Ascot: une ligne droite tracée entre Daniel Wildenstein et Danehill Dancer

21/06/2010 - Grand Destin
Tout se tient au bout du compte. Non point de DaVinci Code dans le jardin de la Reine d'Angleterre, mais on se rend compte que les 2 plus grands succès de l'équipe Coolmore à Ascot sont l'aboutissement d'un puzzle commencé depuis plus de 40 ans par Daniel Wildenstein. Et quand on brandit le puzzle au dessus de la tête, il tient.

 

Orange et Bleu comme Michael Tabor qui finit en trombe le meeting de Royal Ascot et Bleu comme Daniel Wildenstein. Y-a-t-il un rapport entre les deux ? Oui. Gr.1 pour femelles de 3 ans sur 1600 m, les Coronation Stakes ont livré leur verdict : victoire le Lillie Langtry d’une fille de Danehill Dancer. Or, la grand-mère de ce dernier, Lettre d’Amour (trop mignon !) est une fille de la célèbre Lianga. Sous la coupe d’Angel Penna et la monte d’Yves Saint-Martin, celle-ci s’est octroyée, pour les couleurs bleues de Daniel Wildenstein, pas moins de 6 Groupes de 1973 à 1975. Le Prix Robert Papin (Gr.1 en 1973), le Prix Jacques Le Marois et 4 Gr.2 ou 3 qui seront promus au stade supérieur par la suite : la Sprint Cup et la July Cup, le Prix de l’Abbaye de Longchamp et le Prix Maurice de Gheest. Lauréate des Prix du Bois et Imprudence, elle compterait, aujourd’hui 8 courses de groupes. Avec des "si" on mettrait les Patterns en bouteille.

 

Lilly Langtry, fille de Danehill Dancer, donc descendante de Lianga

 

Elle terminera également 3e des Sussex Stakes de Bolkonski et Rose Bowl et du Prix du Moulin de Longchamp de Mount Hagen, son compagnon de couleurs monté par Philippe Paquet. Dans sa descendance, Lianga avait déjà marqué en donnant 2 cracks, l'un en tant qu'étalon avec Mr Greeley (le futur père de Finsceal Beo et Saoire Abu), l'autre sur les pistes puisque Street Sense a remporté le Kentucky Derby 2007. On remarque ici que la progéniture de Lianga surtout fleuri aux Etats-Unis, ce qui n'empêche pas les retours sur le vieux continent.

 

Lianga, formidable sprinteuse des années 70 sous la monte d'Yves Saint-Martin

 

Père du vainqueur du Hong-Kong Derby (Super Satin), de la gagnante des Oaks d’Italie (Contredanse), du 2e du Prix du Jockey-Club (Planteur...un Wildenstein), de la 3e des Oaks d’Epsom (Remember When), Danehill Dancer vient de signer un nouveau succès majeur en l'espace de quelques semaines, grâce à sa fille Lillie Langtry, pour le compte de l’écurie Tabor, Magnier, Smith.

 

Daniel Wildenstein avec ses 2 fils, Guy et Alec



Les Coronation St. ne sont que le 3e Gr.1 du team de Coolmore depuis le début de l’année. Leur premier semestre est un petit millésime, même si l’année 2004 avait été bien "pire". "Ils" nous avaient habitués à mieux !, mais l’année est loin d’être terminée. 
A la même période en 2008, Aidan O’Brien avait remporté, pour le team, 9 succès en commençant par le Ganay et pour finir par trois victoires à Royal Ascot. Cette année-là avait été celle de son record avec 25 victoires du 27 avril au 12 novembre, faisant mieux que le score de 2001 (22 en Europe).

 

Au milieu, John Magnier, le big boss de Coolmore. A droite, son associé Micheal Tabor.
A gauche, un autre "gros poisson" irlandais, JP McManus, autre bookmaker d'ailleurs...



Avec les Golden Jubilee de Starsplangledbanner le jour de clôture du meeting, le team irlandais vient, néanmoins, de signer son 180e Gr.1 en Europe depuis le 30 avril 1995, date de la victoire dans le Premio Parioli (2000 Guinées) à Rome avec Prince Arthur entraîné par Peter Chapple-Hyam. Premier succès de Gr.1 et premier "classique".

 

Danehill Dancer en 1995. Il a marqué la naissance du team Coolmore sous sa forme actuelle.

 


Il sera suivi, le 13 août 1995, d’un second succès à Leopardstown avec un pensionnaire de Neville Callaghan monté par Pat Eddery, un certain Danehill Dancer...qui récidivera un mois plus tard dans les National Stakes au Curragh. Les deux succès aux dépens de deux élèves de Robert Sangster et de Peter Chapple-Hyam dont Polaris Flight. Dauphin d'Alhaarth dans les Dewhurst Stakes, Danehill Dancer avait alterné le bon avec le moins bon à 3 ans, après sa rentrée gagnante dans les Greeham Stakes (Gr.3), échouant dans les Guinées et les Poules, se cherchant sur le sprint (3e du Prix Maurice de Gheest d'Anabaa) mais sans vraiment se trouver. Après une seule course ratée à 4 ans, Danehill Dancer est donc entré au haras à 5 ans sans grand fracas, beaucoup moins en tout cas que certains congénères très soutenu. Mais finalement Danehill Dancer s'est fait un peu tout seul, et avec Galileo, c'est aujourd'hui lui la star de Coolmore.

 

Starspangledbanner en Austalie. Il suit le chemin tracé par son père Choisir.



Né en Australie, Starspangledbanner a fait un long voyage jusqu'en Angleterre pour rejoindre son père au palmarès du Golden Jubilee. Crack venu des Antipodes, Choisir a été le meilleur 2 ans australien, puis le meilleur sprinter, avant de tenter et réussir un coup unique à 4 ans en 2003. Ainsi, Choisir a débarqué à Ascot et a "enquillé" en 4 jours les 2 plus gros sprints du meeting: le King's Stand et le Golden Jubilee ! Et fait incroyable, il a gagné les 2 ! Seulement devancé par un crack du genre, Oasis Dream, ensuite dans la July Cup, Choisir a été recruté comme étalon par Coolmore. Et comme la vie est bien faite parfois, Choisir est un fils de...Danehill Dancer !

 

Choisir, fils de Danehill Dancer, père de Starspangledbanner



Depuis les sorties initiales en course de Danehill Dancer, les succès de Gr.1 se sont enchaînés pour Coolmore avec 92 chevaux différents dont 17 femelles. L’année de 2 ans est primordiale, c’est pourquoi l'équipe totalise 60 victoires pour 38 poulains et 9 pouliches différents.

La saison des classiques de 3 ans n’est pas terminée (l’Irlande manque à l’appel), mais on dénombre quand même 43 victoires à ce niveau. A ce fabuleux palmarès ne manque (sur les Iles britanniques et la France) que le Prix de Diane !

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