Le Papin pour l'anglais Gutaifan ou le souvenir d'une ch'ti, Top Twig.
Gutaifan s'impose dans un Prix Robert Papin 2015 entièrement dominé par l'Angleterre, à la grande joie manifestement d'un monsieur certainement anglais qui doit toucher le trio, levant les bras au ciel au milieu d'une tribune clairsemée.
- La dernière édition du Prix Robert Papin (Gr.1) a vu la victoire de Balbonella en 1986. Rappelons que la pensionnaire de François Rohaut est devenue la mère d’Anabaa.
- Le trio vainqueur de l’édition 2015 n’est composé que de visiteurs avec sur la plus haute marche, le tenant du titre, Richard Hannon. Les deux autres marches sont occupées par deux autres anglais, William Haggas (qui s’était attaché les services de Christophe Soumillon pour le fils d’Invincible Spirit) et Kevin Ryan (par ailleurs, entraineur de The Grey Gatsby). Pareille «mésaventure» était déjà arrivée en 1999 et 2008.
- Robert J. Goff avait été le premier auctioneer du Turf Club en 1866 quand l’Irish Racing inaugure une nouvelle ère pour la vente de pur-sang. Rappelons qu’en France, les Etablissements Chéri sont fondés en 1849, que le Tattersalls Français date de 1855 et que les premières ventes officielles à Deauville remontent à 1887.
- Mme Eimaar Mulhern n’est autre que la fille de Charles James Haughey, fondateur en 1976 du haras irlandais, Abbeville Stud. Avant son décès en juin 2006, l’ancien premier ministre irlandais avait élevé, à Rath Stud Farm (C°Meath), une certaine Balidaress, à l’origine de Park Appeal, d’Alydaress, entre autres. Eimaar renforce son élevage en achetant, en 1989 avec son mari, John Mulhern (décédé en 2010 à 69 ans), Meadow Court Stud, l’ancien haras de la famille Prendergast, fondé par Paddy.
Le 1e grand nom de cette souche, Levmoss, fut un grand stayer, capable de faire le doublé Cadran / Royal Oak à 4 ans en 1969, puis d'enchaîner par une victoire à l'automne dans le Prix de l'Arc de Triomphe, à 52/1, sous la selle de l'australien William Williamson.
Le puissant Tip Moss, devenu un patrirache de l'obstacle au haras après une longue carrière de course.
- Twig est placé sous la coupe du marseillais Albert Orcière qui va lui faire gagner à 2 ans le Prix Delahante puis à 3 ans, le Prix Georges Trabaud. Son entourage le juge digne de monter à Longchamp où il doit se contenter de la 4e marche du Prix La Force (d’Un Kopeck). Puis sous la responsabilité de Gilles Delloye, il va s’adjuger le Prix de la Côte Normande (Gr.3, futur Prix Guillaume d’Ornano) devançant deux excellentes pouliches, Northern Gem et Tropical Cream (future mère de Tropicaro). Il se classera second de la dernière édition du Prix Caracalla (Gr.3) (de Bakuba) et 3e de son compagnon d’écurie Wittgenstein dans La Coupe de Maisons-Laffitte (Gr.3) et dans le Prix Prince d’Orange (Gr.3). A 5 ans, il est devancé par une certaine Ivanjica dans le Prix Prince d’Orange et par Iron Duke dans La Coupe de Maisons-Laffitte après avoir enlevé un gros handicap à Deauville. A 6 ans, Twig est vendu au Japon où il effectuera une nouvelle carrière au haras.
- Tip Moss a rejoint l’écurie de Noël Pelat qui va lui faire gagner à 4 ans son bâton de maréchal à l’issue du Grand Prix d’Evry pour sa rentrée devançant l’autre rentrant, le Wertheimer, Saquito. Viendront ensuite une 5e place dans le Prix Ganay et deux 3e places dans le Prix Dollar (en mai) (de Kasteel) et surtout celle du Grand Prix de Saint-Cloud (de Riverqueen). Il avait enlevé à 3 ans à Toulouse le Grand Prix de la Ville et obtenu quelques autres accessits notamment dans le Prix Daphnis (Gr.3 à Evry), le Prix Foy (Gr.3 encore) (de Kasteel et On My Way, son compagnon d’écurie), le Prix du Conseil de Paris (Gr.2) (2 fois), le Prix Jean de Chaudenay (Gr.2), le Prix Ganay (4e d’Arctic Tern), le Grand Prix de Nantes. A 6 ans, il se classe trois fois second à l’étranger : en Belgique devancé seulement par un autre français, Dom Alaric, dans le Grand Prix Prince Rose et en Allemagne : second du Grosser Preis von Baden et second du russe Aden dans le Grosser Preis von Europa tout en devançant Trillion.
Tip Moss prendra ses nouvelles fonctions d’étalon à 8 ans au Haras de la Croix Sonnet (chez Noël Pelat) en 1980 à une époque où l'obstacle n'avait rien de "fashion", à défaut de l'actuel marché britannique, et où les étalons de ce profil n'était considéré qu'avec un certain mépris. Néanmoins, et bien que mort pas si vieux à 21 ans, il s'imposera comme un chef de race de l'obstacle, trouvant même un successeur au haras avec Mansonnien.
Twig Moss fera sa carrière d'étalon en Australie après une solide carrière de course en France.
- Twig Moss prendra ses quartiers chez Charley Milbank qui lui fait gagner le Prix Noailles (Gr.2) après avoir débuté victorieusement sa saison de 3 ans à Cagnes. Il s’incline ensuite dans le Prix Hocquart (3e de Grandchant) et surtout dans le Prix du Jockey Club (second de Youth). Après une 5e place dans la Benson and Hedges Gold Cup (future International St. à York) (de Wollow et Crow), il participera en octobre au Prix de l’Arc de Triomphe, l’édition gagnée par Ivanjica devant Crow. Il est vendu en 1978 (à 5 ans) comme étalon et est exporté en Australie (Milluna Stud puis Turangga Stud) où il y fera toute sa carrière jusqu’en mars 1995, date de sa mort.
Le Haras de Blingel avec ses colombages à la Normande dans le Pas de Calais.
- Alikhlas (1994 Lahib) gagnante à 3 ans sous la coupe du Major Dick Hern, elle est vendue par Shadwell en décembre 1997 (à l’âge de 3 ans) à Newmarket pour 18.000 Guinées à Brian Grassick Bloodstock. Alikhlas va prendre pension à Abbeville Stud (Mme Mulhern) et donner naissance à 7 vainqueurs dont Gutaifan en 2013. En 2014, le foal par Clodovil est mort au naissant.
- Nasanice (1995 Nashwan) gagnante à 3 ans puis mère, entre autres, de Maraahel (Alzao), 2e Juddmonte International St., 3e Coronation Cup, Champion St., King George VI and Queen Elizabeth St., Hong Kong Cup) sous la responsabilité de Sir Michael Stoute et monté par Richard Hills à chacune de ses 33 sorties.
- Sahool (2001 Unfuwain) seconde des Ribblesdale St. donnera naissance à 2 vainqueurs.