux courses, un maiden offre environ 3.500 euros avec des allocations jusqu'à la 5e place.
 
 
 
La cavalerie Mick de Cock à l'entrainement
 
 
 
On trouve également sur le site l’académie des jockeys d’Afrique du Sud, avec deux autres écoles liées au Cap et à Johannesburg. C’est à Summerveld que tous les jockeys commencent à l’âge de 15 ans, avant de partir aux quatre coins du pays. La formation dure 5 ans, et il y a environ 18 étudiant(e)s par an. Cette école a formé les bons jockeys Michael Roberts, Douglas Whyte (l'intétrônable roi de Hong Kong), Anthony Delpech, Glyn Schofield, et jeune mauricien Karis Teetan.
 
 
Summerhill, le plus grand haras d'Agrique du Sud sur plus de 1200 hectares !
 
En plein cœur du pays des Zoulous, à quelques pas du théâtre de la bataille d’Isandlwana où les anglais ont été vaincus il y a 133 ans, se situe le haras de Summerhill, meilleur éleveur en Afrique du Sud depuis 7 ans, et le seul haras du pays qui soit connu dans le monde entier.
 
 
 
 
Propriété de Mick Goss, ancien avocat mais aussi agriculteur de la région, Summerhill est à 150 km au Nord-Ouest de Durban. Le haras s’étend sur 1214 hectares avec 9 étalons. Il y en avait 12 auparavant, mais Shadwell (Cheikh Hamdan Al Maktoum a repris ses étalons récemment. Boss a recruté dernièrement deux « New Kids on the Block », dauphins de Gr.1 en Europe : Golden Sword, 2e  de Fame And Glory dans le Derby d'Irlande, et Traffic Guard, qui a terminé derrière New Approach dans les Champion Stakes Irlandais.
 
 

 

 
Acheté en 1979 par Mick Goss, le haras est situé à un endroit un peu original, car la majorité des étalons et haras principaux sont installés près du Cap, où la terre est très fertile. La devise du haras dit tout de sa philosophie : « courage, aventure et novateur. » Le premier bon étalon à Summerhill fût Northern Guest, un père de mère exceptionnel avec plus de 8 titres de champion avant de disparaître en 2001. Il n’a jamais vu un hippodrome ( !), mais après son arrivée au haras en 1982, le fils direct de Northern Dancer, frère de El Gran Senor et Try My Best n’a jamais déçu. Aujourd’hui, l’écurie des étalons porte d’ailleurs son nom.
 
Hormis les étalons, le haras compte 500 juments, dont le haras est propriétaire d’une partie de chacune d’entre elles, et leurs produits sont enregistrés sous le nom de Summerhill en qualité d’éleveur. Ses meilleurs produits récents sont Pierre Jourdan, deuxième du Durban July en 2011, Imbongi, qui a enlevé le plus d’allocations à Dubaï en 2010. Il y a aussi le cas très particulier de la championne Igugu, actuellement à Maurice avant de courir à Dubaï l'hiver prochain (elle a été vendue à l'âge de 2 ans).
 
 
 
Parade des etalons
 
 
 
A propos d’Igugu
 
Igugu est née au Australie, du croisement de Galileo, qui dominé décidément la situation partout où des chevaux courent dans le monde et de Zarinia, une jument vendue par l'Aga Khan, issue de la même souche que Zarkva. Pouliche, Igugu a été achetée pour € 52,800 yearling aux ventes de Melbourne en 2009 par Mick Goss, qui la trouvait pourtant très petite.

Importée en Afrique du Sud, elle a été revendue à André MacDonald à 2 ans aux Emperor’s Palace Ready To Run Sales pour la somme de 97,850 €. Ensuite, Igugu devient la première pouliche à gagner la « triple tiara » en Afrique du Sud. Elle a fini sa saison 2011 en étant élue Meilleure 3 Ans et Cheval de l’Année. Elle sera l'une des attractions du prochain meeting de Dubaï avec un but final : la Sheema Classic sur 2400 m à Meydan en mars. 
 
 
 
Igugu
 
 
Fier de ses Zulu « hommes de cheval, » Mick Goss a ouvert l’école de management Al Maktoum l’an dernier au haras pour donner plus d’expérience aux jeunes professionnels. Le meilleur étudiant de 2011 a également obtenu ce titre au terme de sa formation du Haras National en Angleterre. Lieu magique, le haras de Summerhill est inscrit dans les archives de l’élevage sud-africain.

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