Fado sort de l'ombre

17/09/2009 - Zoom Etalon
Aimant à quitter les sentiers battus, France Sire met en lumière cette semaine un étalon totalement méconnu, stationné loin des grands centres d'élevage dans le Cher, mais dont 2 produits ont réussi des "trucs" étonnants cette année: Fado.

 

Le Grand Cross de Craon 2009 a été une course splendide et haletante, notamment grâce à l'impressionnante performance de Fassilado. Cette jument de 7 ans qui restait sur 3 chutes, entraînée par Jacques Ortet et montée par Johanthan Plouganou, découvrait le redoutable parcours de Craon mais n'a pas hésité à mener un train d'enfer, prenant plus de 20 longueurs d'avance. Faisant banquette sur le rail ditch puis sur le Grand Fence, mais ne commettant aucune faute, Fassilado a été comme cela, ne craquant jamais. L'assemblée locale, même entièrement vouée au cheval de l'ouest Chriseti, entraîné par Etienne Leenders et est venu lui prendre la mesure à la fin, reconnaissait que cette Fassilado venue du sud-ouest aurait bien mérité la victoire.
 

 

Fado remporte le Prix Gaston Defferre à Marseille-Vivaux

 


Les campagnes de France

Jument nerveuse et impulsive mais très courageuse, Fassilado est issue de la 1e génération d'un étalon nommée Fado. Ce dernier n'a jamais gagné une course de Groupe mais les turfistes se rappelle de ce joli et brave coursier qui ne redoutait pas les kilomètres. C'était un des 1e parisiens à faire la tournée des campagnes de France à la fin des années 90 pour y disputer tous ses Grands Prix. Il a ainsi remporté son bâton de maréchal dans le Grand Prix Gaston Defferre (listed) à Marseille-Vivaux, monté par Philippe Coppin, un mois après une 1e victoire française à Machecoul, et 6 mois avant une 2e place dans le Prix André Babouin. Fils du remarquable Unfuwain (peu représenté en France, avec seulement 2 autres fils: Dano Mast dans la Loire-Atlantique et Adjiroun dans la Manche), Fado a débuté sa carrière à Madrid puis il a été envoyé chez Alain de Royer-Dupré par son propriétaire espagnol Eduardo Fierro.

 

Fado étalon dans le Cher



Une poignée de produits par an

"Il était très attaché à son cheval et voulait un endroit où il serait heureux après sa carrière", explique Geroges Lacombe, père d'Adrien Lacombe, propriétaire du Haras de la Berthaudrie dans le Cher ou Fado est stationné. Il connait Alain de Royer-Dupré par lad interposé. "Il  est venu chez moi pendant un meeting de Vichy. Il a demandé à voir tout l'élevage et il a décidé d'envoyer le cheval ici. Ce n'est pas une histoire d'argent car nous sommes isolés et Fado n'a jamais beaucoup sailli."

 

Fassilado lors de sa victoire en cross à Pau



En effet, il n'a donné qu'une poignée de poulain par an, la plupart élevée par Georges Lacombe lui-même, comme Fassilado dont il est toujours propriétaire. "J'ai une 15aine de poulinières, dont 10 ou 12 à moi et j'en fais saillir 5 ou 6 par an. J'ai 1 autre étalon à la maison: Singasinga. Je suis un agriculteur, un petit éleveur et j'ai besoin d'avoir des étalons chez moi pour limiter les frais de déplacements."

Fassilado est ainsi un pur produit maison car sa mère, propre soeur du bon Agitato (11 victoires) est par Missolonghi (père de Jingle Rose) et sa grand-mère par Skybolt, 2 étalons qui ont fait la monte chez Georges Lacombe.



Le père de Rackham Lerouge

"Les produits de Fado sont tous un peu comme Fassilado. Ils sont très bons sauteurs naturels mais bouillants. Alors il faut les prendre en douceur car sinon on risque de passer à travers."

 

Rackam Lerouge avec Philippe Chemin, avant son exportation



Dans sa production, maigre en nombre, Fado a donné 4 vainqueurs en tout mais pas des moindres puisqu'il y a donc cette Fassilado, également un certain Plum Pudding (élève de Georges Lacombe, vainqueur à bon niveau en Angleterre, de même que Quazy de Joie, sous la casaque de John McManus, et le fameux Rackham Lerouge. Elevé par Gérard Ferté, lui aussi installé dans le Cher, ce dernier n'est autre que le frère du champion Punchestown's. Son entraîneur a fait preuve de beaucoup de patience avec ce grand modèle qui n'a débuté qu'à 4 ans et a gagné 3 courses plates de suite en tirant dessus au printemps, avant d'être fort logiquement vendu outre-manche cet été. Peut-être sera-t-il capable comme son frère, qui est lui est fils de Morespeed, de faire tonner sous la pluie britannique le nom d'un petit étalon inconnu et niché dans le Cher.

 

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