Olivier Plaçais triomphe dans le Derby de Singapour " mon 1e Gr.1 à 34 ans !"

 " J'ai gagné 5 courses dont le Derby ce dimanche, après avoir déjà fait un doublé vendredi. Je suis remonté à la 2ème place ex-aequo de la cravache d'or et le titre est donc jouable cette année ! " Quelle embellie pour Olivier Plaçais dont le début d'année a pourtant été noir. " J'ai enchaîné les chutes et les accidents à partir de janvier. Je me suis cassé la hanche et plusieurs côtes. J'ai continué à monter comme ça pendant 2 week-ends et j'ai même gagné 2 courses, mais les douleurs étaient trop fortes. Je me suis aussi blessé au sternum. Mais à partir de la fin avril, tout est rentré dans l'ordre et j'engrange les victoires depuis début mai."

Récompense suprême de son abnégation, Olivier Plaçais remporte donc le Derby de Singapour, sur les 1800 m de l'hippodrome de Kranji au nord de ce minuscule mais richissime pays indépendant posé sur l'Equateur, en Asie du Sud-Est. Doté de 720.000 €, l'épreuve pour 4 ans avait fait le plein avec 17 partants. Parti du n°1 à la corde, toujours dans le sillage des leaders, il s'impose avec un cheval né en Australie, Jupiter Gold, fils de Congrats entraîné par un professionnel japonais, Hideyuki Takaoka. " Nous sommes arrivés tous les 2 en même temps à Singapour, en 2002. J'était venu faire ma première expérience pendant un hiver à Singapour, à l'époque pour l'entraîneur français Arnaud de Moussac. Puis je suis revenu régulièrement mais je souffrais pour mon poids, car il faut monter ici à 51,5 kgs, alors je suis rentré en France en 2009. J'allais monter beaucoup en Suisse et je m'y suis installé en 2012, jusqu'en 2016."

Jupiter Gold, monté par Olivier Plaçais, s'impose dans le Singapore Derby.

Sacré 7 fois cravache d'or en Suisse, Olivier Plaçais avait été un apprenti vedette en France. Né à Angers, il a grandi à Brion près de Beaufort-en-Vallée, dans la même commune où est installé le trotteur Loïc Abrivard, et où à donc grandi son fils Matthieu Abrivard. Dès l'âge de 18 ans, il obtient la confiance d'Alex Pantall, pour lequel il remporte les Prix Exbury (Gr.3) et Corrida (Gr.3) au printemps 2002 en selle sur Jomana, mais aussi celle d'André Fabre, pour qui il gagne plusieurs Groupes dont le Prix de Fontainebleau (Gr.3) en selle sur Clodovil. Ce jour-là, Christophe Soumillon termine 2ème avec un autre Fabre, Shuttle Diplomacy. Mais dans la Poule d'Essai des Poulains, c'est Soumillon qui récupère la monte et la gloire du succès. Olivier Plaçais emprunte une autre voie, à l'étranger.

A 34 ans, il décroche sa première victoire dans un Gr.1. Il ne s'agit pas d'un Gr.1 reconnu comme tel par l'international standard, mais quand on vit à Singapour, le Derby local est le plus beau des Gr.1."  En 2010, j'avais gagné la QE II Cup, un Gr.2 préparatoire au Derby, mais 3 semaines avant la course, je m'étais cassé le bras juste après et j'avais dû regarder la victoire de mon cheval dans le Derby depuis les tribunes. Cette fois, j'ai gagné la QE II Cup et le Derby dans la foulée ! "  Il a bien mérité un dîner chez son compatriote et ami Jean-Charles Dubois, ancien gentleman à succès en France et parti à Singapour où il s'est imposé comme l'un des chefs cuisiniers les plus réputés du pays. 

Note :

Olivier Plaçais compte 36 victoires en 2018 à Singapour. Il n'y a pas de réelle coupure pendant l'année sur l'hippodrome de Kranji, puisqu'il n'y a pas de saison sur l'équateur...Les courses s'y disputent 2 fois par semaine. Actuellement 2ème du classement des jockeys, ex-aequo avec l'australien Micheal Rode, il espère rattraper le leader Vlad Duric, autre australien qui a gagné 43 courses.